Canyon de Miraval

Tenue de combat !Une fois de plus, il faut partir de bonne heure, et en outre nous devons plier les tentes et ranger tout le paquetage dans les coffres avant 7 h 1/2. Les enfants ne protestent pas, la perspective du canyoning leur fait accepter toutes les contraintes. Seul Jean-Jacques reste avec sa petite troupe : les jeux d'eau ne l'enchantent guère et il propose en contrepartie un baptême de parapente aux trois enfants. Malheureusement, le vent du sud contraire les obligera à y renoncer. Dommage pour eux ! Xavier et Dominique sont partis la veille, de même que Jeannot et Christine. Nous ne sommes plus "que" quinze, Michèle et les jumeaux ayant été entraînés par l'enthousiasme général, malgré une légère défiance initiale.

Descente en rappelJe suis contente, depuis le temps que je rêvais d'en faire... Il s'agit d'un aller simple, de l'amont du rio Yaga vers l'aval, dans le canyon de Miraval. Nous laissons une voiture à l'arrivée et nous entassons dans les autres. Nous suivons la voiture des guides sur une piste cahotique au bout de laquelle nous nous garons. Ce n'est pas triste, d'enfiler une combinaison à sec et nous nous moquons de nos allures respectives, coiffés de casques peu seyants. Le trajet durera quatre heures, de 10 h à 14 h, et nous avons acheté à l'épicerie espagnole de la station essence en aval du tunnel de Bielsa quelques barres de céréales pour tenir jusqu'au déjeuner, suivant les conseils avisés du guide. Elles sont fourrées dans de petits bidons étanches que nous introduisons avec quelques bouteilles d'eau dans des sacs à dos plastifiés. Max emporte également son appareil photo numérique conservé également dans un bidon étanche.

Canyon encaisséDix minutes de marche suffisent à nous mettre en nage. Les guides, évidemment, sont en maillot de bain et n'enfilent leur combinaison qu'au dernier moment, les coquins ! Ils nous prennent vraiment pour des touristes ! Tant pis, le ridicule ne tue pas. L'air sent la lavande, le buis et le thym, les cigales crissent, la lumière nous éblouit : Ah, l'Espagne ! C'est incroyable comme le climat peut être différent simplement en passant la crête des Pyrénées pour passer sur le versant sud. Nous descendons un rocher en rappel et sautons dans l'eau où nous devons nous plonger entièrement pour qu'elle s'infiltre à l'intérieur des combinaisons et se réchauffe avant que nous nous engagions dans le canyon, très étroit à ce niveau. Les cris fusent et chaque descente est soulignée par les acclamations et les applaudissements.

Saut de 4 mètresNous marchons d'abord sur des rochers, puis nageons sur le dos, le regard tourné vers le haut des falaises où pousse une végétation quasi méditerranéenne dont les effluves descendent jusqu'à nous. Premier toboggan aquatique : seuls les adultes passent, Anna et Jonathan sont très déçus. J'en touche un mot aux guides qui les feront ensuite participer à tout, sauf au saut de 8 mètres, réservé aux plus téméraires (Serge, Cédric et Mikel). Par contre, ils sauteront avec enthousiasme (et moi, la crainte au ventre, et après les encouragements répétés du guide) depuis 4 mètres de hauteur ! Michèle dans le tobogganLes toboggans se descendent de deux manières, suivant leur configuration à l'arrivée : sur le dos, les mains posées sur les cuisses pour ne pas s'écorcher sur les rochers et le menton serré contre la poitrine, ou sur le ventre, avec plongeon garanti à l'arrivée, au milieu des éclaboussures.

Nous n'avons pas le temps de nous ennuyer. Les temps calmes de nage en eau calme ou de marche sur les roches découvertes ou légèrement immergées et glissantes alternent avec des activités qui nous font un peu peur et nous excitent en même temps, poussés par l'émulation et heureux de vaincre notre appréhension. Nous passons à califourchon sur un tronc d'arbre à un mètre cinquante ou deux mètres de l'eau bouillonnante, nous laissons glisser, entraînés par le courant, sous des rochers ou des branchages coincés, nous introduisons sous une cascade en rideau que nous traversons et plongeons depuis les rochers dans des cuvettes naturelles. SpiderwomanLe pauvre Sammy est un peu jeune. La partie la plus sombre et encaissée l'impressionne beaucoup et comme il faut être la plupart du temps dans l'eau, relativement fraîche (sans doute une quinzaine de degrés), il est frigorifié et finit par pleurer comme une âme en peine.

Lézarder au soleilHeureusement, ce n'est que le premier tiers du parcours. Le canyon s'élargit bientôt et un peu de repos sur un rocher ensoleillé agrémenté de barres chocolatées ont raison de son humeur chagrine. Désormais, il participera pleinement aux activités et s'amusera comme les autres. Nous nageons dans des piscines naturelles à l'eau tiédie par le soleil matinal, renouvelons à plaisir les sauts et plongeons des rochers et marchons en nous retournant de temps à autre pour voir les montagnes qui se découpent en perspective dans l'échancrure du canyon. Que c'est beau ! A la fin du parcours, que nous terminons à regret, Jonathan fera le plus beau compliment : "Maman, c'était encore mieux que j'imaginais !".

 

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