La démarche Qualité est un travail d’équipe
où tout le monde collabore. C.C-E
« Nous sommes engagés dans une démarche Qualité depuis
la création de la maison de retraite Egoa, cela fait maintenant
dix neuf ans, mais nous avons souhaité la faire valider par un organisme
indépendant qui vient de nous octroyer le certificat QUALICERT.
Celui-ci n’a pas été obtenu en un jour, il s’agit
de l’aboutissement de nombreux mois de travail, et il est valable
pour trois ans seulement. En France, nous sommes dix Etablissement d'Hébergement
pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) à l’avoir,
dont deux en Aquitaine » rapporte Jean-Louis Belmar, directeur de
la maison de retraite Egoa de Bassussarry. Il a été délivré par
SGS-International Certification Services et atteste que les services rendus
aux résidants sont conformes à un référentiel
(cahier des charges) validé en concertation avec les professionnels,
les utilisateurs et les Pouvoirs Publics. « Nous améliorons
en permanence notre organisation et nos méthodes, mais cette certification
nous a obligés à mettre en place des descriptifs complets
de nos procédures pour chaque service et des états de « traçabilité » permanente
de nos actions » explique Mme Faure, cadre infirmière et responsable
du comité de pilotage, qui insiste sur la nécessaire collaboration
de tous les intervenants et leur entière adhésion au projet.
«
La formation permanente est la base de toute évolution. C’est
dans ce cadre que nous avons repensé totalement nos relations avec
les résidants pour appliquer une méthode dénommée « l’humanitude » et
développée par Yves Gineste et Rosette Marescotti, psycho-gérontologues
québécois » poursuit Jean-Louis Belmar. Elle conduit à se
renseigner préalablement sur les habitudes du futur résidant
de façon à les respecter et lui assurer un service à la
carte, concernant par exemple le moment de la toilette (avant ou après
le petit-déjeuner) ou ses aliments de prédilection, pour
agir en fonction de ses souhaits (exprimés verbalement ou non).
Elle introduit également une nouvelle communication qui ne passe
pas par le langage (notamment avec les personnes – 37 sur 42 - atteintes
de la maladie d’Alzheimer). Une incitation permanente à l’autonomie
dans tous les domaines possibles est exercée et modulée en
fonction des aptitudes de chacun des résidants évaluées
périodiquement par l’ergothérapeute. « Ces techniques
ont permis de résoudre 80% des soucis et elles ont amené des
relations bien plus sereines. Nous arrivons à des résultats étonnants, à l’épanouissement
des résidants qui parfois remarchent ou effectuent des tâches
qu’ils ne faisaient plus depuis longtemps » remarque-t-il en
soulignant que la formation s’adresse également aux familles
qui sont totalement associées à la démarche. « Notre
maison de retraite est un lieu de vie, où les résidants doivent être
accompagnés au quotidien et soutenus psychologiquement en fin de
vie, ils ont besoin de soins, mais avant tout d’humanité » conclut
Jean-Louis Belmar.
Encart
Les EHPAD pâtissent d’une mauvaise image auprès du public
et des établissements hospitaliers qui leur est très dommageable.
Vis à vis des professionnels exerçant ailleurs, le personnel
soignant des EHPAD est déconsidéré, comme si le fait
de s’occuper de personnes âgées était un pis-aller
et un signe de moindre qualification ou compétence. Cette attitude
transparaît même dans la crainte des stagiaires infirmiers
ou aide-soignants devant la perspective d’une expérience en
EHPAD. D’autre part, depuis 20 ans, on constate que les personnes
y entrent à un âge de plus en plus avancé, en étant
bien plus dépendantes et beaucoup plus souvent atteintes de la maladie
d’Alzheimer. Les familles se sentent coupables « d’abandonner » leurs
parents, ce qui ne facilite pas leurs relations avec les EHPAD, bien qu’elles
réalisent, après coup, que ces structures au contraire stimulent
et socialisent leurs résidants qui se sentent plus entourés
sur le plan médical, psychologique et bénéficient
de nombreuses animations quotidiennes.
Cathy Constant-Elissagaray
