Groupe Anglet Accueille guidé par Richard - Invitée: Cathy | Txindoki |
Jeudi 30 août 2018 |
Merendera montana (L.) Lange (colchique des Pyrénées) : Elle est très abondante dans les prés humides des Pyrénées centrales et du nord de la péninsule ibérique, de préférence sur sol calcaire. Fleurs solitaires ou par deux, à tépales roses assez étroits. 6 étamines à anthères jaunes, trois longs styles blancs, entièrement libres. Floraison en août-septembre. Nom catalan : còlquic dels Pirineus. Même s'ils se ressemblent beaucoup, les colchiques et les crocus sont des plantes appartenant à des familles différentes : les Colchicaceae pour les colchiques, les Iridaceae pour les crocus. Beaucoup d'entre nous appellent à tort « colchiques » les fleurs poussant en grand nombre à l'automne dans les prés de nos montagnes, alors que ce sont en réalité des crocus. La distinction est facile à faire au niveau des organes reproducteurs : les crocus n'ont que trois étamines, contre six aux colchiques ; ils ont un seul style, à trois stigmates souvent découpés en fines lanières, tandis que les colchiques ont trois styles. Les espèces qui fleurissent à l'automne ont la particularité de développer leurs feuilles et leurs fruits au printemps de l'année suivante. |
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Le mot colchique renvoie à la Colchide, pays de la magicienne et empoisonneuse Médée, sans doute en référence au fait que les colchiques sont des plantes très toxiques. Quant à crocus, il correspond au grec krokos et au latin crocus, qui désignaient le safran. |
Le terme « colchique » regroupe en fait trois genres différents : Colchicum (dont Colchicum autumnale), Bulbocodium (Bulbocodium vernum) et Merendera (Merendera montana et Merendera filifolia). Quant aux crocus (genre Crocus), ils comportent notamment le safran (Crocus sativus). |
Cromlech dressé en 2009 à Larraitz, au départ du sentier vers le Txindoki, dans le même esprit que celui de Kapito Harri à Ustaritz, qui fut réalisé grâce aux conseils de la société d'astronomie populaire de la côte basque, avec des pierres orientées vers la direction du soleil aux équinoxes et solstices et une pierre centrale couchée portant le nom des villages du Biltzar. Du temps où les Basques avaient leur indépendance et jouissaient de privilèges, l'assemblée des anciens, le "biltzar" du Labourd, se tenait à Ustaritz. La tradition rapporte que ces solennelles assises se tenaient dans un grand bois de chênes et que le chef du "biltzar" les présidait assis sur une large pierre: "Kapito", réunion; "harri", pierre. Près du perron de la mairie, une plaque de pierre blanche scellée dans la muraille porte cette inscription : "Laphurtarrek berek biltzarrak hemen egiten zituzten." - "C'est ici que les Labourdins tenaient leur assemblée."
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Portail d'entrée sur l'aire de pâturage |
J'ai souvenir de conversations houleuses et acharnées sur le thème de l'intelligence animale, de la capacité à souffrir et à aimer de tout être non humain. Devant le spectacle de cette vache léchant son veau, l'empathie me gagne et je pense que la vache aime son veau et s'en occupe consciencieusement. De même, à la vue de ce taureau débonnaire marchant en tête, suivi de deux jeunes veaux, j'ai conscience que le taureau - qui ne vit pas en couple mais en harem - n'hésiterait pas à passer rapidement à l'attaque s'il pressentait un danger de notre part afin de protéger le troupeau dont il a la garde et la responsabilité. C'était encore plus flagrant avec les betisu que j'avais observées il y a quelques années, ces petites vaches retournées à l'état quasiment sauvage, impossibles à approcher sans qu'elles se mettent toutes à nous surveiller. Rapidement, les jeunes s'étaient retrouvés au centre, entourés par les mères et les taureaux. Le troupeau, avec un bel ensemble, s'était mis à prendre des attitudes manifestement agressives, avec des mouvements très vifs et difficilement prévisibles. Récemment, nous cheminions en longeant une ferme et nous entendions une vache meugler lamentablement: on venait de lui enlever son veau, probablement pour pouvoir prélever l'intégralité de son lait. En prévision de la visite de sa ferme par une classe d'élèves de l'école primaire du village, l'éleveur avait pris soin d'enchaîner étroitement deux très jeunes veaux au mur de l'étable pour que les enfants puissent les caresser sans risque par-delà une barrière en bois. Ils étaient muselés, car ces nouveaux-nés avaient le réflexe de lécher et, séparés de leur mère, ils étaient prêts à lécher n'importe quoi, y compris ce mur sale en béton. Dans un boxe, une vache isolée tournait en rond en meuglant, cherchant le petit qu'on venait de lui prendre. C'est à ce prix, au prix de cette séparation de la mère et du petit qu'elle vient de mettre bas, et de leur souffrance à tous les deux, que nous buvons du lait, mangeons des laitages, des fromages. La viande de veau, d'agneau, de chevreau provient des petits mâles jugés "bouches inutiles" et qui sont ainsi valorisés sur le plan pécuniaire. |
