Ce
dimanche, au lieu de faire l'ascension de la Rhune, nous avons décidé
pour varier les plaisirs de faire le tour du Xoldokogania. Il s'agit du
lac de retenue situé non loin des ventas d'Ibardin, qui surplombent
Urrugne et Saint Jean de Luz. Partis à 7 heures et demie de la maison,
nous n'avons pas de peine à trouver de la place en arrivant là-haut.
Par contre, en repartant, nous aurons du mal à échapper à
la foule venue de loin pour déjeuner à l'espagnole et s'approvisionner
en produits typiques et bon marché, en cigarettes et en alcools.
Nous
regardons, ébahis, les plaques d'immatriculation du Bordelais, de
la Charente, du Périgord, des Landes, des Pyrénées
Centrales et même de plus loin encore (sans parler des Espagnols eux-mêmes
qui viennent s'ajouter à la population des Pyrénées
atlantiques). Ils arrivent, certains par cars entiers, et nous partons :
il en faut pour tous les goûts. Nous fuyons les boutiques et la foule,
après avoir pris un bon bol d'air, une bonne suée et engrangé
calme, détente et tranquillité pour la semaine.
Nous
nous sommes garés au dernier parking, le plus élevé
(le col d'Ibardin est indiqué à une altitude de 317 mètres,
à comparer aux 900 mètres de la Rhune, toute proche, qui montre
encore dans ses ravines quelques traces des dernières chutes de neige
du week-end dernier).
Au
choix, deux chemins, le GR10 qui grimpe sur notre gauche, sentier de grande
randonnée qui fait toute la longueur des Pyrénées,
et à droite une sente qui descend en pente douce vers un belvédère,
avant de pénétrer dans des bosquets de pins et de mélèzes
en direction du lac. C'est ce dernier que nous choisissons. J'aime ce sentier
qui domine la plaine encore enrubannée de brume légère,
éclairée de biais par le soleil levant. Nous devinons la côte,
mais il faudra attendre une bonne heure avant de distinguer la limite précise
entre terre, mer et ciel.
Les
teintes sont douces et chaudes, pastels de bleu, rose et jaune pour le ciel,
et brun, rouge et vert pour la terre proche, tandis que l'horizon se décline
en dégradés de gris faiblement colorés parsemés
d'éclats blancs des façades des maisons basques toujours impeccablement
peintes.
Des oiseaux pépient de toute part ; saisis d'une activité fébrile à l'approche du printemps, ils rassemblent les brindilles et construisent les nids pour la progéniture à venir. Comme la dernière fois, je suis frappée de voir ces pans de forêts entiers desséchés et morts, les aiguilles de mélèze brunes formant un épais tapis qui assourdit nos pas. Je peste contre la monoculture qui appauvrit les sols et favorise la propagation des maladies. Je ne sais pas ce qui a pu attaquer ces grands arbres dans la force de l'âge, mais cela fait peine à voir.
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Max, Nicolas, Marie-Ch', Jean-Louis, Cathy | Ibardin,
autour du Xoldokogania |
Dimanche 7 mars 2004 |