Petite
histoire du port de Pasajes (traduite du site Internet "Puerto de Pasajes")
Moyen Age. Dans la baie de Pasajes
on embarquait la production des mines de fer de la région et la laine
de Navarre, tandis qu'on débarquait les céréales et les
produits manufacturés européens.
XIV°- XVI° siècle. Pasajes a été l'un
des ports stratégiques de la Couronne, ainsi qu'un très important
centre de construction, chantier naval et port militaire pour la Marine. Les
flottilles de pêche hauturière avaient ici leur port pour l'hiver
et un grand centre de fournitures, réparation et fabrication.
XVI° siècle.
Les expéditions de pêche à Terre-Neuve trouvèrent
en Pasajes leur principale base, étant donné qu'il était
l'unique port qui réunissait toutes les conditions nécessaires.
XVIII° siècle. Le Port de Pasajes a occupé un rôle
remarquable dans le commerce maritime, particulièrement durant le XVIII°
siècle, où il fut la base de la Real Compañía
Guipuzcoana de Caracas.
Les temps modernes. Etant donnée la plus grande institutionalisation
du port voisin de San Sebastián, Pasajes tend à se spécialiser
dans les activités relatives à la construction navale.
XX° siècle. En raison de l'augmentation spectaculaire de
la flotte de pêche hauturière et de très long cours, il
est devenu le principal port morutier de l'Etat.
Description
Le port de Pasajes est un port naturel
constitué d'une baie qui offre une protection totale aux bateaux. Ainsi,
les tâches de chargement et déchargement peuvent s'effectuer
en toute sécurité durant toute l'année, quel que soit
l'état de la mer. Son canal d'entrée a un tirant d'eau minimum
à marée basse de 10 mètres, avec un fond sablonneux.
Ce tirant d'eau se maintient naturellement sans nécessité d'opérations
de dragage.
Ses quais ont une longueur de presque 5.200 mètres dont approximativement
1.500 correspondent à la pêche et environ 3.250 aux activités
commerciales, tandis que le reste est destiné à la construction
et réparation de bateaux et autres activités auxiliaires. La
superficie terrestre totale s'élève à près de
600.000 m². Comparativement, la superficie totale en eau est de 940.000
m².
Caractéristiques maximales des navires qui peuvent accéder
au port (extrait)
Longueur maximale. De manière générale, sont admis les navires jusqu'à 185 mètres de longueur totale. Ne sont pas autorisés à entrer les navires de plus de 175 m. de longueur totale transportant des marchandises dangereuses, ni les navires de plus de 150 m. de longueur sans propulsion ni gouvernail.
Exceptionnellement, toute la famille a trouvé ce dimanche une activité à son goût : Jonathan a pris le petit train à crémaillère de la Rhune pour aller pique-niquer au sommet avec son club de hand-ball, Cédric et Nicolas sont allés avec la famille Duez escalader une falaise de vingt mètres de hauteur située à flan de l'Artzamendi, Jean-Louis et moi avons parcouru à pied la côte de Pasajes à Saint Sébastien, et Sylvain a connu le plaisir ineffable d'avoir la maison pour lui tout seul...
Nicolas est rentré heureux, mais totalement moulu : les voies étaient plus difficiles, souvent en dévers, et bien plus longues que sur le Mondarrain. John, comme d'habitude, s'en est tiré haut la main ; Max a eu quelques difficultés, de même que Cédric. Michèle a réussi l'exploit de grimper jusqu'au tiers de la hauteur, mais les jumeaux Julien et Jérémy n'étaient pas bien à leur aise malgré l'exemple de leur frère aîné. Il a fallu perdre un moment à sacrifier un coussin de Michèle pour protéger la corde qui frottait et s'usait contre un rocher. Avec ce temps magnifique, tout le monde est revenu avec un coup de soleil sur la figure.
Quant
à nous, après avoir expédié les enfants, nous
sommes partis en retard par rapport à l'horaire que j'avais fixé,
non de notre fait, mais parce que Jean-Louis et Elisabeth attendaient un coup
de fil de confirmation de ma part alors que pour moi tout était décidé.
