En quelle langue jouent ces enfants d’Ikas-Bi ? C.C-E

Exceptionnellement, la 22ème fête d’Ikas Bi s’est déroulée à Arcangues au lieu de Saint Jean de Luz. Après les discours officiels déjà rapportés précédemment, les classes se sont succédées à la tribune du théâtre de la nature tandis que de longues files d’attente envahissaient dans une ambiance festive et conviviale la place du fronton où avaient été installés des trampolines et des structures gonflables. « La plupart des parents des quelque 600 élèves de maternelle et primaire de l’enseignement public bilingue (Ikas Bi) du Pays basque ne parle pas le basque. Son apprentissage se fait uniquement à mi-temps à l’école » explique Thierry Delobel. Président de l’association des parents d’élèves et des enseignants d’Ikas Bi, il s’inquiète de l’évolution actuelle générale à la baisse des moyens consacrés à l’éducation qui risque d’empêcher d’atteindre le double objectif d’augmenter le nombre d’élèves en Ikas-Bi et le nombre de locuteurs de basque. « Les méthodes modernes d’investigation comme l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont permis de repérer deux aires dans le cerveau, l’aire de Broca, impliquée dans la production des mots parlés, et l’aire de Wernicke, responsable de la compréhension des mots. Elles sont actives dès la naissance et le faisceau arqué qui les relie atteint sa maturation à la puberté » évoque Thierry Delobel pour étayer la volonté d’Ikas-Bi d’inciter à un apprentissage le plus précoce possible des langues. « Si l’on tarde trop, l’apprentissage devient plus difficile, et un parfait bilinguisme impossible, surtout dans ce contexte d’immersion française, où le nombre d’heures consacrées à l’étude et la pratique du basque est bien inférieur » ajoute-t-il. Pour contrecarrer ce handicap, il insiste sur la nécessité de maintenir des classes à effectif réduit et ajoute que la connaissance de deux langues est une richesse, ainsi qu’un atout pour en apprendre ensuite d’autres bien plus aisément.
Cathy Constant-Elissagaray

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Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 6 juin 2008 : "Quand Ikas Bi fait la fête"