Ancolie bleue et androsaces blanchesEnfin le temps pluvieux a cessé : Max est content de pouvoir nous emmener sur le parcours qu'il a concocté à partir de la carte (1200 mètres de dénivelé et 20 kilomètres de longueur, soit 8 heures de marche environ, pauses comprises) pour nous entraîner dans la perspective d'Hirukasko, à la fin du mois de juin. Le point de départ de la balade est à Saint Etienne de Baïgorri (du basque "Ibaï gorri", la "rivière rouge", ainsi nommée à cause des limons rouges qui colorent la Nive lors des grandes pluies). A l'église, toujours aussi belle, il faut tourner à droite, puis prendre avant la sortie du village très vite sur la gauche une route fléchée "col d'Ispéguy" . Jean-Louis, Jean-Marc, Serge, Max, XavierUne fois passées les dernières maisons, la route monte en lacets très raides et nous faisons halte dès que nous voyons un petit dégagement contre le flan de la montagne pour garer la voiture. C'est bien là. Le sentier invisible de la route démarre bien au-dessus de nos têtes en haut du talus.

Ce village de Saint Etienne de Baïgorri est superbe, avec ses grandes maisons navarraises et j'aime tout particulièrement son pont du XVIIème siècle (1661) et son église imposante fondée au XIème siècle, que je me promets de visiter prochainement, à l'occasion du festival d'orgue et de musique baroque du 8 au 25 juillet. Des asphodèles partoutJe lis les informations historiques et architecturales très intéressantes de deux sites web : http://www.terre-basque.com/ et http://www.bascoweb.com/VILLES/s/stbaigorry.htm ce qui m'aide à comprendre un peu mieux la région que je parcours au rythme de mes pas.

AsphodèleIl ne faut pas être en petite forme pour accompagner cette équipe masculine. J'étais un peu inquiète d'être traitée de "boulet", bien qu'ils n'aient fait aucune réflexion préalable sur ma participation (Serge a juste lancé à Jean-Louis au téléphone qu'il m'amènerait "le filet à papillons", allusion à ma propension à regarder les petites bêtes du chemin), mais fort heureusement je ne me suis pas trop fait attendre. C'est que le démarrage est rude : la pente me donne l'impression d'être presque verticale, et plus ça monte, plus ils accélèrent. A les regarder, on dirait qu'ils vont lentement, mais en fait, leur pas est aussi allongé que sur du plat et ils prennent chaque grimpette comme un défi à relever. Vautour fauveIls ne sont pas du tout essoufflés (moi, je respire comme un phoque et transpire sang et eau, me concentrant pour ne pas me laisser distancer), et ils continuent leurs conversations comme si de rien n'était. Dans les descentes, trop faciles, par contre, ils courent, faisant fi des glissades sur la poussière ou dans la boue, et se riant des racines et roches instables. J'apprécie mon entraînement hebdomadaire au footing à Chiberta qui me permet de garder le pied léger et le souffle régulier.

Envol du vautour fauveEn plus, le parcours est ainsi fait qu'il y a surtout de la montée jusqu'au sommet de l'Autza, et ensuite ce n'est qu'une longue descente, où les orteils finissent par être douloureux à force de butter contre l'avant des chaussures, bien que j'aie soigneusement serré mes lacets après le pique-nique en haut des montagnes, au bord de la crevasse en forme de doline emplie de neige où jouait un gamin. Une sacrée envergure !Jean-Louis et moi divergeons sur un point : vaut-il mieux courir dans les descentes, ou bien marcher, qu'est-ce qui est le moins fatiguant et le moins éprouvant pour muscles et tendons ? Il me semble que je freine davantage en allant lentement, pesant sur jambes et bâtons pour maîtriser et contrôler l'attirance vers le bas de la pente et que je peine moins lorsque je trottine, ne posant un pied que pour prendre l'élan avant de poser l'autre. Evidemment, il faut avoir un corps en bon état, car à la fin je sentais les muscles sur le dessus des cuisses qui devenaient douloureux, ainsi que les tendons sous les genoux. En fait, ce sont à peu près les mêmes parties du corps qui sont sollicitées que pour le ski de piste. Je ne me plains pas, attention, mais pour que je puisse faire les 2000 mètres de dénivelé de l'Hirukasko (3000 pour ceux qui font les trois pics de l'Iparla, l'Irubela et l'Artzamendi), il s'agit de me préparer correctement, ce n'est pas un effort anodin, bien que cela y paraisse, quand on voit les foules que draîne cette manifestation sportive.

 

   

 

 

Vautour fauve

Une magnifique randonnée

(Saint Etienne de Baïgorri - crêtes - Autza - col d'Ispeguy)

Participants : Max, Xavier, Serge, Jean-Marc, Jean-Louis et Cathy

Bélier "manech"
Asphodèle