Jacques Auriau et Régis Pochelu déterminent la direction du midi vrai. C.C-E
Le 20 mars prochain (ou un peu plus tard, si le chantier est retardé), la municipalité organisera au cimetière une conférence de presse sur la réalisation d'une œuvre d'art originale, un cromlech indicateur des équinoxes. Réalisé par le sculpteur Régis Pochelu en collaboration avec l'architecte Robson Torres Guerra, il se compose de seize pierres dressées sculptées disposées en cercle et flanquées à l'Est d'un menhir également sculpté et percé à mi-hauteur d'un orifice. Il a été fait appel en outre à l'association Astronomie Côte basque dont l'animateur Jacques Auriau a ajouté une dimension astronomique à l'ensemble. Le 25 février dernier, après la mise en place des pierres, celui-ci s'est rendu sur le site pour fixer l'emplacement du futur gnomon, un grand style métallique surmonté d'un cercle, qui, le 20 mars 2009 à 13 heures 13 minutes exactement, projettera son ombre en plein centre du cromlech, marquant ainsi le passage du Soleil à l'équinoxe de printemps, où la durée du jour égale celle de la nuit. Il a d'abord déterminé la projection au sol du méridien céleste où le Soleil culmine en ce lieu (au midi vrai). En France, la montre avance d'une heure en hiver par rapport à l'heure solaire moyenne. La Terre évolue sur une trajectoire elliptique autour du Soleil, elle accélère lorsqu'elle s'en rapproche en hiver, et décélère lorsqu'elle s'en éloigne en été. Le 25 février, il fallait donc ajouter 13 minutes (durée indiquée dans les éphémérides et l'équation du temps) pour tenir compte de ce paramètre, et 6 autres minutes dues à l'écart de longitude entre Greenwich et Hasparren (1° 18' 13'' Ouest). Muni d'un fil à plomb, Jacques Auriau s'est placé au sud du cromlech et, à 13 heures 19, Régis Pochelu a marqué sur une pierre dressée l'emplacement de l'ombre du fil croisant le centre du cromlech. Aux équinoxes, le parcours du Soleil s'effectue sur l'équateur céleste, la hauteur à laquelle il culmine à midi correspond à la différence entre 90° et la latitude du lieu (à Hasparren 43°23'08'' Nord), ce qui donne 46°36'52'' que Jacques Auriau a arrondi à 45°, approximation suffisante dans ce cas. Utilisant les caractéristiques du triangle rectangle isocèle dont les deux angles complémentaires à l'angle droit font chacun 45°, il a déterminé simplement le lieu d'implantation du gnomon, sur la butte qui borde le cromlech au sud, dans la direction déterminée précédemment par l'ombre du fil à plomb. Mesurant sa distance au centre du cromlech, il en a déduit la hauteur du gnomon qui devait lui être égale, soit 3,40 mètres. A la conférence de presse, seront ainsi évoqués les trois éléments qui caractérisent cette œuvre, la symbolique des cromlechs au Pays basque par Claude Labat, spécialiste des rites funéraires protohistoriques, celle des sculptures réalisées sur chacune des pierres par Régis Pochelu et enfin la dimension astronomique.
Cathy Constant-Elissagaray

SOMMAIRE

 

 


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru en page de Hasparren le 11 mars 2009 : "Un cromlech astronomique en réalisation au cimetière"