Ces réunions préparatoires à la mise en place d'un Agenda 21 pour la ville d'Anglet sont fort intéressantes, car elles donnent l'occasion de réfléchir à notre cadre de vie et permettent, aussi peu que ce soit, à tous ceux qui s'y intéressent d'influer sur son évolution. Ce 9 juillet, c'est la question du tourisme qui est abordée, et si le maire, à la fin de la séance, semble presque regretter qu'aucune opposition ne se soit manifestée sur le principe de l'accueil saisonnier de vacanciers, traditionnellement affichée par une frange de la population basque apparemment absente ce jour-là, je me réjouis à l'inverse de la prise en compte du facteur environnemental qui était autrefois absent de cette réflexion. - Schéma ci-dessus : source Eurosion. -

En effet, Anglet subit au quotidien les effets conjugués de l'érosion et de la pollution, qui s'exercent notamment sur son littoral. Après la réunion, j'approfondis ma connaissance des facteurs d'érosion dont le phénomène doit être étudié de façon plus globale, en considérant la région Aquitaine dans son ensemble (cf. schéma ci-dessus, où l'Aquitaine, figurée en rouge, subit une érosion excessive) et sans se limiter à la seule côte atlantique, comme le décrit fort bien une étude européenne diffusée sur le site Eurosion. Une autre étude, plus ciblée sur les plages, la zone de balancement des marées et les fonds marins côtiers d'Anglet, a été réalisée par des experts côtiers, le Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et côtier (LaSAGeC2) et sa cellule de transfert technologique (CASAGEC), basés à l'UPPA Anglet-Montaury (Université de Pau et des Pays de l'Adour), qui ont communiqué leurs résultats à l'une des associations de la commune, Adala (Association des Amis du Littoral d'Anglet). Le schéma ci-contre qui en est extrait montre très bien les irrégularités de profondeur des fonds marins au fur et à mesure que l'on s'approche de la côte entre le cap St Martin où se dresse le phare de Biarritz et la digue Nord au Boucau qui prolonge l'embouchure de l'Adour, ainsi que les variations de profondeur causées par la présence des divers ouvrages d'art, digues, épis, enrochements. - Schéma ci-contre : source Casagec. -

Les ouvrages de lutte contre l'intrusion de la mer à l'intérieur des terres et pour limiter les effets des tempêtes ne sont pas une invention récente, puisqu'il en existait déjà à l'époque romaine, et qu'il en a été construit tout au long des siècles postérieurs. Cependant, plusieurs facteurs récents sont venus intensifier les conséquences de ces phénomènes naturels. Le premier d'entre eux, à la fois primordial, évident et totalement absent de toute réflexion, est l'accroissement exponentiel de la population humaine, passée au cours des deux derniers siècles d'un à six milliards d'individus. Le second facteur, c'est la préférence marquée pour l'habitat côtier : un sixième de la population mondiale réside à moins de 15 kilomètres d’une côte, la densité de la population côtière étant près de 5 fois supérieure à la densité moyenne globale. Ce contraste tend à augmenter et s’accompagne d’une urbanisation croissante. En Europe, l’extension des villes côtières est en partie due à l’essor du tourisme et des loisirs balnéaires, amorcé il y a 50 ans. Le troisième facteur, lié aux deux autres, réside dans les modifications que nous infligeons à notre environnement, qui induisent des perturbations des phénomènes naturels, et en particulier de l'érosion. - Photo ci-contre : vue aérienne de la côte de l'Adour aux Pyrénées. -

