Contrairement à la décision prise lors de l’assemblée générale annuelle de la société de chasse Saint Hubert Côte Basque (SHCB) qui s’est tenue le 25 mai dernier au Théâtre de la Nature d'Arcangues, la réouverture de la chasse au lièvre ne pourra avoir lieu cette année. En effet, suite au comptage auquel ont procédé une dizaine d’équipes de quatre personnes sur toute la zone couverte par la SHCB, il a été jugé que cet animal n’était pas en nombre suffisant pour avoir une population en équilibre, c’est-à-dire qu’il y a un risque potentiel de consanguinité. Il serait possible d’en augmenter les effectifs en procédant à des lâchers de lièvres élevés en captivité, mais il s’agit d’animaux vaccinés, et donc de « porteurs sains » (qui ont des microbes qui ne les rendent pas malades), facteur qui comporte le danger de propager des infections parmi la population sauvage. Ces lièvres d’élevage, d’abord nourris aux granulés, doivent d’ailleurs subir une période d’adaptation de leur organisme avant d’être capables de brouter librement l’herbe des prés : sans ces précautions, ils meurent très vite d’une intoxication à l’azote. Il est donc préférable de laisser encore pendant un an la population de lièvres se régénérer naturellement.
Il existe deux méthodes de comptage, diurne ou nocturne, qui ont lieu après avoir obtenu l’autorisation de la police et de la garderie fédérale, puisque ces comptages ont lieu en dehors des périodes de chasse. La première ressemble à une chasse sans fusil : les compteurs se déplacent sur les lieux fréquentés par les lièvres avec leurs chiens dont ils observent le comportement et comptabilisent les lièvres dérangés par leur passage. Lisant la nature à livre ouvert, ils examinent les traces au sol, et notamment les déjections à partir desquelles ils savent déterminer l’âge des bêtes. Le comptage nocturne permet d’établir un indice kilométrique d’abondance (IKA). Une voiture tout terrain se déplace selon un trajet déterminé à l’avance, tous phares et projecteurs latéraux allumés, et les compteurs notent le nombre de lièvres captés dans les faisceaux lumineux. Le premier passage sert d’indice de référence, les suivants permettant d’évaluer si leur nombre a baissé ou augmenté par rapport à celui-ci. Cette fois, il a seulement été procédé à un comptage diurne, sur la zone de la SHCB ainsi que sur celle d’Untxin-Bidasoa, où la même décision de suspension de la chasse au lièvre pendant une année supplémentaire a été prise.
Si la population du lièvre retrouve un niveau suffisant à la saison 2008-2009, le plan de chasse valide pour trois ans pourra être appliqué, et les lièvres seront chassés moyennant l’obtention de bracelets d’identification attribués à la préfecture à des chasseurs individuels ou en équipe d’un maximum de cinq personnes. Pour les contrevenants, il est prévu une amende de 350 € selon le règlement interne de la SHCB, plus le délit par rapport au plan de chasse qui peut être jugé en correctionnelle.

SOMMAIRE

(Passages coupés par la rédaction)


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 8 septembre 2007 : "La chasse au lièvre interdite sur la côte basque"