Iraty
sous la neige, c'est génial ! Surtout lorsqu'elle est relativement
fraîche,
comme aujourd'hui, et que le ciel est si bleu qu'il tend presque vers
le noir. Nous effectuons une randonnée naturaliste en raquettes
sous l'égide du CPIE Pays basque (Centre permanent d'initiative
pour l'environnement) représenté par Nicolas Bernos, et
c'est François-Olivier Chabot qui guide
le petit groupe d'une douzaine de personnes. Vu le temps magnifique,
même si le fond de l'air est frisquet, il opte pour une ascension
jusqu'aux cromlechs
d'Occabé
à
partir du
fond
de
vallée où se trouve le chalet Pedro. Nous nous échauffons
d'abord avec une montée tranquille par
une petite route enneigée en lacets
que nous
quitterons
sur un méplat où s'écoule un petit ruisseau pour
nous engager sur
un sentier
forestier jusqu'au
col
de Zurzay
(Sourzay), puis nous gravirons une dernière petite montée
plus raide jusqu'au plateau.
Vu
la basse température, ce n'est pas la peine
de guetter les chants d'oiseaux, c'est à peine si nous apercevrons
furtivement en fin d'après-midi un vautour fauve planer dans le
lointain, et, presque arrivée en bas, je percevrai le sifflement varié et
mélodieux
d'un rouge-gorge caché dans
les
profondeurs
de la
futaie de hêtres. Pour autant, il ne faut pas croire que toute
vie a déserté la montagne. Nous nous en rendons très
vite compte en observant des traces dans la neige. François nous
aide à deviner
quels sont les habitants du bois.
Les
premières sont très enfoncées, indice d'un animal
lourd aux pattes fines. Elles sont peu espacées, puis on
devine un bond pour franchir le talus. Ce ne peut être un sanglier,
car son ventre aurait frotté la neige profonde, mais c'est bien
un ongulé,
car on distingue nettement au fond de chaque trace l'empreinte des deux
doigts et des gardes qui indiquent dans quel sens il allait. Serait-ce
un chevreuil ? Un cerf peut-être, car le pic d'Orhy n'est pas loin.
Ou bien un isard ? Non, car ses empreintes se rapprochent plutôt
de celles d'une brebis.
Celles
que nous voyons sont très parallèles et pas arrondies
au bout, ce serait plutôt une biche, plus petite qu'un cerf. En
tâtant le fond
de l'empreinte, François constate que la neige a eu le temps de
regeler, les traces remontent au moins à hier après-midi,
car on voit que la neige a fondu et la marque s'est évasée,
ses bords se sont adoucis, le passage a peut-être eu lieu aussi
bien l'avant-veille, car les dernières chutes
de neige se sont produites en milieu de semaine. -
Photo : Empreinte d'ongulé. -
Très
vite après, nous apercevons dans l'ombre des empreintes beaucoup
plus légères, de pattes dotées de 5 doigts,
appartenant à un animal qui a su monter tout droit la pente raide.