Avant de les examiner dans le détail, je voudrais attester la réalité de ce phénomène de l'érosion côtière à Anglet (l'historique des dégradations subies par la commune et des travaux de lutte entrepris contre l'érosion à Anglet figure sur le site d'Adala indiqué en lien). L'érosion ne s'effectue pas uniformément tout au long de la côte aquitaine, ni progressivement par un grignotement incessant. Son effet n'est pas non plus spectaculaire, sauf en de rares occasions où des sites disparaissent instantanément sous l'action d'une tempête ou d'un travail de sape souterrain soudainement abouti. Si une vie humaine garde la mémoire, éventuellement, de tels événements, le phénomène est parfois trop lent pour être vraiment perçu comme insupportable. Dernièrement, un "trou" du golf d'Ilbarritz s'est effondré sur la plage en contrebas. Auparavant, des maisons biarrotes situées sur la falaise au-dessus de la plage de la Côte des basques ou de Miramar étaient pareillement descendues au niveau de la mer, de même qu'une portion d'un jardin d'une villa située au-dessus de la plage de la Chambre d'Amour à Anglet. Autrefois, le mur de soutènement au niveau d'une piscine située dans le prolongement de la salle des fêtes de la Chambre d'Amour, récemment rénovée et rebaptisée Salle des Congrès puis Salle de l'Océan, avait été dégradé en 1961, puis en 1963, en 1965, en 1969 en même temps qu'un recul de la côte de 10 m au nord, et encore en 1972, jusqu'au niveau des fondations de l'hôtel Marinella érigé en 1962, aujourd'hui disparu, de même que la piscine... - Photo ci-contre : le "trou" du golf d'Ilbarritz avant sa chute dans les vagues. -

Face à ces amputations successives, il est intéressant de savoir que la SFBA (Société Foncière de Biarritz-Anglet), qui avait commencé par construire en 1931 le boulevard de front de mer, porte plainte contre l'Etat en 1973 en imputant la responsabilité des phénomènes d'érosion sur la côte angloye (la perte de 139 000 m² de terrain à bâtir en 1969) à la présence de la digue Nord à l'embouchure de l'Adour. En première instance, l'Etat est condamné à payer 80% des dommages et en 1976, ce montant est ramené à 50% des dommages au jugement en appel. C'est à partir de cette date que de nouvelles mesures de prévention de l'érosion sont engagées : rejet devant les plages Sud d'une partie des sédiments dragués à l'embouchure de l'Adour, arrêt des extractions de madrague, construction des six épis et de la digue Sud (entre 1975 et 1977), rachat des terrains les plus exposés.

La première perturbation du phénomène naturel de l'érosion côtière est absolument inconnue du grand public. Elle émane des barrages érigés en montagne et sur les principaux cours d'eau. En effet, ceux-ci retiennent une partie des débris rocheux et sédiments jadis transportés de l'amont vers l'aval et ils réduisent, par leur action cumulée, le volume de sables et graviers qui parvenaient à l'issue du parcours sur les plages du littoral. La deuxième perturbation est introduite par les extractions séculaires, mais qui sont allées en s'intensifiant grâce à la mécanisation, des granulats du lit des rivières ou des rivages côtiers. Ainsi s'accentue le déficit de matériaux qui se manifeste sur certaines plages. La troisième perturbation provient des canalisations et endiguements des cours d'eau qui, en rectifiant et raccourcissant leur parcours terrestre et en empêchant les divagations et inondations, réduisent encore le transfert de matériaux vers le littoral. - Photo ci-dessus : les vagues à l'assaut d'un épi en hiver à Anglet. -

La quatrième perturbation réside dans les efforts de protection des falaises côtières, que ce soit par une réduction des effets de l'érosion pluviale ou par l'installation d'enrochements à leur pied pour éviter la sape des fondements par les vagues. Momentanément figées dans l'état où elles se trouvent, elles ne subissent plus cette dégradation naturelle qui alimentait autrefois les plages proches ou lointaines, grâce au courant marin côtier qui transportait leurs débris. La cinquième perturbation a été introduite par la construction de digues et d'épis qui perturbent les courants côtiers, provoquant globalement un ensablement ou envasement en amont du courant côtier, et en aval, au contraire, un creusement de la côte du fait d'un apport insuffisant de matériaux d'érosion. - Photo ci-contre : la plage de Marinella en hiver. -

