Max

Une très grande randonnée

Richard

Borde abandonnéeEn ce 16 mars de l'année 2003, le paysage est encore très hivernal au-dessus de Bidarray. Max, qui en a assez de monter sa Rhune tout seul, a organisé la première grande randonnée de l'année. Nous étions descendus l'an dernier en VTT dans la vallée de l'Urizate, depuis le Gora Makil, en Espagne, jusqu'à Bidarray. Max souhaitait faire le chemin inverse, à pied, jusqu'au col de Meaca, et retour par les crêtes d'Iparla pour faire une boucle. Il avait évalué le temps à 5-7 heures de marche, avec un dénivelé de 900 à 1000 mètres. En fait, il aurait fallu étudier un peu la carte. Comme nous connaissons tous ce coin de montagne, que nous avons déjà parcouru un peu dans tous les sens, nous n'avons pas prêté attention à Serge qui disait (en rigolant) que c'était une sacrée randonnée. Il avait raison : le dénivelé réel était bien plus proche de 1500 mètres, nous sommes partis à 8 heures du matin (départ du fronton de Bidarray vers les 9 heures) et nous sommes rentrés à la nuit (20 heures passées)... et encore, avec très peu de haltes, et seulement une demi-heure pour la pause déjeuner !

châtonsMais personne n'a protesté. Il faisait un temps formidable, ciel bleu, air frais limpide, nous nous retrouvions enfin un bon groupe à marcher (13 personnes) et la montagne était magnifique. Les 2 ChristineLe charme du mois de mars, sous nos latitudes, c'est qu'il se trouve à la charnière entre l'hiver et le printemps. Entre les fougères rousses de l'an passé pointaient des fleurettes d'autant plus jolies qu'elles étaient encore rares. Sur les flans bruns de la montagne éclataient les premiers chatons blancs pelucheux emplis de pollen tandis que des bourgeons s'ouvraient pour laisser le passage aux jeunes feuilles d'un vert tendre et fragile. Nous nous sommes arrêtés près d'une ancienne "borde", bergerie dont il ne restait que des ruines entre lesquelles avaient poussé deux grands arbres, dont les graines avaient apprécié il y a peut-être trente ans de cela, la protection aux intempéries.

Max, Pierre, Jeannot et les deux Jean-LouisNous emmenons une "revenante" avec nous : Christine avait participé à quelques balades au tout début de la création de notre groupe, puis elle avait "disparu", occupée par ses obligations familiales. J'ai confiance, elle pratique régulièrement gym' et danses en tout genre, c'est une sportive, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit mise à si rude épreuve pour une reprise. Mais ce sont les "anciens" qui auront eu le plus de difficultés : Meule de foin à l'ancienneproblèmes de genoux, de tendons ou ligaments divers, rares seront ceux qui ne se plaignent pas d'une douleur avivée par cette marche intensive. Mais peu importe ! Le paysage est tellement beau qu'il vaut bien toutes les souffrances !

parking fermierNous passons non loin de Xumus, situé au pied des trois montagnes dont nous faisons l'ascension lors de l'Hirukasko : l'Artzamendi, l'Irubela et l'Iparla, et je reconnais la ferme mal entretenue aux meules pittoresques surmontées d'un pneu dont l'une d'elle sert de porcherie et qui avoisinent un parking acrobatique bricolé dans la pente. Les pottoks nous regardent passer d'un air placide, sans cesser de tirer sur les brins d'herbe sèche. Nous avions déjà l'impression d'avoir bien marché jusque là, mais ce n'est qu'un préambule. Heureusement, Christine ne le sait pas encore...

 

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Panorama depuis les crêtes d'Iparla