Ce ne peut pas être un blaireau, mais il s'agit très certainement
d'un mustélidé,
fouine, martre, genette ou belette. On ne voit pas de traces de griffes
et les pattes sont plutôt larges. Ensuite, ce sont des traces de
renard qui
apparaissent. Il ne s'agit pas d'un chien, dont le comportement habituel
est de suivre son maître sans jamais trop s'éloigner. Ces
traces, au contraire, s'écartent du sentier et s'enfoncent dans
le bois. Un lièvre
progresse par petits bonds. Nous voyons que ces animaux (mustélidés,
lièvres) ont l'habitude de suivre le bord de la route, car les
traces vont et viennent,
donnant
l'impression que plusieurs animaux l'ont fréquenté, alors
qu'il ne s'agit peut-être que d'un seul animal qui effectue un
parcours familier sur son territoire. De nouveau, des traces de chevreuil
bien nettes ne soulèvent
aucune équivoque. Nous voyons qu'un renard est monté quasiment à la
verticale sans effort apparent car il ne bondit pas. -
Photo : Empreinte de mustélidé. -
François
sort de son sac une feuille de plastique rigide transparent sur laquelle
il trace au feutre noir
deux contours d'empreintes, pour nous aider à différencier le renard
d'un chien de taille équivalente. Il nous rappelle d'abord que tous les
mammifères ont cinq doigts, mais que l'évolution a fait évoluer la forme
des pattes en raison d'une adaptation et d'une spécialisation, fonction
d'un mode de vie particulier : même le squelette de la baleine montre
qu'elle conserve aussi ses cinq doigts dans sa nageoire avant ! Les ongulés
marchent sur le majeur et l'annulaire, ce qui permet aux cerfs par exemple
d'effectuer des bonds de plus de deux mètres de hauteur. L'index et l'auriculaire,
disposés en retrait, sont appelés les gardes, et le pouce, attrophié,
se distingue plus haut sur la patte. Les digitigrades marchent sur quatre
doigts, le pouce est relevé et pend, inutile : ce sont les lynx, chats,
renards... Enfin, il y a les plantigrades comme l'ours, le blaireau ou
l'homme. - Illustration : Squelette de baleine
franche. -
Donc,
si l'on revient aux schémas, il est possible de séparer
nettement par un trait les deux doigts de devant
de ceux de derrière pour le renard, chaque empreinte s'inscrivant
dans un ovale, alors que les empreintes du chien s'inscrivent dans un
cercle
et la sécante coupe les pelotes arrière. Le coussinet correspond à la
base des doigts, et non à celle de la paume. Nous poursuivons
notre marche dans un paysage de plus en plus enneigé. Le soleil
commence à chauffer,
et il nous faut enlever une, deux, voire trois épaisseurs, car
nous avions prévu les grandes froidures et il fait finalement
bien plus doux, heureusement ! Les arbres sont de plus en plus chargés
de neige, dont ils se débarrassent
sans prévenir par gros paquets qui s'éparpillent en un
nuage de flocons très humides.
Les
moins chanceux en font l'expérience et ça fait mal,
quand cette masse tombe sur la tête ! En plus, la neige fondue
s'insère
par la nuque sous le sac et le tee-shirt, il faut vite s'en débarrasser,
au milieu des rires et des quolibets de ceux qui en ont réchappé, c'est
fort désagréable
!
Nous dépassons la forêt et observons la neige sculptée par le vent en vagues figées sur le sol. La corniche sur notre droite comporte un décrochement caractéristique provoqué par la présence d'une plaque à vent au-dessous de la couche superficielle. Si la pente avait été plus importante, il y aurait eu risque d'avalanche. François nous explique que la neige a été soulevée par le vent en tourbillons de flocons. Ils se sont déposés sur le versant opposé en une couverture sans cohésion qui a enfermé une poche d'air par dessus la couche antérieure gelée. - Photo : Empreinte des deux doigts au fond de la trace. -
Lorsque
nous débouchons sur le plateau, nous sommes saisis par la bise
qui nous gèle d'autant plus que nous avons
transpiré durant l'ascension. Sur notre gauche, un monticule de
pierres noires marque le sommet de l'Occabé, tandis qu'à notre
droite, seules quelques rares pierres dressées à demi enneigées
signalent que nous sommes sur le plus grand site de cromlechs de
la région, que j'avais déjà visité en mai
2009 avec Jacques Blot et Dimitri Marguerat. Après
le pique-nique, François nous fait un cours sur la formation de
la neige, utilisant de nouveau son petit tableau transparent.
L'eau
est une substance décidément bien particulière.
Lorsque j'étais à l'école,
on m'apprenait qu'elle pouvait
se présenter sous trois états, liquide, gazeux ou solide,
en fonction de sa température. La réalité est plus
complexe que cela, et les météorologues
commencent à peine à percer les secrets des nuages. Les
trois principales sources de la vapeur sont l'évaporation des
plans d'eau liquides, la sublimation des champs de neige, des glaciers,
des banquises et l'évapotranspiration des végétaux. Si
l'air chargé d'humidité (invisible) est relativement chaud, il s'élève
en altitude. Ce faisant,
sa pression diminue et il se refroidit, provoquant la
condensation de la vapeur d'eau en fines gouttelettes minuscules autour
de fines particules de poussière.