Revenons maintenant au cas particulier d'Anglet. Nous pouvons y constater la quasi totalité des effets de ces perturbations liées aux activités humaines décrites ci-dessus. D'une part, les équipements sur les cours d'eau aquitains, et en premier lieu la Garonne et ses affluents, réduisent l'apport de sable sur la côte landaise qui recule à grande vitesse. Pareillement, l'Adour et ses affluents voient leurs cours entravés par une kyrielle de barrages, simples retenues destinées à écrêter les crues et prévenir les inondations, réservoirs d'eau douce, ou encore ouvrages de production d'énergie hydroélectrique. La fixation de l'embouchure de l'Adour à Bayonne par Louis de Foix au XVIe siècle (1578) a nécessité de multiples ouvrages d'art. Dès la fin du XVIIIe siècle, sous l'action des courants marins, l'embouchure s'est déplacée de 600 mètres vers le Sud. De nombreux travaux d'endiguement des deux rives ont été nécessaires pour la maintenir à l'emplacement actuel : digues en bois puis en maçonnerie. En 1814, l'embouchure se situe à la Chambre d'Amour, de nouvelles digues seront construites plus près de la mer à la fin du XIXe siècle, de façon à rectifier l'alignement de son cours. Malgré l'endiguement, l'ensablement de son estuaire crée un conflit de masses d'eau connu sous le nom de barre de l'Adour, qui rend délicat l'accès au port de Bayonne et impose un dragage régulier de la passe, tandis que la digue Nord a été prolongée à plusieurs reprises vers le large, détournant le courant côtier qui se décharge de son sable à son contact au niveau du Boucau et de Tarnos. - Photo ci-contre : coucher de soleil et plage de la Chambre d'Amour. -

Ainsi, Anglet pâtit de l'ensemble de ces équipements montagnards, fluviaux et portuaires situés hors de son périmètre et qui provoquent une déficience chronique de sable sur ses plages, le creusement des fonds marins côtiers et la tendance à l'intrusion de la mer à l'intérieur des terres. L'impact n'est pas seulement touristique. Du fait du rapprochement et de la densification de l'habitat et des équipements urbains sur le littoral d'Anglet comme partout ailleurs en Europe et dans le monde, le risque de réduction du territoire communal par cette accélération artificielle du phénomène de l'érosion devient d'autant plus dramatique. Se pose donc la question de la pertinence de la prévention de ce risque au niveau municipal. Des sommes astronomiques sont déjà investies, la plupart du temps de sources publiques, pour lutter contre ces effets, sans diagnostic réel ni coordination globale. La prise de conscience de ce phénomène à l'échelle européenne remonte à une dizaine d'années seulement, c'est dire si nous sommes loin d'entrevoir des solutions effectives et efficaces. - Photo ci-contre : La Nive aux approches de Bayonne. -

L'aveuglement des populations est parfaitement représenté à l'échelon local par la création, le 20 octobre 1999, de l’association de protection et de valorisation de la falaise de Miramar à la Chambre d’Amour, c’est à dire la côte rocheuse qui forme le cap Saint Martin, à cheval sur Anglet et Biarritz, sur lequel se dresse le phare. Emblématique d’une attitude centrée sur l’homme, elle a promu ce site au rang de patrimoine des deux communes, jugeant inacceptable l’érosion qui provoque l’éboulement de pans entiers de roches dans la mer ou sur les plages en contrebas, qui entraînent dans leur chute villas, jardins et portions de routes. - Photo ci-contre : La Nive aux approches de Bayonne. -

