Korrikleta 2002
Il
est 10 heures : les équipes prennent le départ, trois par
trois, VTTistes devant et coureurs derrière. Cela va vite, l'organisation
est bien rodée, pourtant, il y a plus de 160 participants, si j'en
crois le numéro des derniers inscrits qui dépasse les 80.
Sur des tôles étalées sur le sol à l'abri de
l'avant-toit du local d'Ibaialde commencent déjà à
brûler les planches dont les braises serviront à cuire la paëlla
dans un immense plat de près de 2 mètres de diamètre.
Contrairement
aux prévisions météo, toujours aussi pessimistes pour
notre région, il fait un temps fort agréable en cette fin
novembre, un peu frais, le matin, bien sûr, mais qui se réchauffe
fort agréablement dans le courant de la journée. En tout cas,
c'est parfait pour faire du sport. Du coup, les enfants ont accepté
de venir : Jonath partage son vélo avec Anna et Sammy les suit sur
le sien. Pierre et Max font équipe, j'utilise le vélo de Michèle
avec Jean-Louis B. comme partenaire et Richard nous accompagne sur son vélo
hors compétition pour garder un oeil sur ses enfants. En soutien
moral, sont également venues Michèle et Sabah, qui resteront
tranquillement sur place à deviser en nous attendant.
Toutes
les tenues sont de mise, du style très branché des concurrents
visiblement là pour gagner un prix ou un classement, aux tenues hétéroclites
des promeneurs du dimanche venus s'oxygéner en famille. Depuis le
local de l'association, le parcours commence sur le tronçon de route
désert qui longe les abattoirs. Les extérieurs en sont très
propres et dépourvus d'odeurs. Puis nous longeons la rive gauche
de l'Adour qui fait face à l'aciérie de l'Atlantique, constamment
en activité. Les cormorans sont perchés en ligne sur les pontons
métalliques tandis que les mouettes s'agitent, excitées par
la présence des muges toujours grouillants près du déversoir
des eaux usées riches en éléments nutritifs de la ferme
piscicole voisine.
Elisabeth
B. et sa copine sont postées à l'entrée du parking
du port de plaisance afin d'arrêter les voitures pendant le passage
des concurrents de la Korrikleta le long des bassins. Elles se plaignent
amèrement : la prochaine fois, elles demanderont à être
placées ailleurs, les propriétaires des bateaux n'ont fait
que les attraper toute la matinée, ne comprenant pas qu'on les fasse
patienter un peu par mesure de prudence... Quels malotrus !
Sammy
guette derrière lui : il a dépassé Jonath qui accourt
à toute vitesse ! Vite, un verre d'eau, et on redémarre !
Ces deux-là, il faut toujours qu'ils donnent leur maximum ! Par contre,
Anna est fatiguée. Elle préfèrerait garder tout le
temps le vélo. Pendant que Jonath prend le relai, elle emprunte celui
de son père. Moi, j'ai un bon partenaire, il préfère
courir... mais je lui passe de temps en temps ma bicyclette, pour qu'il
se repose un peu.
Le
meilleur, ce sont les haltes : les tables sont bien garnies, particulièrement
de barres de céréales au chocolat tout à fait délicieuses,
et l'accueil est sympathique. Jean-Louis B. les appelle toutes par leur
prénom, il est en pays connu, car il est un membre actif de l'association
: chorale, jogging, le demi-marathon Béhobie-Saint Sébastien
suivi d'un repas en cidrerie et cours de danse pour Elisabeth, cela crée
des liens !
Nous
quittons le quartier résidentiel de Chiberta pour nous enfoncer dans
la forêt. Bien que j'y coure tous les samedis, je la trouve toujours
aussi belle, particulièrement en cette saison, où les fougères
tapissent de roux les sous-bois. C'est un peu dommage que la mairie ait
donné son accord pour qu'une piste cyclable en dur la traverse, mais
d'un autre côté, quand je vois les parents avec leurs jeunes
enfants équipés de tricycles qui lui donne l'assaut, à
peine terminée, je me dis que davantage de monde peut en profiter.
Il ne faut pas être égoïste, mais quand même, j'ai
un peu peur que notre forêt favorite ne finisse par se transformer
en bois citadin et que ce ne soit le commencement de la fin...
Quand
on alterne course et pédalage, on se fatigue moins, et Jean-Louis
B. et moi décidons d'un commun accord d'embrayer sur le deuxième
tour. Pierre et Max sont déjà loin devant nous. Richard confie
les enfants à Sabah et nous rejoint à toute vitesse, sinon,
il se serait senti frustré d'écourter ainsi la compétition
! Avec deux vélos pour trois, il peut courir et Jean-Louis B. se
repose. Sitôt terminé, nous quittons Ibaialde. Ce sont Jonath
et Anna qui sont déçus ! Ils espéraient entendre le
nom des vainqueurs des équipes uniquement composées d'enfants
et pensaient être bien placés. Il va falloir que je fasse une
enquête.
Les
deux principaux membres de l'AASSC (Anglet All Seasons Swimming Club) vont
se baigner en suivant à la plage de Marinella devant un public appréciateur
pendant que je prépare la maison en vue de notre repas en commun
: nous serons 14 personnes à table. Après le déjeuner,
où chacun a amené sa quote-part (Jean-Louis B. a porté
des huîtres, très appréciées par la communauté,
Michèle
un pâté truffé de foie gras délicieux, et j'ai
préparé les pigeons de ma belle-mère), nous jouons
au nouveau jeu du Pèlerin, inventé et créé entièrement
par Sylvie et Jean-Luc, et qui est tellement passionnant qu'il nous tient
jusqu'à 6 heures du soir autour de la table !