Donc, au lieu de prendre le topo à Hendaye comme prévu, nous
avons pensé gagner du temps en allant nous garer près de la
station de chemin de fer Euskaltren directement à Pasajes. Ce n'était
pas une bonne idée : nous avons tourné et viré un temps
infini avant de trouver son emplacement, puis un endroit où nous garer.
Heureusement que nous n'étions qu'à deux voitures ! D'autre
part, je ne me souvenais plus du temps que nous avions passé la fois
précédente à marcher à travers ce quartier peu
pittoresque et le long de la voie rapide très fréquentée
pour longer et atteindre l'extrémité du port. Et ensuite, comme
il faut faire le tour de la colline de San Pedro en suivant les quais, il
nous a fallu encore un bon moment avant d'arriver au pied de l'escalier qui
nous mène au sommet de la falaise et surplombe le goulet fort étroit
d'accès à la mer.
Heureusement,
il y avait des régates d'aviron entre deux équipes de Guipuzkoa
et deux équipes de Biscaye, avec animation sonore, musique, encouragements,
une foule sympathique massée au bord des quais, aux balcons et même
sur des bateaux : c'était la fête ! Un curieux pédalo
à moteur était utilisé par les juges pour suivre les
canots. Des jeunes rentraient leurs embarcations dans un vaste local, d'autres
un peu plus loin en mettaient à l'eau pour s'entraîner hors de
la zone de course, et les gros bateaux de commerce patientaient à l'extérieur
pendant que le port se livrait à ces activités ludiques. Enfin
nous sommes entrés dans le vif du sujet et avons amorcé la montée.
Très vite, le brouhaha du port s'est estompé, remplacé
par le cri des mouettes rieuses parfois de très grande taille, que
j'aurais pris pour des cormorans si Jeannot ne m'avait affirmé le contraire.
Il y en avait de toutes parts, nichées dans les creux de la falaise
ou perchées au-dessus du vide, tournant, virant et virevoltant au gré
des ascendances sans cesser de crier et se répondre mutuellement. En
bas, la mer grondait avec régularité, chaque vague rappelant
sa puissance et son pouvoir d'érosion sur les roches aux échancrures
irrégulières dont des pans entiers s'étaient écroulés
dans l'eau peu profonde, se brisant en plusieurs morceaux. Il y en avait qui
étaient d'ailleurs alignés curieusement, et nous nous sommes
demandés si ce n'était pas un vestige de quai immergé
en position avancée datant d'une époque plus froide où
la mer était moins haute en raison du volume des glaciers polaires.
Le bleu du ciel se dégradait dans la mer, au gré des profondeurs et de la nature rocheuse ou sableuse de ses fonds, mis en valeur par les franges lumineuses des vagues éclatées en millions de parcelles blanches sur les récifs à fleur d'eau. Arrivés sur la crête, nous avons profité comme la fois précédente des tables et bancs de pierre pour alléger nos sacs en déjeunant immédiatement : déjà deux heures de l'après-midi ! Nous étions vraiment à l'heure espagnole. Tout en saluant les promeneurs plus matinaux qui redescendaient déjà, nous nous sommes restaurés avec plaisir. Je suivais du regard le vol inlassable des oiseaux, admirant leur aisance et la finesse de leur plumage délié jusqu'à devenir d'un blanc translucide et lumineux sur les bords.
Le
temps est magnifique : la transparence de l'air et la lumière crue
sont typiques de ce mois d'avril. Bien que nous nous protégions, les
rayons ultra-violets brûlent notre peau sans douleur, car il fait encore
relativement frais. Je vais encore avoir le nez rouge ! Le sentier balisé
de deux bandes rouge et blanche est facile à suivre. Nous prenons toujours
sur notre droite aux bifurcations pour longer toutes les sinuosités
de la côte. Nous traversons tantôt de grandes étendues
herbeuses, tantôt des bosquets de pins odorants ou de feuillus à
la parure printanière. Des parterres entiers de gentianes au bleu profond
attirent l'oeil. Jeannot croit reconnaître des pervenches blanches (au
lieu des bleues plus habituelles), et nous admirons aussi des myriades de
fleurettes que nous ne savons nommer. Le phare de San Pedro, au sud du port,
est flanqué d'une grosse bâtisse qui nous intrigue, car son architecture
est particulière et paraît de facture ancienne.