Il faut environ un million de ces gouttelettes minuscules pour former
une goutte de
pluie. Lorsqu'elles sont suffisamment grosses et denses, elles
deviennent visibles sous la forme des nuages.
Dans
un air très pur saturé d'humidité
à une température inférieure à -39°C,
la vapeur d'eau se congèle spontanément
en cristaux de
glace. Cela signifie que les molécules désordonnées
de l'état gazeux s'assemblent en un état ordonné
solide, le cristal, dont la cohésion est due à des forces électriques,
car la molécule d'eau est polaire : l’atome d’oxygène
O attire vers lui les doublets d’électrons qui le lient
aux deux atomes d'hydrogène H. Le pôle négatif est
sur O, tandis que le positif est sur H. Il se forme ainsi des nuages
de très haute
altitude, les cirrus, qui ne donnent pas de précipitations. En
effet, comme la température à cette altitude est très
basse, les cristaux de glace ne rencontrent que d'autres cristaux et
ne peuvent
atteindre une
masse suffisante pour tomber dans l'air sous-saturé à l'extérieur
du nuage sans se sublimer (passer directement de l'état solide à l'état
gazeux). - Photos de glace : Sare, 12 février 2012.
-
Cependant,
s'ils rencontrent un nuage plus chaud avant leur dissipation totale,
ils peuvent
servir
de
noyaux
de
départ
pour la formation de précipitations. Des particules
ou ions en suspension qui ont des propriétés cristallines
très
proches de celle de la glace se retrouvent naturellement en très
faible concentration dans l'air, venant des sols, des mers et des poussières
volcaniques et peuvent aussi faire office de noyaux
de congélation pour
démarrer le processus de cristallisation dans des nuages à une
température
supérieure à -20°C.
Je
découvre ainsi que, malgré cette température
"glaciale", les gouttelettes du nuage sont encore liquides
! Comment est-ce possible ? Elles sont en état de "surfusion",
qui est dit métastable, c'est-à-dire
qu'une petite perturbation peut suffire à déclencher brusquement
le changement vers la phase solide. De manière
simplifiée, on peut considérer que dans un liquide libre d'impuretés
(n'oublions pas qu'il s'agit de gouttelettes minuscules), les petits germes
de solides en voie de congélation
sont instables car ils sont refondus par l'agitation thermique. Plus rigoureusement,
l'énergie
libérée par la solidification ne
compense pas l'énergie dépensée pour créer l'interface
solide-liquide. Le liquide de la micro-goutte continue donc à se refroidir
sans se solidifier. La surfusion d'une
gouttelette persiste d'autant plus que son diamètre est petit.
Donc, des impuretés viennent bouleverser cet état métastable, et la cristallisation démarre, sous la forme d'abord d'une germination qui correspond à l'apparition d'une phase cristalline stable à partir de l'eau surfondue des gouttelettes. Puis la taille des germes s'accroît à la surface du cristal par empilement de nouvelles particules qui se logent dans des sites préférentiels (en raison de la polarité de la molécule d'eau).
Ce
processus a été décrit
par Tor
Bergeron en 1935 : à ces températures, la pression de
surface des cristaux de glace est moindre que celle de l'eau liquide ce qui
fait que les flocons de neige grossissent aux dépens des gouttelettes
d'eau surfondues. Dans l'atmosphère, la croissance la plus
rapide des précipitations
se produit dans la partie du nuage sous le point de congélation, avec
un maximum d'efficacité autour de -10 à -15 °C. À cette
température, les trois phases de la molécule d'eau coexistent
au sein de l'air : de la vapeur d'eau, des gouttelettes en surfusion et des
cristaux de glace ! L'effet Bergeron consiste ainsi en un transfert continuel
de l'eau liquide des gouttelettes en surfusion vers l'eau solide des cristaux
de glace au
sein du nuage. Le poids des cristaux de glace finit alors par atteindre une
valeur suffisante pour amorcer leur chute et donc la précipitation.
