C'est
déjà la troisième expédition (la deuxième pour Jean-Louis et moi) sur
les chemins de Saint Jacques. Pourtant, le problème se pose avant chaque
départ
: quel est le minimum vital dont nous ne pouvons nous passer et qu'il
faudra transporter sur notre dos pendant tout le trajet ? Quoi que
nous fassions,
ce sera trop lourd, et il faudra bien peser, le terme étant pris dans
ses deux acceptions, le choix de notre décision.
En outre, l'effort
de marcher plusieurs jours durant n'étant pas anodin, mais somme
toute relativement exceptionnel, faut-il investir dans ces équipements
onéreux qui sont sensés offrir un meilleur confort et une plus grande
résistance ?
Les problèmes rencontrés les fois précédentes permettent de répondre en partie à ces questions. Xavier par exemple avait seulement marché en chaussures de tennis la dernière fois, ne trouvant plus ses chaussures de montagne au moment du départ, et ses pieds s'étaient rapidement couverts d'ampoules, éclatées par le frottement répété, dont le sang suintait hors des chaussures : pour moins souffrir, il avait fini par préférer courir ! Il faut dire que Richard, Max, Jean-Louis B. et Xavier avaient brûlé les étapes : les quatre prévues entre Pampelune et Logroño avaient été réduites à deux grandes de 40 kilomètres...
En ce qui me concerne, lors du trajet précédent
de Roncevaux à Pampelune,
j'avais utilisé mon
sac à dos
habituel, très bien pour une petite randonnée
à la journée,
mais
qui
avait
engendré
de
fortes douleurs aux épaules et une courbature inhabituelle
au dos. En outre, la fatigue d'une marche sur une longue distance
avait provoqué un durcissement de mes muscles
et une douleur telle que les derniers kilomètres avant d'arriver
au gîte s'étaient transformés en cauchemar.
Enfin, tout récemment,
Max nous a montré lors
de la randonnée sur le sentier
du littoral
qu'il était possible de marcher en sandales de randonnée,
aérées
et résistantes.
Chacun
fait pour le mieux, et après un trajet rapide en voiture jusqu'à Nájera
(capitale historique de la Rioja située à 26 kilomètres de Logroño,
au sud de Pampelune) - c'est fête en Espagne, la circulation des camions
est interdite -,
nous nous
garons
en bordure
de la rivière
Najerilla
et commençons à suivre à pied, sac au dos, les flèches jaunes peintes
sur le mur des maisons de loin en loin qui indiquent le chemin aux
pèlerins.
Nous sommes lundi matin, 10h30, et nous projetons d'être
à Burgos jeudi en milieu de journée, pour une distance d'à peu
près 100 kilomètres.
Il
fait chaud, mais c'est supportable. Les cigognes se reposent dans leur
grand nid perché sur le clocher de l'église ou
sur la crête de la falaise rouge au pied de laquelle se blottit la
vieille ville. Les maisons s'espacent rapidement et nous montons sur
une colline
par une piste pentue tracée dans un petit bois de pins qui débouche
dans les vignes chargées de lourdes grappes vertes. Au loin
se détache
un champ de blé déjà moissonné, aux rayures régulières tracées par
la machine. Nous sommes dans la Rioja Alta, pays de vins réputés, à
quelque 500 mètres d'altitude. Nous remarquons avec surprise le réseau
dense de canaux d'irrigation ponctués de puits où l'eau croupit, nauséabonde
et sale, ou bien d'où elle jaillit et circule à vive allure dans les
rigoles de béton pour se répandre au loin sur la terre rouge plantée
de ceps vénérables aux troncs courts, tortueux mais imposants qui nourrissent
les sarments couverts de larges feuilles découpées bien vertes.
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Participants : Richard, Max, Xavier C., Jean-Louis, Cathy Date : 25 au 28/07/2005 |
Sur les chemins de Saint Jacques de
Compostelle |
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