Une côte ourlée de vagues aux crêtes neigeuses dont les embruns estompent les teintes blondes soulignées d'un trait sombre de l'océan de dunes qui s'étire à l'infini vers le sud.

Sur la plage, les ombres imprécises de pêcheurs.

Au fond de la baie, un navire vogue sur une mer à l'éclat métallique, saisi par un faisceau de lumière filtrant entre les nuages.

Le cap Saint Martin se devine à peine, silhouette indistincte surmontée du phare de Biarritz, affrontant les rouleaux de vagues venus du large.

Le brouillarta sépare ces derniers contreforts pyrénéens de la côte, évoquant à s'y méprendre "Waterworld", le dernier vestige de continent sur une terre recouverte d'océans.
Devant l'éperon de l'Estacade, la barre sévit aussi à l'embouchure du Boudigau : le navire tangue et roule, peine en faisant hurler les machines, immobile quelques instants dans les courants contraires, puis s'élance soudain vers le port en surfant sur une vague, brève accélération avant le calme du havre protecteur.
Au crépuscule, les oiseaux s'ensommeillent à la surface lisse du marais d'Orx. D'abord pris pour des appeaux tant ils sont immobiles, des canards palment mollement, silhouettes étranges, corps sans têtes, quêtant jusqu'à la nuit quelques animalcules à tâtons de leur bec dans une eau assombrie.
Debout sur un haut fond au milieu du lac, semblant marcher sur l'eau, les spatules, emblèmes du marais d'Orx, procèdent à un toilettage minutieux et approfondi en se contorsionnant dans les positions les plus improbables près d'un alignement de canards, tandis qu'un vol de grues pressées passe en jacassant sans s'arrêter.
Xavier, Pierre, Rose, Richard, Sabah, Michèle, Max, Cathy, Jean-Louis
Capbreton - Marais d'Orx
1er novembre 2011