Un paysage encore très hivernal, les arbres feuillus sont dénudés, les fougères fanées recouvrent le sol d'un tapis roux, seuls les pâturages où paissent les brebis offrent une touche verdoyante.
L'air est vif, la température a peut-être frôlé le zéro pendant la nuit en altitude, mais la sécheresse qui règne depuis une semaine ne laisse apparaître aucun frimas sur la végétation. Ombres et lumières très contrastées mettent en valeur le relief érodé.
Sur les tiges vertes des buissons bas de myrtilles commencent à percer par endroit des feuilles luisantes vert-rouge, presque en même temps que les baies de couleur identique.
Dans le sous-bois de hêtres, les bogues ont éclaté sur le sol, laissant échapper leurs graines, sans doute dévorées en très grand nombre par les petits habitants invisibles de la forêt.

Sur une cime voisine, l'incendie fait rage, envahissant tout un pan de montagne dans l'air tranquille : la pratique de l'écobuage n'a pas totalement disparu, mais je suis toujours partagée sur ses conséquences. Certes, les brebis se blessent sur les épines acérées des ajoncs, mais il suffit de contempler le résultat pour réaliser que ceux-ci résistent fort bien au feu. Leurs tiges coriaces noircies et amputées continuent de se dresser, envahissantes mais pathétiques, en vaillantes protectrices de la montagne devant l'avancée des voraces herbivores.

SOMMAIRE
Max, Richard, Jean-Louis et Cathy
Irubela
22 mars 2009