 Nous
avons souhaité refaire cette superbe balade de Pasajes à
San Sebastian avec un petit groupe qui ne la connaît encore que
par ouïe-dire (et grâce au site internet de nos sorties en
groupe). Jean-Louis et moi amenons donc Yann et sa petite famille, (Isabelle,
Florian et Cécile), Xavier le Gascon et son amie Pascale, et Max,
qui ne voulait pas rater pour la troisième fois cette randonnée
côtière, et s'est décidé à laisser Michèle,
gênée par un fort mal de dos, et les enfants à la
maison.
Nous
nous sommes garés à Hendaye, dans le parking de la gare,
où nous avons pris le "topo" (Euskal Tren), cette sorte
de métro qui sillonne tout le Pays Basque sud et en relie les principales
villes. Arrivés à la gare de Pasajes, il nous a fallu gagner
le bout du port à pied. Evidemment, ce n'est pas une partie très
plaisante. Une fois parcourues les premières rues et places relativement
tranquilles, il faut malheureusement longer la voie rapide sur le trottoir
entre bâtiments portuaires et circulation polluante pendant un bon
quart d'heure qui paraît durer des siècles.
 Enfin,
nous arrivons à la passerelle qui donne accès au quartier
San Pedro, au sud de la vaste étendue de la baie abrité
entièrement transformée en port de commerce. Nous commençons
à respirer. La circulation est bien plus clairsemée, et
nous apprécions ces vieilles maisons fleuries encastrées
dans les anciens entrepôts délabrés, qui donnent directement
sur les bateaux à l'ancre et les quais encombrés de caisses
et de filets bien rangés.
Yann est heureux de retrouver ces
senteurs marines et regarde d'un oeil connaisseur les bateaux de pêche
et de commerce. Les enfants s'intéressent davantage aux muges qui
frétillent dans les eaux fangeuses, d'autant plus gros qu'ils y
trouvent davantage de rejets et déchets divers à consommer.
Bons à manger (lorsqu'ils se trouvent en eaux saines), je pense
que ces longs poissons noirs doivent être des indicateurs de pollution
intéressants à analyser puisqu'ils résistent bien
dans les eaux impures et que leurs lieux de prédilection sont justement
les sorties d'égoûts.
 Nous
n'avons pas pris nos amis en traîtres : ils savent très exactement
à quoi s'en tenir et ne se plaignent pas de cette marche d'approche
un peu longue. Elle se termine par un long escalier qui nous mène
tout en haut de la falaise. C'est extraordinaire de passer ainsi d'un
lieu urbanisé à l'extrême à une nature sauvage
et belle en l'espace de quelques minutes à peine. Les mouettes
sillonnent les airs en nombre impressionnant. Elles nichent dans les creux
des rochers inaccessibles et se posent sur les arbres et arbustes qui
couvrent presque entièrement la pente abrupte. Leurs cris sont
plus variés qu'on imagine, et j'ai parfois l'impression d'entendre
des enfants qui nous hèlent.
Partis
de la maison vers les 9 heures moins le quart, nous sommes aux alentours
de 11 heures sur le belvédère au sommet de l'escalier. C'est
dommage que le temps soit bouché. Côté mer, pas de
problème, mais lorsque nous nous tournons vers le nord-est, nous
distinguons à peine les montagnes et Pasajes se perd rapidement
au loin dans une brume légère.
Nous demandons aux Bretons si cette côte déchiquetée
les fait penser à leur région : eh bien non ! Les falaises
là-bas sont, paraît-il, parfaitement dénudées
par les intempéries, et le minéral règne en maître.
Par contre, effectivement, il y a beaucoup d'oiseaux et c'est ce qui leur
manque sur nos plages du BAB dépourvues de coquillages et de goémon.
Des fleurs égaient
la verdure, et, depuis notre promontoire, nous apercevons San Juan noirci
par un incendie ravageur (écobuage ?) sur l'autre rive de l'entrée
du port. Nous avons choisi le bon côté.
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