Que faut-il faire ? Doit-on continuer de dépenser sans compter pour maintenir le plus longtemps possible le trait de côte ? Dans la perspective d'un dérèglement climatique et d'une hausse du niveau de la mer, cela a-t-il un sens à long terme ? Certaines régions ont entrepris le retrait progressif des personnes et des biens, jugeant moins onéreux de financer la réinstallation des habitants sur des sites localisés plus à l'intérieur des terres, de façon à redonner à la côte sa souplesse et sa fonction de zone tampon naturelle. Il faut avoir également bien présent à l'esprit que la vie sous-marine est la plus luxuriante à faible profondeur. Un creusement du plateau continental induira fatalement la raréfaction des ressources de la pêche, avec la disparition des zones de frais et de nourrissage des poissons, comme cela se produit déjà dans nos rivières... N'est-il pas plus pertinent de suivre l'avis de Jean Favennec (responsable de la Mission nationale Littoral de l'ONF), qui insiste sur l’importance d’avoir une double stratégie en ligne de mire : le court et le long terme. Il évoque à ce propos l’approche adoptée à Ault qui est de ce point de vue exemplaire. "En matière d’érosion, il faut bien être conscient que la stratégie de défense n’est pas tenable à long terme. Il est essentiel de préparer les générations futures à accepter les conséquences de l’érosion et aider ceux qui, en charge de la gestion du littoral, font l’effort de se projeter dans l’avenir." - Photo ci-contre : La Nive à Bayonne. -

Cette problématique de l'érosion n'a été qu'effleurée au cours de la réunion, faute de temps bien sûr, mais aussi en raison du choix de l'invité par la municipalité. C'était un économiste doté d'une vision à court terme, trouvant pertinent de critiquer le parc écologique Izadia créé par l'ancienne municipalité, ainsi que l'aménagement du site de la Barre dans son ensemble. Il aurait préféré, sans doute, des jeux aquatiques, toboggans et port de plaisance entouré d'un complexe immobilier, bien plus homogènes théoriquement que la cohabitation d'un parking pour les estivants, d'une patinoire, d'une aire de skate et d'une zone réservée à l'étude du milieu naturel côtier et à la sensibilisation du public local à son environnement...

Il est temps maintenant de conclure. L'accélération du phénomène de l'érosion provient donc d'une croissance effrénée de notre démographie corrélée à l'intime assurance que la nature est hostile et que nous devons nous y insérer en force, en transformant notre environnement pour qu'il soit conforme à notre mode de vie. Pour ma part, je trouve cette attitude regrettable, d'autant qu'elle paraît incontournable, puisqu'elle est justifiée par des raisonnements économiques élaborés comme une fuite en avant pour nourrir une population toujours plus nombreuse. Pourtant, en me penchant sur un passé proche, je constate que nous avons détruit un patrimoine précieux pour sacrifier à la modernité, au goût de la concentration, du gigantisme, pour réaliser des "économies d'échelle". J'évoque là le réseau dense de canaux, dérivations, biefs, fossés et mares qui permettaient aux rivières de se répandre sans dommage, actionnant une multitude de moulins et favorisant un biotope spécifique des eaux calmes et tièdes. - Photo ci-contre : Infernoberroa - ancien moulin pyrénéen désaffecté mais restauré en partie. -

Les barthes et marécages conservaient leur fonction de zones tampon, absorbant progressivement le trop-plein qui s'y était déversé durant les inondations, permettant là encore à un biotope spécifique de subsister, et assurant peut-être également une certaine régulation climatique par l'évaporation progressive de l'eau avant qu'elle ne s'infiltre dans le sous-sol. Les villages étaient installés sur les hauteurs, seuls les moulins se trouvaient exposés aux débordements fougueux printaniers, et encore, seulement s'ils n'avaient pas été installés par précaution sur une dérivation protégée par un système de planches qui en régulait le débit. Dans la perspective d'une disparition prochaine des principales matières premières, notamment énergétiques, pourquoi ne pas envisager une mutation de nos sociétés citadines polluantes et dévoreuses d'énergie vers une dispersion villageoise mieux intégrée dans l'environnement ? - Photo ci-contre : Les barthes à St Martin de Seignanx. -

