Un panorama immenseMahaliaEvidemment, on ne peut pas contenter tout le monde dans un grand groupe comme le nôtre. Marcher aussi peu, et se reposer autant, cela fatigue Jean-Louis qui décide de redescendre l'Irubela jusqu'à Bidarray (à condition que quelqu'un vienne le chercher, bien sûr).Lola Il entraîne avec lui Yann et son fils Florian, ainsi que Pascale et sa fille aînée. Après le repas, Sabah, Michèle et Isabelle restent tranquilles à deviser tandis que nous montons jusqu'au sommet voisin de l'Irubela. Pascale et sa filleNous semons quelques compagnons en cours de route, découragés par l'ascension un peu raide, et arrivons en petit comité au cairn.

L'Irubela est une montagne intéressante par sa constitution en forme de crête rocheuse, semblable au dos Yann au sommetd'un stégosaure dont la colonne vertébrale pointe ses os en forme d'écailles hérissées de la nuque à la pointe de la queue. Le regard plonge d'un côté sans obstacle jusqu'au fond de la vallée tandis que les vautours surgissent du vide aspirés vers le haut le long de la falaise ; de l'autre côté, la pente plus douce est couverte d'herbes longues encore vertes, lieu de prédilection des pottoks et des moutons dont nous voyons les traces qui jonchent le chemin.

Il faut faire attention, la sente se perd au milieu des roches branlantes, Au sommet de l'Irubela : Casimir, Lola, Richard, Mahalia, Cathy, Cécile, Florian, Jean-Louis et Yann derrière l'objectifparfois un trou s'ouvre sous nos pas, franchi d'un bon par Casimir, Un grillon dans l'herbemais que les autres préfèrent contourner prudemment. Par grand vent, il ne doit pas faire bon s'y promener, le précipice n'est jamais bien loin et les bourrasques rendent le pied moins sûr. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas et nous progressons facilement.

Ce que j'aime, dans les Pyrénées, c'est la variété des paysages. Je n'ai pas souvenance d'une impression semblable dans les Alpes où les espaces sont beaucoup plus grands et, me semble-t-il, plus monotones.Vautour fauve Ici, suivant le degré d'érosion, nous passons d'une époque à l'autre et, si je savais lire la roche comme un géologue, je saurais reconnaître les restes de la barrière corallienne remontant à l'époque tropicale antérieure à l'érection des Pyrénées, les replis basaltiques des laves d'anciens volcans, Rochesles ammonites fossilisées dans les calcaires, sédiments de mers anciennes, les grès roses et gris et le poudingue Vautour fauvequi garde en son sein des galets de torrents antédiluviens.

Nous laissons le petit groupe de marcheurs s'éloigner et faisons demi-tour pour récupérer au fur et à mesure les lambeaux de notre groupe dispersés dans la montagne. Tandis que passent les vautours au-dessus de nos têtes, enchantement permanent de leur vol majestueux, nous découvrons que les filles ont inventé un nouveau jeu. Yann et Cécile couronnésDe ces plantes aux feuilles particulières qui poussent dans les tourbières en bouquets de longues pointes vertes acérées, elles tressent des couronnes dont Cha-Cha ceint Xavier, son maître d'école, avec application.

Nous apprenons en revenant sur le lieu du pique-nique qu'Isabelle s'est sentie mal tout à l'heure, et que c'est la raison pour laquelle elle a préféré se reposer au lieu de nous suivre jusqu'au sommet de l'Irubela. Xavier couronnéIl est vrai qu'il fait très chaud : elle a bien fait de rester tranquille à l'ombre des grands hêtres. Après une nouvelle petite sieste, nous remontons aux voitures. Sans trop nous en apercevoir, nous avions descendu une longue pente qu'il nous faut maintenant gravir. DigitalesSans entraînement, certains peinent et c'est le tour de Sabah de ne pas se sentir très bien. Dans ces cas-là, l'important, c'est de ralentir et d'aller à son rythme, bien respirer et prendre son temps. Richard et Michèle restent à ses côtés pendant que je m'en vais tenir compagnie à Dominique et Isabelle.

Comme toujours, les enfants sont loin devant. En groupe, rien ne les rebute, sinon l'ennui de marcher simplement. Ils sont peu sensibles à la beauté du paysage et attachent plus d'importance à leurs compagnons du moment. Je pense que ce qu'ils auront préféré de la journée, c'est l'exploration du petit bout de forêt derrière la butte du pique-nique. Lola et les chevauxAnna est grimpée sur la branche, tout comme Jonathan, pour ensuite s'y suspendre, tandis que les jumeaux tour à tour s'escrimaient à coup de bâtons répétés à faire tomber une grande branche morte restée suspendue à mi-hauteur dans l'arbre. JJ et la branche morteFlorian tentait d'imiter les plus grands, de même que Sammy, tandis que Lola et Charlie d'un côté, Mahalia et Charlotte de l'autre, regardaient avec circonspection cette agitation. Cécile, surprise dans sa progression, a glissé sur les feuilles mortes qui tapissent le sous-bois et s'est retrouvée par terre sans savoir s'il fallait rire ou pleurer.

Le café de SandrinePendant ce temps, le petit groupe de randonneurs progresse dans la longue descente, raide et malaisée, de l'Irubela, puis la remontée très éprouvante après Xumus pour se diriger enfin par la petite route vers Bidarray. Florian, dont la motivation principale était de se baigner, se trempe totalement (y compris les vêtements) dans le ruisseau et marche vaillamment jusqu'au bout en ne se plaignant (presque) pas. A ses joues rouges et son air un peu perdu, je décèle sa grande fatigue : du haut de ses 10 ans d'âge, il s'est montré bien plus volontaire que nombre d'adultes. Il a bien gagné son "Monaco" qu'il boit tandis que nous dégustons avec lenteur une bière à la pression merveilleusement fraîche. J'ai oublié de préciser que c'est moi qui suis allée chercher ces "dissidents" à Bidarray (une heure de route depuis le Gorra Makil, puisqu'il fallait redescendre jusqu'à Espelette sur la route de Cambo, Plissement de rochesaucune route directe ne menant à Bidarray en raison de la conformation particulière des vallées pyrénéennes, toutes perpendiculaires à la chaîne).

Sur la route du retour, nous assistons à une scène pénible. Un chien a entrepris de traverser la voie très fréquentée. Florian, Anna et JonathEn sens inverse, un camion s'est pratiquement arrêté puis, changeant d'avis, le chauffeur a redonné un coup d'accélérateur, bousculant la pauvre bête qui a roulé sous le véhicule, très probablement tuée sur le coup. Nous étions horrifiés et dégoûtés de la sottise du chauffard, de son absence de coeur, et de la facilité avec laquelle une vie peut être ôtée.

Finalement, nous arrivons à la maison avant le grand groupe. Yann et Florian, enfermés dehors, attendent le retour d'Isabelle et Cécile chez nous, devant une boisson fraîche. Les enfantsIl faut dire que les autres n'ont pas démarré de suite, réunis nonchalemment autour d'un fond de bouteille de vin bien "chambré" au fond d'un sac à dos, suivi d'un "petit dernier" à La Pitxurri, une des ventas de Dancharia : ils n'arrivaient plus à se quitter...

 

 

Une nature superbe

 

 

 

 

Câlins

Balade tranquille

(29 mai 2003)

Florian