Descendre la Leyre en kayak

John fait passer Michèle sous les branchesLa végétation varie tout au long du parcours. Bien sûr, le pin prédomine, mais on y trouve également du chêne, du frêne et de l'aubépine, parfois plus près que nous ne le voudrions puisque le ravinement des berges par l'action de l'eau fait parfois s'écrouler les arbres en travers du courant. Certains sont sciés, d'autres pas. Des arbustes inondés dressent à fleur d'eau leurs moignons ébranchés, à peine décelables par un petit tourbillon. Anna se glisse sous le troncGare à l'étourdi qui ne surveille pas les rides à la surface ! Heureusement que nos bateaux sont très plats, légers et maniables, et qu'il n'y a pas de risque qu'ils se crèvent sous l'action des chocs répétés. Les enfants, pour corser la descente, longent les berges et s'amusent à passer les obstacles jetés en travers de leur chemin.

Des promeneurs cherchent des champignons et je retrouve les grandes fougères presque arborescentes au feuillage différent de celles du Pays Basque, que j'avais admirées lors de notre dernière expédition l'an dernier. PlageAux approches du bassin, les arbres se raréfient, au bénéfice des tamaris, des baccharis (plante introduite, qui étouffe progressivement les joncs), des prêles, des roseaux... Le fond de sable clair ne permet pas aux algues de se fixer, celles-ci trouvent refuge sur les bois immergés, mais dans l'ensemble, l'eau est limpide, seulement légèrement colorée parfois de rouille et assombrie par les feuilles qui s'amassent au fond des zones calmes.

Richard prend les rapides à reculonsIl n'y a pas de plastique ni aucun déchet, les randonneurs aquatiques respectent leur environnement et prennent soin d'emporter les reliefs de leurs repas. La seule nuisance est l'odeur répandue à des lieux à la ronde par la papèterie de Facture. LolaNous la percevons lorsque nous passons à proximité, mais, fort heureusement, ce n'est que sur une faible portion du parcours. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi elle empeste comme cela. Celle de Tartas a réussi à supprimer ces nuisances olfactives, pourquoi pas Facture ?

A mi-parcours, nous trouvons une aire de pique-nique aménagée où nous apprécions de pouvoir prendre un petit café brûlant avant de repartir. Lola prend la pagaieFinalement, la matinée s'est écoulée très vite, mis à part pour Jonathan qui (comme d'habitude) demandait périodiquement quand est-ce qu'on allait manger (un vrai estomac, ce garçon)... Les enfants, d'abord inquiets au début (ils avaient eu beaucoup de mal l'an passé avec les tourbillons dans les branchages) ont pris de l'assurance, préférant à la longue les monoplaces aux biplaces. Ils sont loin devant, en train de faire la course, ou des concours d'obstacles, afin d'animer une descente par trop contemplative à leur goût. Même la petite Lola a voulu prendre les rênes, pagayant à la place de sa mère. BranchagesL'Eyre est beaucoup plus large que la Leyre, moins encombrée et bénéficie d'un courant plus régulier qui nous fait descendre vers l'embouchure, même sans ramer (contrairement au courant de Huchet).

Au panneau indiqué, tout le monde tourne sur la gauche en direction du Teich (sinon, nous nous retrouverons à Bizanos), où les roseaux et les senteurs marines sont les premiers prémices de l'entrée dans le delta aux eaux saumâtres. Nous finissons notre journée par un plouf dans une mare au soleil, complétée à chaque marée haute par un apport d'eaux neuves qui se déversent en cascade artificielle par un système de tuyaux. Cette potion opaque et jaunâtre n'inspire pas le reste du groupe qui reste sur l'herbe à nous regarder nous ébattre comme des canards. C'est l'heure de se quitter : cette fois, pas d'averse diluvienne sur le trajet, mais un magnifique coucher de soleil...

 

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