Faut-il maintenir des activités en des lieux inadaptés à grand renfort de travaux coûteux ? L'embouchure de l'Adour s'est déplacée au cours des siècles de la Chambre d'Amour au Vieux Boucau, mais tous les textes s'accordent à dire que l'endroit le plus propice pour y aménager un port était Capbreton, situé près d'un canyon qui entaille le plateau continental à moins de trois milles de la côte, intitulé le Gouf, qui correspond à une paléo-vallée de l'Adour et constitue un havre naturel où s'ébattent des cétacés de grande taille. A Bayonne, le sable s'introduit en permanence dans l'embouchure, formant une "barre" qui induit des remous rendant l'accès difficile aux bateaux. Le port ne se maintient qu'au prix d'un entretien permanent avec une drague et la présence de digues et ouvrages de protection des vagues et des courants. La question peut paraître absurde, voire iconoclaste, les Bayonnais ayant obtenu l'appui des pouvoirs publics pour bénéficier de cette manne apportée par la présence du port. Mais si on met en regard les avantages et les inconvénients et que l'on chiffre tous les aménagements qui ont dû être faits depuis l'origine du détournement, en 1578 (chose qui, à ma connaissance, n'a jamais été réalisée), y compris, à l'heure actuelle, les travaux de maintien des plages d'Anglet, peut-être que l'on en viendrait à considérer différemment la situation. Attention, je ne dis pas qu'il faut de nouveau détourner l'Adour, je pose simplement la question de la pertinence de l'emplacement du port à Bayonne. - Photo ci-dessus : Le port de Bayonne au niveau du dépôt de soufre. -

Enfin, est-il vraiment raisonnable de faire supporter par la collectivité les dégâts occasionnés par les inondations sur les biens sciemment construits en zone inondable, que ce soit des habitations, des bâtiments professionnels ou de la voirie ? Ne vaudrait-il pas mieux inciter et aider les personnes à se réinstaller dans des secteurs plus sûrs ? Les bords de mer et de cours d'eau devraient être inconstructibles, pour leur laisser tout le loisir d'évoluer dans un va et vient naturel d'emprunt et dépôt d'alluvions, de sédiments et de sables ou de galets. Les aménagements des barthes grâce aux conseils des ingénieurs hollandais le long de l'Adour avaient été un moyen terme astucieux, permettant une circulation maîtrisée de l'eau et une activité humaine non destructive de l'environnement. Tout assécher pour y mettre du maïs, de l'industrie ou des habitations a sans doute été la grande erreur de ces deux derniers siècles. - Ci contre : Le "bétonnage" du site de la Barre à Anglet. -

SOMMAIRE

Réactions et débats

Très intéressant l'article que tu m'as transmis. Je tiens à préciser en tant qu'ancien de la DDE St Jean de Luz que, lors des inondations de 1983 qui avaient fait tant de dégâts, un plan des zones inondées a été établi à cette occasion par la DDE. Ce plan délimitait des zones Bleu clair, bleu foncé et rouge. En zone bleu clair, il était autorisé de construire mais il fallait se caler plus haut que la hauteur de référence (inondation 1983). En bleu foncé commençaient les problèmes et en rouge, interdiction absolue. Nos très chers élus se sont empressés de délivrer des permis dans ces zones malgré notre avis défavorable!!!! Les gens qui voulaient construire savaient que la zone avait été inondée!!!! Alors que faire? Contre la bêtise de certains et la cupidité de nos élus? J.

Il y a certains points qui me semblent inexacts ou exagérés et non confirmés: à propos des moulins, des seuils et des biefs... on ne peut pas généraliser et si on veut prouver ce qui est affirmé il faut donner un ou deux exemples avérés.
Dans l'ensemble, c'est bien: en particulier sur l'érosion marine... sur Anglet: ils continuent à détruire les rives de la rivière d'Aritzague ou D'Onzacq dont on vient de détruire les arbres qui stabilisaient le cours... Cela présage un busage ultérieur fatal pour l'écologie locale... et créatrice d'inondations intempestives... dans ces zones construites en habitations dans les zones humides et diverses barthes... Même chose sur la ferme Mauléon anciennement Bergouey, dont les fossés vont
être régularisés maintenant que soixante arbres ont été abattus... et l'alimentation du ruisseau attenant en sera modifiée... Claire Noblia

