Dans la salle publique de la mairie, le 6 mars, s’est déroulée une réunion à l’instigation de Tangi Le Moal, chargé d’étude au Conservatoire Régional d’Espaces Naturels (CREN) d’Aquitaine. Il y communiquait le bilan quinquennal des actions du CREN entreprises sur la Réserve Naturelle Régionale d’Errota Handia, propriété de Jean-François Terrasse, ainsi que le plan de gestion 2007-2011. Y assistaient notamment des représentants du Conseil Régional, du Conseil Général, de l’ONF (Office National des Forêts) et de la MIFEN (Maison d’Initiation à la Faune et aux Espaces Naturels). M. Guilhou, propriétaire de la réserve naturelle de Xurrumilatx située à proximité était également présent, de même que six riverains sur la vingtaine qui avait été conviée. Il a été regretté que les communes d’Arcangues, Bassussary et Saint-Pée, l’Office National de la Chasse et le Conseil Supérieur de la Pêche n’aient envoyé aucun représentant. En effet, une réserve naturelle n’est pas un lieu isolé de tout contexte. Les animaux peuvent aller et venir librement, les plantes se déplacent, portées par l’air, l’eau, les oiseaux. Si l’accent a été mis dans un premier temps sur la remise en état de cette zone humide pour les oiseaux migrateurs, les inventaires préliminaires de faune et de flore ont fait prendre conscience de la richesse d’Errota Handia, qui héberge de nombreuses espèces protégées et permet, grâce à ses milieux variés, de préserver la biodiversité, enjeu majeur du CREN.
Cette perméabilité du site nécessite de veiller à son environnement, surtout le bassin en amont, soit une surface de 611 hectares (à comparer aux dix hectares d’Errota Handia), qui comprend une bonne part de forêts communales. Premier facteur à améliorer, la qualité de l’eau, qui s’est détériorée progressivement depuis l’acquisition de cette propriété dans les années 60, notamment en raison des pratiques agricoles et de l’urbanisation croissante. Deuxième facteur, la végétation : il faut éviter l’introduction d’espèces étrangères à notre région qui prennent la place des espèces autochtones. L’ONF, qui gère les forêts communales, y est également sensible et se garde de planter, par exemple, des chênes d’Amérique. Il en est de même pour les animaux (problèmes causés par le ragondin par exemple). Troisième élément, préserver la tranquillité du site : réserve de chasse depuis 1973, il est encore permis de chasser dans les forêts avoisinantes, bien que la campagne se transforme progressivement en banlieue urbanisée de l’agglomération de Biarritz-Anglet-Bayonne.
Par l’information, la communication et la sensibilisation, les comportements devront être progressivement modifiés, afin de sauvegarder l’intégrité du biotope d’Errota Handia et, si possible, préserver d’autres micro zones humides (comme Xurrumilatx) à proximité, pour constituer un réseau naturel de refuges pour la faune et la flore sauvages.
Enfin, le CREN va étudier des indicateurs, animaux et plantes spécifiques, dont les variations de population permettront d’évaluer l’état de santé de la réserve, et par voie de conséquence, de notre région, et serviront de signaux d’alarmes pour prévenir d’évolutions néfastes et chercher des solutions avant une dégradation irrémédiable de notre lieu de vie.
Site Internet : http://www.cren-aquitaine.fr/
Cathy Constant-Elissagaray

 

SOMMAIRE

 


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 17/03/2007 : "Un espace à préserver"