Marie-Ch' est contente. Après son ascension de la Rhune, elle avait eu de fortes courbatures (dues au manque d'entraînement), et elle avait également éprouvé une gêne respiratoire durant toute la semaine suivante, attribuée à de l'asthme à l'effort. Ajoncs fleurisCette promenade tranquille lui convient mieux, et les points de vue variés l'enchantent. Elle nous assure que, chaque nuit, nous perdons un peu de poids, et qu'une simple marche fait davantage d'effet sur la ligne qu'une course effreinée. Nicolas, très entraîné au contraire grâce à sa formation à STAPS, la fac qui mène au professorat de sport, nous raconte gaiement des histoires, porte les vêtements chauds sur le bras et tend la main à Marie-Ch' dans les passages délicats. Forêt vierge en Pays basqueLes ajoncs, aux piquants acérés, arborent des fleurs d'un jaune très foncé, malheureusement peu odorantes. Les noisetiers sont couverts de châtons, et des bourgeons commencent à éclore, de ci, de là. Ce n'est pas le printemps, mais la nature semble s'y préparer activement.

Alors que nos chaussures enfoncent dans une boue de glaise glissante sur un chemin creusé d'ornières envahies d'eau, une averse de grêle et de pluie mêlées nous surprend. Un arbuste aux feuilles persistantes vernies nous offre un abri passager tandis que nous attendons que le nuage s'éloigne, poussé par un vent dont nous ne sentons pas le souffle. Le soleil revient vite, et nous devons de nouveau nous découvrir tant il chauffe rapidement l'air.

Le barrage du lac de XoldokoganiaArrivée au lac, je guette l'eau, à l'affût des tétards. Mais elle est encore trop froide, la neige y a fondu récemment, et nous ne risquons pas d'entendre le concert offert par les grenouilles en été. Je me souviens que nous nous approchions des rives avec des ruses de Sioux. A chaque mouvement brusque, à chaque bris de brindille, le silence se faisait, troublé au bout d'un moment par des coassements aigus, auxquels des coassements graves répondaient un peu plus tard. Il y en avait des myriades, de taille modeste (un à quatre centimètres), qui plongeaient sous les feuilles mortes et les racines immergées des rives ombragées.

RefletsLes chênes, toujours aussi majestueux, accueillent au sein des intersections moussues de leurs énormes branches des colonies de fougères, et des lianes de lierre à l'étreinte dangereuse. Une faune minuscule et multiforme doit y trouver également un abri nourricier et protecteur. Les 3 CouronnesNous longeons le lac sur toute sa longueur, en marchant d'un pas attentif pour ne pas nous tordre la cheville sur les pierres enchassées dans du béton qui protège la conduite d'eau potable, jalonnée de regards dallés. Le barrage a été aménagé dans une sorte de verrou, rétrécissement de la vallée aux pans rocheux de grès gris rosé et de schistes superposés en plaques Chevreaufines tordues par l'érection lente des sols à une époque très ancienne. Max s'étonne de ne pas voir l'eau s'écouler par le trop plein aménagé en escalier qui aboutit dans un déversoir, structure destinée sans doute à casser la force de l'eau dans sa chute afin de ne pas arracher plantes et sédiments en contrebas. Son allure me fait penser aux pyramides à degrés des Aztèques dont la hauteur doit être similaire. La baie de TxingudiQuelques promeneurs traversent le pont dans un sens ou dans l'autre, tandis que nous observons l'eau à la mousse jaune-verdâtre peu engageante qui stagne en attendant les pluies prochaines pour rejoindre le ruisseau qui bruisse entre les fourrés.

 

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Max, Nicolas, Marie-Ch', Jean-Louis, Cathy
Ibardin, autour du Xoldokogania
Dimanche 7 mars 2004