Merci Claire de cette relecture toujours très attentive. Il est vrai que j'avais forcé un peu le trait pour inciter à la réflexion, par esprit de provocation (mais pas de désinformation volontaire). Si je lis bien la carte d'Eurosion, il semble cependant que nous en soyons au même point critique en Aquitaine qu'aux Pays Bas. Ceux-ci sont devenus les rois depuis des siècles du contrôle des eaux maritimes et fluviales, et il semble qu'ils subissent par contrecoup les effets de cette manipulation de l'environnement. Reste à voir bien sûr comment départager le processus naturel des interventions humaines. Le site Eurosion me semble très clair sur ce point, en attribuant l'accélération très forte du phénomène à notre emprise sur le cycle de l'eau. Quant à savoir si le retour à des équipements de faible envergure induirait moins de nuisance, effectivement, pour le moment, je n'ai rien lu sur la question, c'était plutôt une hypothèse et un espoir. Cathy

Ce que je voulais te faire remarquer c'est qu'il y a une contradiction entre " la 1ère perturbation du phénomène naturel de l'érosion côtière émanant des barrages érigés en montagne et sur les cours d'eaux; ils retiennent une partie des débris rocheux et sédiments jadis emportés de l'amont vers l'aval et réduisent la quantité et le volume des sables et graviers qui parvenaient sur les plages du littoral" et l'obligation de draguer la barre de l'Adour pour justement diminuer la quantité de ces sables et graviers.
Tu incrimines en page 3 "L'Adour et ses affluents voient leurs cours entravés par une kyrielle de barrages, simples retenues destinées à écrêter les crues et à prévenir les inondations, réservoirs d'eau douce ou encore ouvrages de production d'énergie hydro-électrique... Ainsi Anglet pâtit de l'ensemble de ces équipements montagnards, fluviaux et portuaires situés hors de son périmètre et qui provoquent une déficience chronique de sable sur ses plages, le creusement des fonds côtiers..." alors qu'en page 4 "A Bayonne, le sable s'introduit en permanence dans l'embouchure formant "une barre" qui induit des remous rendant l'accès difficile aux bateaux. Le port ne se maintient qu'au pris d'un entretien permanent avec une drague..."
Moi , je poserais la question idiote: l'abandon et la destruction des biefs des moulins... n'entraîne-t-elle pas au contraire un déversement toujours majoré de sédiments qui augmentent les dépôts à la barre sans pour autant recharger les plages....
Les protections établies depuis l'époque romaine disparaissent en cinquante ans et on constate une accélération à Anglet, Biarritz... n'y-a-t-il pas une cause à effet? Le busage des rivières sur la commune d'Anglet empêche totalement le prélèvement de sables et graviers. Ne serait-il pas le moment d'arrêter et de commencer à enlever les busages de la zone des Pontôts du ruisseau d'Aritzague...
Tu as raison de dire que nous en sommes avec la Côte basque pratiquement au même point qu'aux Pays bas... mais on préfère ne pas le savoir...et le nombre d'habitants prévus est toujours en augmentation et ces gens veulent être proches du rivage, avec l'accès avec routes, parkings...la flore, la faune, c'est le dernier de leurs soucis...
Et les services techniques qui préparent les dossiers d'urbanisme et d'attribution de permis de construire ne sont pas les derniers à agir dans ce sens d'occupation intensive du sol que ce soient des zones humides ou pas. Il n'y a qu'à voir les constructions dans la zone de Pitoys dans le bassin versant du ruisseau Aritzague ou celles établies dans le bassin versant du Maharin, du Port de Gala à l'embouchure dans l'Adour... Évidemment, nous n'évoquerons pas les constructions antérieures sur les barthes des Pontôts ( Géant Casino, Carrefour, le Forum...). Claire


Cathy
Agenda 21 (Tourisme)
9 juillet 2009