Quelques
jours plus tard, nous choisissons de découvrir le sentier du
littoral, nouvellement ouvert, en partant de la jolie plage d'Erretegia à Bidart
qui offre depuis la route une superbe perspective en V sur la mer,
jusqu'à la
baie de Saint Jean de Luz et retour : une bonne petite trotte...
Dès
le départ,
nous voyons que ce ne sont pas des habitués du balisage de
randonnée
qui ont placé les panneaux indicateurs du sentier. A plusieurs
reprises, nous hésitons sur le chemin à suivre, cherchons les poteaux
vierges de toutes indications cachés derrière des frondaisons ou
bien le balisage au sol, hublot orné d'un sigle des sentiers du littoral
inséré
dans le bitume des voies publiques que l'on ne découvre que lorsqu'on
a le pied dessus. En
fait, la liaison n'est pas encore complète entre les divers tronçons,
et le balisage a été commencé par
le sud, en remontant vers le nord, qui laisse encore à désirer. Ce
n'est pas grave, quand nous ne trouvons rien, nous passons par les
plages, et en profitons pour faire un petit plouf. C'est d'ailleurs
la première chose que nous avons faite en démarrant la balade, histoire
de marcher au frais...
Certains sentiers sont anciens, complétés par d'autres plus récents. Des marches peu ergonomiques, trop hautes et mal espacées (en bref, épuisantes), nous font remonter des plages vers la crête des falaises. Nous découvrons des endroits retirés, des criques cachées, de belles maisons à la vue époustouflante, des jardins pittoresques et soignés, et surtout, avec ce temps superbe et cette mer d'huile, nous avons l'impression de nous trouver sur une île tropicale entourée d'eaux céruléennes...
Nous
devenons experts en déshabillage et rhabillage rapide, certains préférant
même rester carrément en maillot,
pour gagner du temps et rester au frais plus longtemps.
Comme il fait
vraiment très chaud, nos haltes de bain fréquentes ralentissent notre
rythme et nous préférons déjeuner avant le terme prévu, découvrant
en même temps des arbustes couverts de prunelles sauvages appelées
"gains" par Yann, impropres à la consommation (elles ne sont pas encore
mûres et conserveront même au final leur amertume), mais récoltées
dans sa famille autrefois pour parfumer l'eau de vie.
J'aime
regarder les bateaux, exceptionnellement nombreux et variés,
et tout spécialement les hors-bord dont l'allure
rapide creuse un long sillage dans une mer presque solide.
C'est étonnant
comme il reste longtemps, comme si l'eau avait du mal à combler
ce fossé et conservait le souvenir de ce passage comme une blessure
ancienne mal cicatrisée. En comparaison, les voiliers (à l'exception
des catamarans) semblent immobiles, plantés dans le paysage
comme un tableau figé.
Le
sentier varie agréablement en côtoyant le bord de mer puis faisant
traverser les villages, offrant des points de vue sur la montagne,
la campagne ou l'océan
couleur de ciel. Nous ne nous lassons pas d'admirer le paysage dont
nous prenons
l'exacte mesure au rythme de nos pas et de nos brasses dans l'eau tiède
et calme, anormalement transparente, dont nous apercevons du sommet
des falaises les rochers immergés en bancs parallèles,
témoins érodés
d'anciens bouleversements géologiques.
A
Saint Jean de Luz, la marée est si basse que nous pouvons marcher
loin dans la baie, ou nager en conservant
une horizontalité extrême pour ne pas nous râper
le ventre sur les aspérités
rocheuses, en nous servant de nos bras comme de gaffes, prenant
garde à ne pas prendre appui des mains sur un oursin ou une
anémone
de mer. Yann, encouragé par les cris de joie des enfants, exerce
ses talents d'ancien chasseur pour débusquer de la pointe d'un
bâton un
poulpe
récalcitrant
qui préfèrerait
nettement
rester enfoui dans son trou sous le rocher.
Il finit par le projeter
à l'air libre sur le rocher, mais, moins vif que lui, n'arrive
pas
à l'empêcher de retourner prestement dans ses pénates
aqueuses.
Le retour est plus dur. Etant donnée l'heure tardive, nous progressons d'un pas plus vif qu'à l'aller, sans bain rafraîchissant malgré la forte chaleur de cette fin d'après-midi. Isabelle, Cécile et Michèle déclarent forfait vers Guéthary, et Max gagne en courant (malgré ses sandales) la voiture pour aller les chercher.
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La promenade autour
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