Yann
est breton, il a appris très jeune à faire du bateau, d'abord
comme équipier avec son oncle, puis dans des régates et enfin
avec des collègues : la voile n'a donc plus beaucoup de secrets pour
lui. Enchanté d'avoir découvert en notre compagnie les joies
de la randonnée en montagne ou sur la côte, du footing, des
bains de mer en toutes saisons, du ski de fond, de la chorale et de la quille
gasconnes (j'en passe et des meilleures), il a souhaité faire profiter
quelques uns d'entre nous de son expérience de la mer.
Chacun
des heureux élus a déjà mis un pied sur un bateau,
mais jamais sur un voilier de cette dimension (7 à 8 mètres
de long, et un mât de 10,50 mètres de hauteur) et
jamais
avec un guide de cette qualité (j'ai notamment le souvenir de notre
moniteur de catamaran à Socoa qui nous admonestait en permanence
et nous lançait des ordres incompréhensibles dans son jargon
de marin : "choquez la voile !"). Aujourd'hui, c'est beaucoup
plus "cool". Le temps est malheureusement très couvert
et très calme. Un souffle ténu et changeant, une côte
perdue dans la brume, une mer d'huile : il est certain que nous n'allons
pas stresser dans les manoeuvres.
Par
ses relations antérieures, Yann a pu avoir des conditions particulièrement
intéressantes en ce qui concerne la location du yacht, et nous en
bénéficions. Très prévenant, il a passé
de multiples coups de fil, au loueur et à ses futurs coéquipiers,
afin que rien ne soit laissé au hasard. Il pousse même la conscience
jusqu'à se déplacer au port de plaisance d'Hendaye la veille
avec Xavier pour faire l'inventaire du bateau (de même que pour une
location d'été d'un meublé) et obtenir les clés
à l'avance.
Ainsi,
nous pouvons démarrer le lendemain sans attendre. Partis à
8 heures de chez moi, nous "mettons les voiles" (au sens propre)
une heure plus tard. Pendant que je mitraille avec mon appareil photos,
chacun met la main à la pâte, qui pour aider à mettre
le moteur en marche (nécessaire pour sortir sans encombre du port),
qui pour défaire les amarres, sortir la bâche qui couvre la
grand-voile et dérouler en bon ordre les "bouts" (prononcer
"boutes") et les écoutes.
J'aime
bien ce port d'Hendaye. Depuis que le quartier de Sokoburu a été
mis en valeur à l'occasion de la construction du centre de thalassothérapie
de Serge Blanco (une figure du rugby local), cette pointe de sable est devenue
un lieu pittoresque très fréquenté en été.
Elle
est bordée d'un côté par la grande plage de sable fin
de la ville, et de l'autre par la Bidasoa, rivière-frontière
qui se jette dans la baie de Txingudi, zone également en plein aménagement
grâce aux efforts conjoints des trois villes de Fontarrabie, d'Irun
et d'Hendaye réunies en un "consorcio" transfrontalier.
Le port fait face à Fontarrabie, à laquelle il est relié
par bateau-navette. Nous en avons souvent profité pour aller y manger
des tapas, en évitant de faire le tour fastidieux de la baie en voiture,
avec l'éternel souci de ne pas trouver de place de parking à
proximité. Maintenant, c'est le tour du quartier des anciennes douanes
près du pont frontalier à être transformé sur
le plan immobilier, tandis que la baie, écosystème fragile,
voit une partie de sa surface classée en zone protégée
pour les oiseaux et les alentours aménagés en piste cyclable
ou piétonne avec cabanes d'observation de la nature et pancartes
d'information.
Sortie mer avec Yann Participants : Jean-Louis B., Xavier, Jean-Michel et Cathy |
1er juin 2003 |