« Je voudrais aider mes enfants à se loger en mettant à leur disposition des lopins de terre familiale où ils construiraient leur maison » déclare un propriétaire foncier du village qui envisage de faire la donation-partage anticipée de ses biens. Le problème, c’est qu’on ne peut ainsi disposer librement de ses terres depuis 1943 où le permis de construire a été institué. Celui-ci, pour être accordé, doit répondre à un nombre croissant de critères définis dans le droit de l’urbanisme, de l’agriculture, de l’environnement, etc.
Depuis la loi sur la décentralisation de 1983, les communes ont partiellement pris le relais de l’Etat dans ce domaine. Il leur incombe la tâche délicate de mettre en application la dernière loi en vigueur du 13 décembre 2000 relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain (SRU) qui a instauré le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) et le Plan Local d’Urbanisme (PLU) (en remplacement du Plan d’Occupation des Sols –POS-) qui comprend le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). « On se retrouve devant ses concitoyens, voisins, amis, parents, et il faut leur expliquer pourquoi des zones du village devront devenir inconstructibles, ce n’est pas un message facile à faire passer » explique un conseiller municipal.
L’Etat incite les communes à favoriser désormais un habitat plus dense, concentré autour des équipements collectifs, route, câblage électrique et téléphonique, conduite d’eau, réseau d’assainissement pour éviter le « mitage » (la dispersion des habitations) qui sévit déjà à l’heure actuelle dans le village mais ne doit pas être aggravé. Il s’agit de préserver les terres agricoles, forestières ou plus généralement naturelles, les rives inondables et la qualité de l’eau des ruisseaux. Dernière contrainte, le bourg étant un site classé, tout projet d’urbanisme doit être soumis à la commission des sites qui vient de statuer sur le PLU en cours d’élaboration.
Dans les prochaines semaines, le conseil municipal se réunira pour arrêter le dossier du PLU. Celui-ci sera déposé auprès de tous les services de l’Etat (chambre d’agriculture, DDE, etc.) qui auront trois mois pour faire connaître leurs observations. Puis se tiendra une enquête publique annoncée par voie de presse au cours de laquelle le commissaire enquêteur pourra écouter les requêtes et y apporter une réponse (procédure qui durera trois mois au total) avant que le PLU soit approuvé en conseil municipal d’ici la fin de l’année.

SOMMAIRE

 


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le samedi 30 mai 2006 : "Un habitat concentré"