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L’Aubépine est une plante de haie européenne très répandue dans toute la France. C'est un arbuste de la famille des rosacées (5 pétales, nombreuses étamines). Il existe de nombreuses espèces d'Aubépine, sauvages ou cultivées. On distingue l'Aubépine blanche (Crataegus monogyna Jacq.) (photo ci-contre sur le Txindoki) et l'Aubépine épineuse (Crataegus laevigata (Poiret) DC. ou oxyacantha). Ces deux espèces s'hybrident aisément. Elle a beaucoup été utilisée dans les espaces ruraux, notamment, jadis, comme clôture. En effet, grâce à son feuillage épineux, l’Aubépine préserve quelques animaux (oiseaux, abeilles), mais ses branches épineuses ne sont pas appétissantes pour les bovins et autres animaux fermiers. - L'"épine noire", c'est le prunelier (Prunus spinosa). |
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Changer le regard: Herbes et broussailles, des aliments complémentaires pour les herbivores d'élevage. Au cours d'un repas au pâturage, les herbivores consomment naturellement un menu varié, fait de plantes aux formats et aux qualités différents (herbes à feuilles fines, à feuilles larges, fleurs, fruits, feuilles et jeunes tiges de buissons ou d'arbres. Une vache peut consommer entre 20 et 30% de broussailles dans son régime, une brebis 20 à 60%, une chèvre jusqu'à 100%. La diversité de l'offre alimentaire quotidienne stimule l'appétit ! Ainsi, les bovins peuvent consommer du frêne, du sorbier, du saule, de la myrtille, de l'églantier (rosier sauvage), de l'aubépine, de la ronce. |
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Bruyère vagabonde (Erica vagans)
En Basque: Ainarra burusoila, Txilar burusoila |
Calament des Alpes ou Sarriette des Alpes (Clinopodium alpinum) ? |
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Achillée millefeuille
Euphraise dressée (Euphrasia stricta, Scrofulariaceae) : toute petite fleur (ce sont souvent les plus jolies) des pelouses calcicoles. La "piste d'atterrissage" à insectes butineurs-pollinisateurs renvoie probablement aussi des rayons ultra-violets pour les attirer. |
Pelouse ou forêt ? Selon Jesus Elosegi: "Dans Aralar, l’opposition entre la partie orientale,
boisée, et la partie occidentale, dénudée, a une cause humaine, historique. Les calcaires
portent à l’est un karst couvert, forestier, où
l’on s’égare, perdu sans visibilité dans la répétition
sans fin de dolines aux formes émoussées par la couverture d’humus et le
tapis de feuilles mortes; au nord-ouest se trouve un
karst vif osseux, avec arêtes, ciselures, plus agressif mais moins perfide car on y voit. Quels fossiles ? Selon une étude publiée en 1980 par la société des sciences naturelles Aranzadi de San Sebastian (Guipuzcoa), le calcaire du Txindoki est classé dans les systèmes urgoniens. Nous marchons sur les coquilles transformées en roche d'animaux ayant vécu il y a 100 à 120 millions d'années (Crétacé inférieur) sur une plate-forme sous-marine insulaire légèrement surélevée par rapport à son environnement, dans un climat qui était alors tropical. Il s'agissait de peuplements vigoureux d'organismes benthiques dont les Rudistes (Toucasia, Polyconites) et les Orbitolinidés étaient les plus caractéristiques. |
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Fossile de Toucasia: des exemplaires de ces bivalves de la famille des rudistes se trouvent dans les pierres en calcaire qui forment les murs de la Casa Consistorial d'Arrasate-Mondragón (Alava, Guipúzcoa) ; elles furent extraites de la carrière de Galarra près d'Udalatx. |
Schéma extrait de l'étude de P. Rat
Surfaces de blocs calcaires du Txindoki où j'ai imaginé reconnaître des formes fossiles. |
Barrage dans le fond de vallée en aval du Txindoki |
