Madiran (samedi 31 janvier 2004)

Le clocher-pigeonnier-horlogeL'arc en ogive du choeurPar chance, le portail n'est que poussé, et je peux pénétrer à l'intérieur de l'église dont le choeur est séparé de la nef par un superbe arc en ogive, de style gothique, bien postérieur au style roman du XIe s. des arcades en plein ceintre qui ornent les murs à l'intérieur du choeur.

Les deux portes cloutées à double battant qui se font face sont situées au fond de l'église, à l'extrémité de chacun des longs côtés. Le jour éclaire donc très peu l'intérieur, malgré les ouvertures (très hautes) qui sont creusées dans l'épaisse muraille, et semblent avoir été des meurtrières de château-fort ultérieurement closes par des vitraux. Je prends donc mes photos sans trop distinguer les détails des sculptures des chapiteaux qui surmontent les colonnes du coeur et de son abside, plaquées contre les parois. Je n'en découvrirai les motifs qu'à mon retour, en travaillant les photos à l'ordinateur.

Un mur constellé de fleurettesUne épaisseur impressionnanteC'est donc avec une grande surprise que je découvre le soin avec lequel certaines de ces sculptures ont été réalisées, ainsi que la variété des thèmes et des figures représentées. Des fleurettes à quatre pétales, peintes à même le mur au fond de la nef, ou sculptées en frise ou sur les chapiteaux sont l'élément dominant. Vient ensuite la coquille des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, et enfin la feuille d'acanthe, très découpée et nervurée dont on voit un beau buisson vert sombre contre le mur du cimetière situé tout contre l'église. Mais ce qui me plaît par dessus tout, ce sont les personnages, humains ou animaux, véritables scénettes mises en scène en relief dans la pierre, malheureusement disposées trop haut pour que l'oeil puisse en apprécier directement la composition et le sujet.

Arcade en plein ceintreIl faut bien comprendre que ces sculptures sont disposées sur les chapitaux, au sommet de colonnes de deux mètres au moins de hauteur, et qu'on les distingue à peine. Si l'on pense en outre que les ouvertures des fenêtres n'ont été percées que tardivement, et que l'éclairage de l'église devait se faire au flambeau, à la bougie ou à la lampe à huile, cela montre bien l'esprit dans lequel ces artistes ont travaillé : ces sculptures n'étaient pas destinées aux hommes, mais à Dieu. La finition du détail, la délicatesse des traits étaient inaccessibles à l'oeil du commun des mortels et aux fidèles qui fréquentaient l'église. En outre, je réalise une fois de plus que ce Moyen-Age qui a été si longtemps décrié recèle des trésors artistiques d'une qualité qui n'a rien à envier aux générations suivantes. En voici quelques échantillons (il ne s'agit que d'une sélection) ci-dessous. Les couleurs ne correspondent pas à la couleur réelle de la pierre blanche que j'ai observée car, photographiant dans le noir, avec seulement l'aide d'un flash, il m'a fallu, à l'aide d'un logiciel sur informatique, éclairer considérablement les photos numériques, et surtout en renforcer les contrastes, afin de bien voir le relief creusé dans une pierre de teinte uniforme (qui était peut-être peinte à l'origine).

Vigne chargée de grappes

Fleur avec ses étamines

Echassiers et biches s'abreuvant dans des coupelles disposées sur des colonnes

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Têtes animales (?) et coquilles Saint Jacques sur un socle de colonne (en bas)