Un
peu plus loin, Alida passe sur les ruines d'un aqueduc qui enjambe le précipice
; Elisabeth veut la suivre mais se retrouve bloquée au bout d'un mètre
par le vertige et commence à retirer son sac à dos. Nous sommes
perplexes ; heureusement, Alida sent sa détresse, fait demi-tour et
la raccompagne à bon port. Jean-Louis pensait que le trajet serait
très court après le pique-nique. Il est vrai que les meilleurs
coureurs du demi-marathon Béhobie-Saint Sébastien parcourent
cette distance en une heure, mais d'abord, nous n'allons pas au même
rythme, et en plus, nous suivons tous les méandres de la côte
et nous arrêtons fréquemment pour profiter de la beauté
du paysage. Lorsque nous approchons de notre destination, nous traversons
une ancienne grande propriété privée au chemin bien tracé
qui passe au milieu d'hortensias incongrus après cette végétation
sauvage. Une fontaine agrémentée d'un bassin s'ouvre en contrebas
dans un style qui me fait penser aux aménagements des antiques maisons
romaines. Un groupe d'enfants espagnols non accompagnés semble un peu
désemparé : une petite fille pleure toutes les larmes de son
corps. Au-dessous de son maillot de bain s'étale sur sa cuisse une
grosse rougeur ; elle s'est fait mal et j'entends l'aînée qui
l'encourage énergiquement "si tu ne marches pas, on te laisse
toute seule !". Christine s'inquiète et leur demande s'ils sont
perdus : apparemment non. Nous repartons, faisant taire nos réflexes
de parents-poules.
Le GR10 devient de plus en plus calamiteux au fur et à mesure que nous approchons de Saint Sébastien. J'appréhende un peu qu'Elisabeth ne "coince", mais elle passe sans problème malgré le sentier qui se réduit comme une peau de chagrin et le précipice que nous longeons, de moins en moins caché par des broussailles. Un nudiste montre des fesses celluliteuses, des couples d'hommes sont dispersés sur la butte qui surplombe les vagues grondantes sur les rochers. La grande ville est proche. Le charme de la promenade sur la côte sauvage et déserte est rompu. Nous nous écroulons sur la murette de la digue et faisons une sieste en admirant les surfers et body-boarders qui chevauchent les vagues en bordure de la petite baie. Ensuite, nous prendrons un bain de foule fort sympathique avant de reprendre le topo pour Pasajes.
Petite
anecdote sur San Sebastian (traduite du site Internet "Historia de San
Sebastian")
Izurum.
Un monastère est à l'origine de la création de la ville
de Saint Sébastien qui s'appelait à l'époque Izurum et
se situait dans le quartier El Antiguo, à l'emplacement du Palacio
Real de Miramar. Au XIIème siècle, le roi navarrais Sancho VI
décide de transformer Saint Sébastien en port pour exporter
les laines navarraises et aragonaises. Le centre du noyau urbain se déplace
donc au pied du mont Urgull. Bayonne, qui fonctionnait depuis longtemps comme
port de Navarre, avait vu péricliter depuis le XIème siècle
son économie, en raison de l'obstruction progressive de l'embouchure
de l'Adour par les sables des Landes. Ces événements, conjugués
à l'incitation des privilèges royaux, donnèrent lieu
à une importante émigration gasconne (bourgeoisie d'armateurs
et de commerçants bayonnais) qui s'installa à l'emplacement
de la vieille Izurum romaine, à l'abri de ses murailles. Les noms de
ces émigrants gascons apparaîtront sur les listes municipales
jusqu'au début du XVème siècle et il reste encore quelques
rues qui en gardent le souvenir (Narrica, Embeltran...) dont le nom est d'origine
gasconne.