Pourquoi le sommet du Txindoki est-il dénudé ? Les calcaires urgoniens se trouvent: 1/ superposés à des formations terrigènes argilo-gréseuses ; 2/ en position latérale par rapport à des formations analogues ; 3/ éventuellement divisés par la pénétration de ces formations détritiques latérales ; 4/ recouverts encore par des formations détritiques comparables. La mobilité tectonique du tréfonds provenait d'un jeu en distension, conséquence de l'ouverture du golfe de Gascogne. Inversement, avec l'orogenèse pyrénéenne au Tertiaire, la région a connu une ou plusieurs phases de compression qui se sont traduites par des fractures, plis, chevauchements de blocs. Parallèlement, l'érosion a fait son oeuvre, variant en fonction du climat, période chaude durant le Tertiaire, froide ou tempérée durant le Quaternaire. Il y a eu également de fortes variations du niveau de la mer. Il s'y est ajouté les effets du gel durant les périodes glaciaires du Quaternaire qui se traduisent pour le Txindoki en nappes ou coulées d'éboulis anguleux sur les flancs des crêtes. Aujourd'hui, les formations argilo-gréseuses, sous le climat humide du Pays basque, sont très sensibles à l'altération bio-chimique qui donne naissance en surface à une couche meuble assez épaisse. Malgré la végétation, elle tend à glisser sur les pentes et ses éléments fins sont entraînés par l'eau. - Remarque personnelle: L'érosion est d'autant plus forte si la végétation protectrice de la forêt est remplacée par des pelouses pour le pâturage. - Les calcaires sont attaqués par la dissolution bio-chimique. Le départ de substance se fait en solution. Il affecte non seulement la surface de la formation, mais aussi l'intérieur. D'une manière générale, l'évolution des surfaces des calcaires paraît en retard par rapport à celle des surfaces de l'érosion normale: ainsi se trouvent-ils dégagés de leur emballage terrigène et restent facilement en relief. Le sommet du Txindoki correspond ainsi à l'extrémité d'une grosse lentille urgonienne qui s'effiloche dans les formations terrigènes et qui a été redressée à la verticale sur le flanc nord de l'anticlinal de la Sierra d'Aralar. La disparition de la crête vers l'ouest est due à l'amincissement rapide de la lentille calcaire. |
Les lichens poussent partout. Issus d’une symbiose entre deux (ou plusieurs) êtres vivants, un champignon et un organisme photosynthétique - algue et/ou cyanobactérie -, les lichens recouvrent près de 6 % de la surface de la Terre et sont étudiés depuis plus de 140 ans. Selon une étude récente, la symbiose qui constitue les lichens serait plutôt un ménage à trois entre l’organisme photosynthétique, le champignon et... une levure. |
Grassette (à grandes fleurs ou à longues feuilles ?) : plante carnivore
Les seuls arbres qui subsistent sur les flancs du Txindoki entourent les fermes et bâtiments agricoles.
Daphné Lauréole (En basque: Zaradona erenoski, Garatxo belarra) a pour habitat les bois plus ou moins ombragés et humides sur sol calcaire (c'est une espèce calcicole). Il contient des résines (proches de celles des euphorbiacées). Le contact avec les différentes parties peut provoquer des dermites. La consommation des fruits entraîne des brûlures de la bouche et du tube digestif et, si les quantités ingérées sont importantes, il y a un risque de convulsions. Le daphné lauréole est de fait considéré comme toxique.
Sierra de Aralar (parc naturel)
Coulemelles
Champignon qui pousse sur les déjections animales
Alchémille des Alpes (Alchemilla alpina) : L'origine de "alchemille" proviendrait des alchimistes, qui afin de préparer la pierre philosophale utilisaient les gouttes de rosées déposées sur les feuilles de l'Alchémille, ingrédient de l'eau céleste (!).
Alchémille des Alpes (Alchemilla alpina)
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Michèle me montre la "pré-molaire" (rocher curieusement érodé)
Vautour fauve. Où court-il donc ?
A la curée ! (Dans l'indifférence apparente des chevaux pourtant à faible distance)
Un des deux chevaux attaché à une longe. Le 26 mai 2018, un berger de 37 ans a fait une chute de cheval à mi-pente du Txindoki et il a dû être acheminé en hélicoptère à l'hôpital.
Mousses et lichens (Caloplaca saxicola ou Xantaria elegans, très nitrophiles ?)
Géotrupe des bois, géotrupe sylvain, bousier commun (Anoplotrupes stercorosus). C’est un bousier qui ne promène pas sa boule de crottin, mais creuse ses galeries de ponte sous les excréments des gros mammifères forestiers. |
"Le petit Cervin"