La
dernière journée est beaucoup plus facile : 15 kilomètres
seulement, et une bonne partie en traversées de villes. Seul inconvénient
: la pluie, qui décourage une portion des effectifs (fatigués
également par notre équipée de la veille). Pierre,
Rose, Jean-Paul, Christine L. et Jeannot repartent, après avoir gentiment
amené la voiture de Christine G. à Pampelune qu'ils garent
sur le parking de la gare routière au centre ville. Pour ne pas perdre
totalement leur journée, Pierre et Rose emmèneront Jean-Paul,
Christine et Jeannot à Infernuko Berroa (le Moulin d'Enfer), petite
balade sympathique que nous avions faite il y a quelque temps déjà.
Quelques
caractéristiques purement navarraises m'amusent : d'abord les blasons,
qui fleurissent au-dessus de nombreuses portes, et la mention de la date
de naissance de la maison, peinte ou gravée dans la pierre qui surmonte
le portail d'entrée.
Les
grilles ouvragées, qui rappellent parfois le chemin de Compostelle,
et le bois sculpté aux balcons et aux avant-toits, parfois avec excès.
Les cloches des églises, surmontées d'un grand battant de
bois sculpté très remarquable, ne sonnent pas en se balançant
mais en effectuant un tour complet autour de leur axe horizontal, et je
reste un moment à les regarder tout en écoutant leur beau
son plein. Même les pots de fleurs et bancs de pierre rappellent les
antiques batailles moyennageuses !
Ces maisons navarraises
sont souvent très imposantes, de belle facture, et montrent la richesse
de cette région basque particulière, puisqu'elle n'a pas été
intégrée à la communauté autonome. Nous
traversons pourtant un quartier, aux portes de Pampelune je crois, où
le drapeau basque est suspendu aux fenêtres, et les murs badigeonnés
de revendications en basque. Il est vrai que c'est l'exception. Les villages
où nous sommes passés semblent moins militants.
Ce blason épuré
ci-contre semble raconter une histoire. Dans
tout le village d'Espinal - Auzperri, je vois figurer ce loup (ce renard
?), sculpté sur les grilles, les volets ou les pierres, parfois avec
un arbre, cela m'intrigue, et je ne trouve pas l'explication sur internet.
J'apprécie également
les églises, de proportions modestes, de style roman ou du début
du gothique, je pense, ainsi que les nombreuses maisons aux pierres apparentes.
J'aime ces régions remplies d'histoire, où chaque bâtiment,
chaque village, évoque un passé lointain. Traversant une ferme,
nous rions à la vue d'un tracteur dont l'état de décrépissement
avancé témoigne lui aussi d'une longue utilisation et le hausse
à l'état de vestige d'une époque révolue. L'agriculture,
et surtout l'élevage, sont encore bien vivaces, malgré l'attraction
croissante de métropoles telle que Pampelune,
et nous ne constatons pas d'abandon de village, contrairement à l'Aragon
ou la Rioja que nous avions visités lors de séjours antérieurs.
Des
mosaïques ornent la façade d'un collège agricole luxueux
dans une des villes que nous traversons, silhouettes bossues, cocasses et
anachroniques, avec nos ponchos imperméables à capuche recouvrant
nos sacs à dos, salués aimablement par les citadins endimanchés.
En cours de route, nous aurons rencontré un Belge, amoureux de Christine
G. (pour les randonneurs du vendredi), un Portoricain, deux Brésiliens,
des Anglais, des retraités (français) très organisés,
avec leurs bagages dans une estafette suiveuse, des Nordiques et j'en passe.
Nous
montons sur de superbes ponts de pierre, parfois réservés
aux seuls piétons et pénétrons dans Pampelune par un
pont-levis encore complet, ménagé dans les hauts remparts
flanqués de tourelles aux angles. Les fans de corridas (Richard,
Xavier) reconnaissent avec un plaisir non dissimulé le trajet parcouru
par les taureaux lâchés dans la ville.
Il
pleut toujours. Nous errons dans une cité vidée de ses habitants,
claquemurés au chaud (et au sec) chez eux. Finalement, seuls Richard,
Jean-Louis B. et Xavier prennent comme prévu le bus qui les laissera
à Irun. Christine se propose pour emmener Jean-Louis, Max et moi-même
à Anglet, en passant d'abord par Zizur pour faire tamponner les carnets
de pèlerins, puis par Roncevaux, où est restée la voiture
de Jakesa qu'elle dépose là.
Il
a neigé sur les sommets ; je m'inquiète à la station
essence de l'état de la route au col, mais le pompiste me rassure,
il n'y aura pas besoin de chaînes.
Retardés par de multiples contretemps, nous n'arrivons qu'à 8 heures à Anglet, alors que nous devions aller chercher les autres à Irun à la même heure. Résultat, inquiets de ne voir personne et de n'avoir été déposés qu'à un simple arrêt de bus et non dans une gare routière, ils décident de marcher jusqu'à la gare d'Hendaye, en essayant en vain toutes les cabines téléphoniques pour nous avertir. Jean-Louis les cherchera longtemps avant d'appeler à la maison où il apprendra de la bouche de Jonathan que je suis allée les récupérer dans sa nouvelle voiture. Ils sont contents, mais pas lui ! Enfin, tout est bien qui finit bien, tout le monde récupère ses pénates en fin de soirée...
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Sur les
chemins de Saint Jacques de Compostelle |
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16-17-18 Avril
2004 |
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Participants :
Richard, Jean-Louis B., Max, Xavier, Cathy, Jean-Louis, Pierre, Rose,
Jean-Paul, Christine L., Jeannot, Christine G., Jakesa |