L'horloge astronomique
Calendrier

Praha

Prague

La tour de l'horlogeLe bas de la tour de l'horlogeComme toujours lorsque je suis en déplacement, j'ai peu dormi la première nuit, malgré le confort de cette spacieuse chambre d'hôtel où nous logions toutes les trois ensemble. La veille au soir, nous avions déjà fait un petit tour de reconnaissance et avions goûté pour la première fois à un plat tchèque. Babou préférait ne manger que dans les endroits recommandés par le guide du routard ou l'autre guide acquis par Caroline avant le départ. Comme nous en avait averti Laurent, la plupart des mets proposés sont accompagnés de grosses boulettes coupées en tranches épaisses, confectionnées à base de pomme de terre pour les unes et de semoule de blé pour les autres. Elles sont parfois un peu améliorées par une adjonction d'épices, mais elles sont globalement plutôt immangeables, lourdes, insipides et bourratives. En outre, celles à base de pommes de terre me font penser aux Knödel que je n'avais jamais pu avaler en Bavière (il y a fort longtemps, lors des séjours linguistiques de ma jeunesse). Par contre, je me suis vraiment régalée avec un assortiment de chou blanc et de chou rouge presque fondus et laissant une impression de sucré sur la langue qui accompagnaient une viande en sauce.

Réveillée vers 4 heures du matin par la lueur du jour mal occultée par les doubles rideaux des fenêtres sans volets, j'ai fini par sortir me promener à 6 heures, jusqu'à 8 heures où j'ai retrouvé mes deux compagnes dans la salle du petit déjeuner. Il y avait déjà du monde dans les rues, et, à mon grand étonnement, j'ai trouvé des magasins ouverts, principalement d'alimentation à l'attention des Tchèques, et même la poste (!). Des touristes erraient aussi, sacs au dos, admirant les bâtisses faiblement éclairées par les rayons obliques du soleil qui balayaient les toits et les étages supérieurs. M'orientant au jugé, j'ai quitté Nové Mesto (la nouvelle ville, dont la fondation remonte à 1348, de même que l'université Charles, la première d'Europe Centrale), pour m'engager dans Staré Mesto (la vieille ville). Je me suis perdue à plaisir dans les petites rues, m'enfonçant dans les passages à travers les maisons qui celaient parfois une placette intérieure, patio nordique souvent occupé par des magasins chics ou de petits restaurants en terrasse.

La vanité (miroir) et la cupidité (bourse)La mort (clochette et sablier) et la convoitise (le Turc)L'artisanat fleurit à Prague, que nous découvrons avec enchantement un peu plus tard dans la journée en musardant devant les échoppes d'un marché : beaucoup de marionnettes, inspirées de contes immémoriaux, ou caricatures de personnages modernes, des objets de bois, jouets ou oeuvres d'art, des oeufs peints, véritables coquilles évidées ou bois tourné, pour la décoration du sapin de Noël ou pour fêter Pâques (comme en Russie), des poupées en tissus, des fleurs tressées, des napperons de dentelle, ... Le travail du verre fait florès, utile, pour dresser la table ou l'éclairer sous forme de lustres multiformes, ou bien mué en oeuvre d'art à déposer derrière une vitrine, pour le plaisir du regard prolongé par la main qui caresse les formes contournées.

Babou achèterait bien tout, si elle n'était pas limitée par le poids de sa valise et par l'encombrement. Fesses de verreEn effet, étant donné que notre séjour ne dure que 3 jours (5 en comptant l'acheminement), nous avons opté pour un bagage à main (et à roulettes) qu'il n'est pas nécessaire d'enregistrer ni de faire passer dans les soutes des carlingues. Ainsi les transferts se font plus rapidement et sans stress. Evidemment, cela limite le poids total à 12 kgs au départ de la France... et 10 kgs au départ de Prague (!) - il a fallu discuter "le bout de gras" pour négocier un poids global entre nos trois bagages, car Babou ne pouvait plus rembarquer sa valise avec elle pour cause de surpoids ! Heureusement, Caroline et moi avions des bagages moins volumineux qui ne pesaient que 8 kgs.

Nous nous sommes fixé quelques impératifs, en touristes appliquées : visiter le centre de Prague, son château qui la domine depuis l'autre rive de la Vltava (Moldau), le musée Mucha, le musée des arts décoratifs, le musée du cubisme, et assister à un concert. La seule limite, c'est la fatigue, puisque nous déambulons presque tout le temps à pied, n'utilisant les transports en commun que pour les longues distances, pour aller d'un quartier à un autre. Je dis "quartier", mais il s'agissait à l'origine de quatre villes distinctes, Josefov (le ghetto juif), Mala Strana (le petit côté) au pied de Hradcany (le château), Staré et Nové Mesto. Ensuite, la ville moderne s'est étendue bien au-delà, d'une colline à l'autre, et nous réalisons en visitant le château Hradcany, puis en nous rendant sur les vestiges du château de Visehrad le dernier jour que nous n'avons découvert que la "vitrine" de Prague.

 

RETOUR
P. 3/6