Il
y a urgence : Hirukasko à la fin juin, une autre grande randonnée
festive
à la fin mai autour des Trois Couronnes, il faut reprendre l'entraînement
des balades sportives en montagne. Pourtant, ce dimanche 26 mars, le
rythme est tranquille, pour une reprise en petit groupe avec Michèle
et Elisabeth qui n'ont pas les mêmes échéances ni
les mêmes exigences
: juste prendre l'air pour se détendre et profiter du beau temps
qui perdure.
D'Olhette
à la Venta Yasola (prononcer Yachola), il n'y a pas péril,
même sans
se presser, on y est très vite, avec des pauses pour admirer
la superbe vue sur la baie de Saint Jean de Luz, légèrement
voilée d'une
brume de chaleur. Au retour, nous nous séparons pour "faire" la
montagne de Ciboure et rejoindre
nos
deux compagnes de l'autre côté, au parking. Le paysage hésite,
entre hiver et printemps, le fond des vallons en pleine ébullition
laisse poindre les feuilles vertes au bout des bourgeons, la forêt
encore nue clairsemée
de grands îlots blancs de chatons duveteux qui ornent les ramures
des
charmes
et des noisetiers, tandis que les hauteurs ventées gardent leur
austérité
tout juste égayée par les fleurs des ajoncs encore épargnés
par l'écobuage.
Le
week-end suivant, nous partons à Bordeaux chercher un appartement pour
Nicolas et Marie-Ch'.
Cela fait longtemps que nous n'y sommes allés : la ville est transformée par
l'installation progressive du tramway. Elle a pris un air de jeunesse,
de nombreuses façades ravalées ont restitué aux regards leur vrai visage
majestueux et imposant éclairé par la blondeur de la pierre fragile.
Les avenues libérées des voitures ont été réinvesties par les habitants
étonnés qui redécouvrent leur ville, en foules répandues, oisives et
nonchalantes, qui s'écartent mollement pour laisser passer quelque cycliste
pressé.
D'un
coup de klaxon discret, le tramway avertit le passant étourdi égaré sur
les rails au milieu des artères et circule dans un chuintement tranquille.
On dirait le TGV, ou bien
un
avion, avec ses lignes aérodynamiques futuristes. Point de marche à franchir,
les poussettes ne sont plus un handicap ou une charge pour utiliser ce
transport en commun.
Evidemment, pour ceux
qui ne supporteraient pas la foule, la promiscuité et l'inconfort
d'un voyage debout, la main cramponnée
à une rampe près de mains inconnues afin d'éviter
la chute au départ et à l'arrivée, le tramway
est à déconseiller. Il leur faudra
marcher, ou pédaler. Mais
pour tous les autres qui se réjouissent d'une
ville silencieuse, propre et de plus en plus belle, cet inconfort de
quelques minutes est un prix bien modique que l'on paye volontier.
Nous visitons des appartements dans ce centre ville sillonné de
rues piétonnes
et pénétrons dans une demeure de pierre à l'escalier
étroit en colimaçon éclairé par un puits
de jour au centre du bâtiment
: quatrième étage sans ascenseur, le charme de l'ancien,
mais peu pratique. Comment
monter un lit par un si étroit passage, sans parler du problème
d'accéder
jusque-là en voiture pour l'y amener (finalement, le tout-piéton,
ce n'est pas la panacée pour ceux qui y vivent) ?
Une
vieille voisine attend
dans la rue devant la porte d'entrée avec son caddie rempli
de courses : quelqu'un voudra-t-il bien
les lui
monter jusqu'au deuxième ? Le jeune homme de l'agence se dévoue
: il y a droit à chacune de ses visites, nous confie-t-il.
Après avoir arpenté tout Bordeaux à pied, nous sommes épuisés et affamés. Il ne nous reste plus qu'une visite, à Talence, près de l'église. Finalement, ce n'est pas si important d'être à proximité de la fac (l'une à la Victoire, et l'autre près de la gare Saint Jean), il suffit d'être proche d'un arrêt du tramway. Nous "craquons" finalement pour ce petit deux pièces en rez-de-chaussée surélevé d'un demi-étage, au sein d'un ensemble de petits immeubles et bâtiments bas qui fait penser à une résidence de vacances.
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La Rhune, Bordeaux, Le Temple s/Lot, Clairac et Agen |
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20 mars et 26-27-28
mars 2005 (Pâques) |