Forts
de notre expérience à Rethel en 1999, où l'éclipse avait été occultée
juste au moment de la centralité par un gros nuage noir, nous allions
l'utile à l'agréable : tourisme à Salamanque pendant le week-end suivi
de l'observation du phénomène avec l'association sur la
commune de Siete Iglesias de Trabancos le lundi matin. En fait, nous
ne courons pas grand
risque d'être déçus : il n'a pas plu depuis 8 mois, et le ciel est d'un
bleu inconnu sous nos latitudes atlantiques. Corollaire de cet air sec,
il fait un froid piquant matin et soir.
Il faut 5 bonnes heures pour arriver à destination. La faim commençant à nous tenailler l'estomac, après la route rendue difficile par les travaux autour de San Sebastian et la circulation jusqu'à Vitoria, nous tentons une halte dans un petit village : mal nous en prend ! Il est d'une laideur à pleurer, genre zone industrielle désaffectée perdue en pleine pampa, avec des alignements de maisons identiquement hideuses et des no man's land où sont érigés quelques bâtiments. Nous réussissons à nous perdre dans une impasse qui finit sur un terrain inculte, et faisons demi-tour sous l'oeil intéressé des habitants campés dans la rue à bavarder qui nous font vaguement signe (il est bien temps !) de tourner un peu plus loin.
Bref,
nous poursuivons jusqu'à Valladolid, fort belle, où nous
oublions presque de manger tant les monuments sont spectaculaires. Nous
ne savons où porter le regard, avançant à pied dans
des rues tranquilles et dégagées. Nous avons la surprise
de découvrir
une plage sur berge, avec du sable, des transats
et des gens qui bronzent ou sirotent une boisson
dans le
kiosque
central, le long de la rivière Pisuerga ou du canal de Castille
qui a été construit au XVIIIème siècle en
ayant pour objectif de relier la meseta à Santander et faciliter
le transport du blé castillan
vers les ports du nord.
Nous
discutons longuement devant une église dont nous faisons le tour
pour savoir si, oui ou non, le clocher est penché (son toit de
tuiles, en tout cas, a la charpente qui a vrillé, c'est certain)
: Jacques
nous explique que les murs des
bâtiments
construits tout en hauteur, pour paraître verticaux, doivent
être élaborés légèrement en biais (sauf
erreur). Nous nous remettons en route à regret, poussés
par l'impératif d'arriver à
temps à l'hôtel de Salamanque. Nous tournons et virons longuement
pour retrouver l'autoroute et arrivons à destination relativement tôt,
mais, pour trouver l'hôtel, c'est une autre histoire ! D'abord,
nous le cherchons près de la Plaza Mayor, quartier entièrement
piéton autour duquel nous
tournons désespérément pour finalement avoir auprès
d'un habitant mieux renseigné la bonne indication du chemin à suivre.
Salamanque (son centre historique du moins) est une ville fort sympathique. Une foule nonchalante se croise dans les rues piétonnes du quartier ancien de cette ville universitaire (depuis 1218), qui a subi maints avatars et reflète dans ses monuments la diversité de ses sources d'inspiration au cours de l'histoire.
Comme toujours, nous avons l'impression
de survoler la ville en butinant de part et d'autre quelques curiosités
qui nous paraissent plus attirantes que d'autres. C'est
un lieu qu'il faut voir et revoir. En avril 1951 le "Barrio Viejo" est
declaré "ensemble
Historico-Artístique", et se vide peu à peu à partir de 1960
de sa population pour n'être plus occupé que par les gens aisés.
En
1981 est initiée la rédaction d'un plan spécial de protection et de réforme
de cette zone et de l'enceinte universitaire qui n'entrera
en vigueur qu'en 1984. C'est la raison pour laquelle nous avions été
obligés de fuir le bruit des marteaux-piqueurs lors de notre dernière
visite, car le centre-ville était en pleine restauration.
Quant à sa périphérie, érigée trop rapidement sous la pression démographique de la ville en plein essor (1900 : 25 000 habitants, aujourd'hui, autour de 160 000 habitants), elle est loin d'être aussi touristique et semble, en outre, être affligée de quelques embouteillages automobiles peu engageants.
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Salamanque
et l'éclipse |
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3 Octobre 2005 |
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Participants : Cathy, Jean-Louis, Jacques B. et ASTRONOMIE
Côte Basque |