Cathy & Jean-Louis
Marais d'Orx
Samedi 25 février 2017

Au marais d'Orx, les prémices du printemps sont déjà perceptibles : l'iris des marais émerge de l'eau en touffes serrées de longues feuilles vertes dressées à la verticale.

Non loin de la passerelle, un faible mouvement trouble l'eau calme : c'est un ragondin qui vaque tranquillement à ses affaires, indifférent à notre présence. De sa petite main à la peau noire, il se saisit d'une tige de jonc et l'avale en commençant par la pointe.

Les tortues cistudes sont aussi de sortie : elles prennent le soleil dans des poses hiératiques, d'une immobilité saisissante. Leur oeil ne surveille même pas l'agitation humaine toute proche.

Les saules marsault se parent de chatons. Les plus belles inflorescences sont celles des mâles dont les touffes duveteuses s'illuminent de pollen jaune vif à l'extrémité des étamines. Ces arbres sociaux poussent souvent en colonies sur les terrains humides, car ils comptent sur le hasard du vent pour féconder les chatons plus discrets des saules femelles, de couleur verdâtre. Pourtant, j'aperçois les premiers insectes butineurs, précoces, qui s'affairent en bourdonnant d'un rameau à l'autre. En effet, ces chatons sont odorants et ils contiennent du nectar, ce sont des arbustes mellifères appréciés des abeilles et aussi des bourdons.

La sarcelle d'hiver est le plus petit canard d'eau douce d'Europe. C'est un oiseau très sociable, qui est toujours en groupe. Bien qu'à la fois diurne et nocturne, une partie importante de son activité est concentrée au crépuscule et pendant la nuit pour la recherche de nourriture. C'est la raison pour laquelle je vois des dizaines d'oiseaux plongés dans une profonde sieste, flottant sur l'eau ou reposant sur la terre ferme debout ou couchés, la tête enfouie sous l'aile. La parade nuptiale des mâles comprend de petits cris ou sifflements aigus incessants qui se propagent à la surface du marais.

Canard colvert mâle, trahi par ses pattes oranges et son plumage contrasté

A trois reprises, je réussis à bien observer la gallinule poule d'eau, pourtant très peureuse et se hasardant rarement à découvert. Mais comme elle se déplace beaucoup plus rapidement que la sarcelle et s'inquiète dès qu'elle perçoit la présence d'un promeneur, c'est plus difficile d'en avoir une photo nette.

Ci-dessous : sarcelle d'hiver femelle ou colvert femelle ?

Au milieu d'une mare, deux tortues se poursuivent avec lenteur.

A côté des sarcelles d'hiver, les courlis cendrés semblent des géants dressés sur des échasses.

Le plumage nuptial de la sarcelle d'hiver apparaît graduellement chez le mâle à partir du mois d’octobre et il est conservé entre l'hiver (parades nuptiales) et l'été (séparation des couples de l'année). Il se distingue alors par une tête très colorée, brun rouge, presque rousse, barrée d'une bande verte iridescente finement soulignée de crème. Celle-ci semble changer de couleur et passer du vert au bleu, ou bien au noir, selon l'angle de vue ou d'illumination. C'est le réseau de barbules des plumes qui est responsable de ce phénomène d'interférences lumineuses.

Un autre signe distinctif de la sarcelle d'hiver, visible à grande distance, est la présence d'une tache triangulaire jaunâtre au niveau du croupion, encadrée de noir.

Orties fraîchement sorties de terre

La gallinule poule d'eau, inquiète, s'agite en tout sens.

De grandes pattes non palmées pour arpenter la vase

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