L'intérêt
de cette longue attente, c'est que je peux partir à la découverte
de Roncevaux (qui ne se compose quasiment que de quelques bâtisses
religieuses et de trois lieux de couchage-restauration des pèlerins).
- Pour plus de renseignements sur les lieux traversés, consulter
le site de navarra.com : "El
Camino de Santiago en Navarra", très bien documenté
(pour hispanophones seulement) et sur lequel figure la carte du parcours
depuis Saint Jean Pied de Port jusqu'à Pampelune, ainsi que des indications
sur les principaux monuments et villages -.
Des
panneaux montrent les itinéraires des chemins de Saint Jacques de
Compostelle, ainsi que celui des randonnées possibles alentour. Etant
donnée la fréquentation, des recommandations multiples sont
adressées aux visiteurs pour qu'ils respectent l'environnement naturel
et les pâturages. Il ne fait pas chaud (des gros tas de neige bordaient
encore la route avant le col, il y en a un aussi dans la cour de la collégiale)
et il nous tarde de démarrer enfin notre périple. Il débute
par un large sentier ombragé bordé d'un muret de pierres moussues,
parallèle à la route. Une première croix de pèlerins
se dresse sur notre gauche. Les conifères arborent une parure de
longues aiguilles souples vert sombre, et les églantiers forment
de superbes buissons fleuris de blanc (avec l'altitude, le printemps est
en retard par rapport à chez nous).
Les
prévisions météorologiques du week-end étaient
carrément calamiteuses ; pourtant, ce samedi matin, l'amélioration
est très nette par rapport à la veille. Il fait un froid piquant
qui nous fait supporter pulls et gants, mais les nuages s'élèvent
progressivement au cours de la journée, jusqu'à cesser d'être
menaçants et à nous ménager quelques éclaircies
ensoleillées.
J'avais appris à l'école que le versant nord des Pyrénées est plus abrupt que le méridional, mais je ne m'attendais pas à trouver ce paysage doucement vallonné, pour ne pas dire plat en maints endroits, d'où nous pouvons admirer les hauteurs marbrées de grandes plaques neigeuses. Le sentier est large et bien entretenu, très propre malgré son importante fréquentation, et ne présente aucune difficulté (mise à part notre erreur d'orientation passagère à la bifurcation, qui dérange un boeuf fulminant et soufflant sa colère par ses naseaux - il prend son élan et court vers nous... mais il est arrêté par le grillage -).
En
raison des pluies abondantes de ces derniers temps, nous aurons par endroits
quelques passages délicats à traverser, boueux et excessivement
glissants, mais jamais dangereux.
L'humeur
est bonne dans le groupe, nous marchons d'un bon pas, devisant, chantant
et échangeant des plaisanteries, notamment à propos de ceux
qui ne nous ont pas attendus et clamaient pourtant durant la réunion
préliminaire mémorable qu'ils souhaitaient avant tout marcher
entre amis et qu'il n'était pas acceptable de se diviser en deux
groupes marchant en sens inverse (proposition faite pour des raisons de
logistique de voitures)...
Je n'ai aucune idée
de la distance à parcourir, mais lorsque, sur le coup de midi, j'apprends
que nous n'en avons fait que le tiers, je commence à m'inquiéter.
Pour tout dire, ces 30 kilomètres me paraîtront infinis. Je
suis fatiguée de ma semaine, et les muscles commencent à se
raidir progressivement. C'est
à Zubiri (dont le village est défiguré par la présence
de Magna, usine de magnétite, un engrais paraît-il) que mon
rythme ralentit tellement que je perds de vue le groupe. Heureusement, Jean-Louis
reste près de moi. J'ai tout de même mémorisé
le nom du village où se situe notre gîte d'étape (Larrasoaña),
mais je bifurque trop tôt, vers un village d'où émane
une musique d'enfer qui m'attire comme un aimant. Il s'en faut encore d'un
bon kilomètre et demi, que nous parcourrons sur la route.
Pendant
ce temps, Jeannot nous attend sur le pont de Larrasoaña. Voyant l'heure
passer, Max décide de partir à notre rencontre. Il court jusqu'à
Zubiri, dernier endroit où il nous a vu, puis retourne bredouille
sur ses pas. Dans l'intervalle, nous avons fini par rejoindre les autres,
nous nous sommes reposés et avons pris une bonne douche (nous sommes
répartis dans 2 auberges très confortables,
genre Bed & Breakfast, à l'initiative de Pierre qui n'avait pu
obtenir du responsable du gîte qu'il nous réserve des couchages
lorsqu'il est venu déposer sa voiture le matin). Quand Jeannot quitte
son poste de gué sur le pont et se rend compte de notre présence
à l'auberge, il commence à s'inquiéter pour Max. Nous
envoyons le groupe à sa recherche (avec les voitures de Pierre et
de Christine G.), tandis qu'une nouvelle dissension apparaît sur le
choix du restaurant pour le dîner. Christine G. et Jakesa mangeront
dans le village, tandis que Pierre fait 3 aller-retour pour amener le reste
du groupe à Zubiri, au restaurant recommandé par nos hôtes
(entre temps, Max a été retrouvé, il aura fait quelque
10 km de plus, et en courant ! - "même pas fatigué !"
-).
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Sur les
chemins de Saint Jacques de Compostelle |
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16-17-18 Avril
2004 |
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Participants :
Richard, Jean-Louis B., Max, Xavier, Cathy, Jean-Louis, Pierre, Rose,
Jean-Paul, Christine L., Jeannot, Christine G., Jakesa |