L'aspect
des flocons dépend de la température qu'il fait lors de leur formation. À des
températures
inférieures à -20° C, il semblerait
que les petites gouttelettes encore
liquides donnent naissance en se congelant à plusieurs germes soudés
entre eux, ce qui
favorise le développement dans plusieurs plans de plaquettes, dendrites
ou colonnes. Ces
assemblages prennent le nom de dendrites spatiaux. Jusqu'à -20° C,
les gouttelettes se congèlent en produisant un ou plusieurs germes sur
lesquels croissent les "monocristaux".
Entre -13° C et -18° C,
la croissance est plus rapide sur les arêtes : des dendrites se développent
et forment un cristal en étoile. Vers
-12° C, elle se produit en largeur et conduit à une forme d'hexagone
plan de faible épaisseur (plaquette). Entre
-6° C et -10° C,
la croissance se fait surtout en épaisseur et aboutit à une
forme d'aiguilles ou de colonnes hexagonales.
L’effet Bergeron semble bien adapté à la description de la plupart des "départs" de précipitations. Cependant, les valeurs pour atteindre un diamètre normal d'une goutte de pluie ou d'un cristal de neige sont trop longues, de l'ordre de quelques heures. On ne peut alors convenablement expliquer leur grossissement que par l'intervention d'un autre phénomène, la coalescence. Les flocons croissant à des vitesses différentes, ils se déplaceront à une vitesse différente qui est fonction de leur diamètre et du courant ascendant. Les plus gros bougeant plus lentement captureront les plus petits en montant puis lorsqu'ils ne pourront plus être soutenus par le courant, ils redescendront et poursuivront leur croissance de la même façon.
Ainsi, les cristaux de glace qui formeront des flocons de neige prennent différentes formes qui varient en fonction de la température, du degré d'humidité et du vent. Chaque flocon de neige a une histoire différente, il n'y en a donc pas deux pareils. Au cours de leur chute vers le sol, si une tranche d'air est en état de sous saturation, il se produit une sublimation partielle du cristal : les angles vifs s'émoussent et on observe des cristaux aux formes plus douces et parfois très dépouillées. Si l'air a une température négative ou proche de 0° C, les cristaux arrivent au sol. Par temps très froid, ils auront tendance à tomber isolément ou en légers flocons de quelques cristaux. Par temps doux, un début de fonte partielle favorise l'enchevêtrement des dendrites et forme des flocons plus importants et plus lourds. Ils peuvent prendre la forme de boutons de manchette, ou bien de "pizzas" à l'extrême limite avant la transformation en gouttes de pluie.
Les
cristaux de glace contenus dans les nuages ont la propriété de
diffracter la lumière
du Soleil ou de la Lune. C'est la raison pour laquelle il se produit
parfois un phénomène de halo. Mais revenons sur Occabé où la neige
est effectivement bien tombée. François sort de son sac une baguette
pliée en demandant s'il y a parmi nous un expert en montage de tente.
Il s'agit
d'une sonde,
formée de fins tubes creux encastrables les uns dans les autres et reliés
par
une ficelle. Alternativement jaune et bleu, ils permettent d'évaluer
rapidement la profondeur de la neige. Il
extirpe aussi de son sac une pelle démontable en plastique bleu fluo
et commence à creuser un trou
jusqu'au niveau du sol.
Il se penche et tâte la neige du bout des doigts
: une séparation nette apparaît à 15 cm de profondeur, la couche superficielle
commence déjà à se transformer et à fondre, tandis que dessous, elle
est plus froide, beaucoup plus légère, et séparée de la précédente par
une mince croûte de glace. Au niveau du sol, par contre, la neige fond
également, à cause du flux géothermique (la chaleur de la terre).
