Au sommet de l'Iparla : J-L B, Max, Serge, J-L et Christine

Une très grande randonnée

Pierre et Rose

"Le mur d'Hadrien"JonquillesLe col, ce n'est pas le sommet, non-non. Nous nous ravitaillons en eau à la fontaine d'Otxo-Meaca (otxo, c'est le loup en basque), en espérant que les troupeaux ne l'ont pas polluée. Avec ce soleil, nous buvons énormément et nous avons vidé nos provisions de boissons. A la sortie de la hêtraie, nous remontons dans l'herbe en pente, l'horizon barré d'un long muret de pierres, "le mur d'Hadrien" nous déclare Jean-Louis B., toujours empli de culture anglo-saxonne. Il s'agit du mur construit par les Anglais à la frontière de l'Ecosse pour empêcher leurs voisins belliqueux de les harceler sans cesse. Evidemment, il s'agit sans doute ici plutôt d'un de ces innombrables enclos pour enfermer les brebis à l'abri des prédateurs, mais comme il n'est pas entretenu, des pans entiers ont disparu ou bien s'écroulent.

Vautour fauvePottokChristine désespère : "Il faut vraiment monter là-haut ?" Désormais, nous marchons sur les crêtes, et elle n'imagine même plus qu'il puisse y avoir une descente, bien que je l'assure que si. Nous atteignons le sommet, où j'immortalise cet instant mémorable, et à partir de là, tous les éclopés vont commencer à souffrir sérieusement : monter, ce n'est rien, c'est la longue descente qui est dure pour les genoux et les tendons. Je marcherais bien à reculons, mais ce n'est pas très pratique sans rétroviseur. Je regrette de ne pas avoir d'ailes comme ces vautours qui planent sans peine au-dessus du précipice. J'adore les voir évoluer et, malgré mon retard, je les guette pour tâcher de les prendre au plus près.

Les crêtes d'IparlaVautour fauveLa lumière a changé progressivement en cours de journée. Les ombres s'allongent, une brume légère de chaleur s'élève des montagnes à l'ouest, adoucissant les rayons obliques du soleil. L'écobuage a déjà commencé. L'incendie fait rage en contrebas de la falaise que nous dominons. J'avoue que je ne vois pas l'intérêt de laisser se propager si haut le feu : si j'ai bien compris, il sert à dégager des zones de pâturages et à brûler les ajoncs dont les épines acérées blessent les brebis jusqu'à provoquer parfois leur mort. Mais, contrairement aux chèvres sauvages, elles n'escaladent pas les rochers et préfèrent les pentes douces. EcobuageJe trouve dommage de détruire ainsi délibérément et sans objet la végétation et les petits animaux qu'elle abrite.

Richard et XavierLa montagne se pare d'ocre, puis de pourpre, la fraîcheur commence à se faire sentir et un curieux silence envahit les crêtes dans la lumière déclinante. Nous resterions bien ici à nous laisser imprégner de la paix vespérale, guettant la disparition du soleil derrière les cimes. Serge nous en dissuade : "Il va faire froid cette nuit !" Nous nous engageons dans l'ombre et nous hâtons lentement. Nous partageons nos dernières victuailles, pomme, orange, chocolat au lait et aux noisettes (mmmmm...) et rejoignons enfin le groupe de tête qui n'a pas voulu nous attendre, "de peur de nous retarder" (oui-oui, c'est vrai !), car Jean-Marc souffrait d'une sérieuse tendinite, Xavier de son genou (mais en silence), et Richard de son épanchement de synovie. Qu'est-ce que cela aurait été s'ils avaient été pleinement valides !

 

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Panorama depuis les crêtes d'Iparla