Lors de sa réunion du 14 décembre dernier, le conseil municipal a pris la décision à l’unanimité de s’opposer à l’inclusion de la commune d’Arcangues au sein du périmètre de la communauté de communes Errobi préconisée par arrêté préfectoral du 26 septembre. Jean-Michel Colo, le maire, a opposé à l’argument préfectoral d’une continuité territoriale le fait que, eu égard à son positionnement géographique, la commune d’Arcangues est au contraire naturellement tournée vers le bassin de vie constitué par les communes d’Anglet, Bayonne et Biarritz, notamment en ce qui concerne ses emplois, plutôt que vers les communes appelées à constituer la communauté de communes Errobi.
D’autre part, l’objectif affirmé de la communauté de porter les « actions de développement économique du territoire » et d’augmenter « le niveau de services publics apporté aux populations » ne concerne pas Arcangues qui dispose de ressources suffisantes en termes d’espaces d’accueil des entreprises désireuses de s’y installer pour permettre son développement économique, ainsi que de taux d’équipements publics pour subvenir aux besoins de ses habitants.
Une augmentation de la fiscalité.
Toujours selon le maire, la communauté de communes envisagée n’a pas de réel projet communautaire : sa création paraît être guidée uniquement par les avantages financiers qui résulteraient de la mutualisation de la taxe professionnelle. Celle-ci induirait pour la commune une perte de la maîtrise d’une part importante de ses ressources. Le taux de la taxe professionnelle serait en outre réévalué pour s’aligner sur celui des autres communes. De plus, l’article 11 des statuts proposés prévoit que la communauté de communes optera pour le régime fiscal des autres taxes et de la taxe professionnelle de zone, ce qui inévitablement entraînera une augmentation de la fiscalité alors que les recettes des communes demeureront inchangées.
Un abandon de compétences préjudiciable à la commune.
En dépit des engagements du préfet et du président du SICOM Errobi, aucune précision ne figure dans le préambule pour affirmer de manière forte que si l’action communautaire ne peut se réduire à la juxtaposition des intérêts communaux, elle doit cependant s’exercer dans le respect des autorités communales dont la communauté de communes tient sa légitimité, ses compétences et ses missions. Il convient donc de marquer fortement l’esprit constitutif de cette intercommunalité en précisant comme c’est l’usage que, d’une part, le consensus le plus large au regard des choix majeurs de la communauté de communes doit être recherché et, d’autre part, que le développement des projets communautaires sur le territoire d’une commune ne peut se faire qu’avec l’accord de celle-ci.
L’annualité d’une loi de finance ne donne aucune garantie dans le temps à la commune d’Arcangues concernant son adhésion au syndicat Bizi Garbia et ce, malgré les promesses du représentant de l’Etat.
Enfin, la répartition des sièges au sein du conseil de communauté prévoit d’attribuer deux sièges à la commune d’Arcangues qui disposerait ainsi d’un nombre identique à d’autres communes cinq fois moins peuplées, alors que d’autres communes dont la population est à peine deux fois supérieure se voient attribuer quatre sièges : cette répartition aboutit donc à un profond déséquilibre inacceptable au détriment de la commune d’Arcangues.

Cathy Constant-Elissagaray

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Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 27 décembre 2006 : "Un refus unanime de l'inclusion"