François nous avertit du danger d'une transformation particulière de la neige sèche (tombée par une température négative) en grains à faces planes. Lorsque la surface du manteau neigeux se refroidit fortement, un gradient vertical de température s’établit dans la neige, car celle-ci est peu conductrice de la chaleur. A partir d'un écart suffisant, le moteur dominant des transformations est la différence de température entre grains voisins. Si on considère deux grains superposés, la partie supérieure du grain de dessous tend à se sublimer (passage direct de l'état solide à l'état gazeux), tandis que la partie inférieure du grain de dessus est le siège de condensation solide (phénomène inverse du précédent). On assiste alors à la formation de facettes planes sur les sites de condensation. La taille des grains augmente et en conséquence, la cohésion de la couche concernée diminue, par suite de la diminution du nombre de liaisons. Ces formes anguleuses font qu'ils glissent dans la main comme du sucre en poudre. Les cristaux peuvent aussi se transformer en gobelets, qui sont un cas particulier des précédents puisqu'ils se présentent sous forme de pyramides striées, généralement creuses et peuvent mesurer plusieurs millimètres. Ils n'ont également aucune cohésion entre eux et auront de ce fait le même comportement mécanique : ils faciliteront le glissement des couches de neige supérieures. Le soleil, en faisant fondre la couche superficielle, permet d'améliorer la cohésion en les transformant en grains fins ou grains ronds (plus ou moins chargés d'eau) et d'éviter le risque d'avalanche.
François
s'empare d'un thermomètre qui confirme son diagnostic. Juste sous la
surface supérieure, la neige est
à +0,4°C ; au-dessous de la ligne des 15 cm, elle présente une température
de -0,4°C ; à 20 cm, elle est à +0,1°C et au sol, +0,4°C. C'est un bon
exemple. Il nous dit qu'il peut se produire un cas de figure plus surprenant,
par temps très froid, avec une température de surface beaucoup plus froide
que
celle près du sol : c'est le principe de construction des igloos, où
la neige est dégagée au centre et amassée en un dôme isolant par dessus.
Lorsqu'il y a eu du vent, comme il nous le fait constater en observant
un cromlech couvert sur une de ses faces de neige projetée et gelée,
les flocons sont brisés en grains fins. S'il a fait très froid les jours
précédant
notre
randonnée,
il faut éviter les pentes exposées au Nord. S'il y a eu du vent, des
plaques à vent ont pu se former sur les versants N-O et N-E.
Il
sort de son sac deux nouveaux instruments, ARVA (appareil
de recherche de victimes d'avalanche) ou DVA (Détecteur
de Victimes d'Avalanche), et
nous en montre le fonctionnement. Chaque appareil peut être positionné
en mode émission ou réception, la différence
entre les deux qu'il nous présente étant simplement dans la puissance
(et le coût). Les ondes hertziennes émises s'écartent "en oreilles" de
part
et d'autre de l'appareil, tandis que l'autre en mode récepteur émet un
bip
de plus
en plus accéléré au fur et à mesure qu'il se rapproche du but. Certains
appareils sont équipés de scanners, de moyen de détection des pulsations
cardiaques, car il faut savoir qu'après le premier quart d'heure, il
y a seulement 50% de chance de survie sous une avalanche, et
au-delà, même si la personne est vivante, elle souffre d'une grave hypothermie
qui peut lui
être fatale.
Lorsqu'on
se trouve pris dans une avalanche, il faut essayer de maintenir les bras
devant le visage, pour dégager un espace et respirer
l'air qui subsiste dans la neige. Le problème, c'est qu'en expirant
de l'air chaud, celui-ci fond la neige autour de soi, qui gèle, formant
une couche
étanche où le gaz carbonique expulsé finit par asphyxier la personne
ensevelie. Il existe maintenant un système nommé Avalung qui
permet de contrecarrer cet effet et de gagner un peu de temps pour
pouvoir être extirpé vivant de ce piège par les sauveteurs.
Mais
il ne faut pas se laisser impressionner par l'évocation de ces dangers.
Aujourd'hui, pas de risque, et, en plus, nous sommes bien encadrés. François
nous fait passer sous les branches des premiers arbustes qui bordent
le plateau, et le taillis se convertit, au fur et à mesure que nous
descendons, en une jolie forêt enneigée, illuminée par le soleil de l'après-midi.
Nous prenons de l'assurance, et nous nous mettons à trottiner en
plantant
bien l'arrière de nos raquettes en premier : je retrouve les joies
et les plaisirs de notre première expérience, qui remonte à 1999 !
Le temps passe...
Sortie raquettes organisée par le CPIE Pays basque (Nicolas) avec le guide naturaliste François-Olivier Chabot | Occabé |
Samedi 18 février 2012 |