Nous
avons gardé un très bon souvenir de notre séjour en
Rioja "baja" (basse), au sud-est de Pampelune, où nous
marchions dans les traces
de pas de dinosaures... La Rioja "alta" (haute) est différente,
particulièrement riante en ce mois de mai, avec ses immenses champs
de blé en herbe d'un vert lumineux, que la brise rarement absente
fait onduler en vagues aux crêtes plus claires. - L'appellation "Rioja"
est une contraction de "rio Oja" (rivière Oja), affluent
de l'Ebre qui irrigue cette région. - Alors que Richard, Max, Jean-Louis
B. et Xavier parcourent à marche forcée les chemins de Saint
Jacques de Compostelle de Pampelune à Logroño (la première
étape a été de 20 km et les deux suivantes de 40 km
chacune !!!), Jean-Louis et moi avons préféré la version
touristique plus reposante (?) du saut de puce en voiture d'un lieu à
l'autre.
La
première halte est à Puente
la Reina où nous avons peine à nous arrêter tant
il y a de circulation sur la route, particulièrement dense en camions
dont les chauffeurs klaxonnent à la moindre contrariété.
D'ici
quelques années, la Rioja sera désenclavée grâce
à l'importante voie autoroutière en construction à
l'aide de fonds européens (l'autoroute du "Camino de Santiago"
- du Chemin de Saint Jacques de Compostelle-). De vastes surfaces arables
sont sacrifiées, des montagnes arasées ou fendues par le milieu,
des vallées comblées, ceci avec un matériel de terrassement
dernier cri. Par sa situation particulière, au confluent des chemins
de Saint Jacques, Puente la Reina s'enorgueillit de trois églises
et d'un superbe pont
roman aux six arches en plein cintre. 
Nous
déambulons dans le calme de ses rues piétonnes isolées
de la cohue automobile par une rangée de maisons et je retrouve la
passion navarraise pour les blasons de pierre sculptée sur les façades
des plus belles demeures. Par contre, c'est la première fois
que je vois ces avant-toits finement ciselés qui, me semble-t-il,
s'inspirent de l'art des ébénistes arabes d'avant la "Reconquista".
La Rioja a déjà une allure méridionale : les martinets qui sifflent en tournant et virant sans cesse à la recherche d'insectes et surtout les cigognes nichant sur les clochers ou les anciennes hautes cheminées de briques dont l'utilité m'échappe (vestiges de briquetterie, de tuilerie, de boulangerie... ?) enchantent nos regards. Evidemment, le beau temps y fait beaucoup, et nous avons l'impression d'être très loin de chez nous.
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