Lisbonne, église-souvenir du tremblement de terrePour nous reposer de la grande ville, bruyante, malgré ses nombreuses voies piétonnes et ses réseaux de ruelles tortueuses et pentues, nous décidons de passer une journée à Cascais. A un arrêt de bus du Rossio, je demande quel est le meilleur moyen d'y aller sans voiture : Lisbonne, praça Luis de Camoesgrosse expectative, les dames ne savent pas ; nous allons à l'officine de change tout proche, et c'est un client qui nous renseigne, dans un très bon français. C'est le train l'idéal : départ, cais de Sodré, terminus, Cascais. Je prends un billet aller-retour dans une hâte extrême, le train est déjà à quai, je cours, je monte, les portes se ferment sur moi, ouf ! Jean-Louis a un doute : l'aller-retour est-il valable si nous ne revenons que le lendemain ? Evidemment, il a raison, et le contrôleur, sympa, nous exemptera de la forte amende en acceptant nos (mes) protestations de bonne foi.

Cascais, belle signalétiqueNous aimerions bien emprunter un des beaux bateaux qui traversent la baie, afin de visiter les villages de la rive gauche du Tage, mais nous manquons de temps. Il y a des marais salants et des réserves ornithologiques, et les villages, si l'on en croit les photos du guide que j'ai acheté avant de partir, semblent très pittoresques. Il y a aussi des châteaux dans la campagne environnante, et l'intérieur du pays, montagneux, est très différent de la côte. Enfin ! Il faudra revenir en voiture... La banlieue de Lisbonne n'est pas déplaisante : comme au centre, se côtoient immeubles décrépits et façades pimpantes, repeintes ou carrelées de frais. PalmiersAu fur et à mesure que nous nous éloignons de la grande ville, les belles maisons se mettent à fleurir au milieu de jardins tropicaux. Malgré la présence (malheureuse) des rails et de la voie rapide, celles-ci ont une vue imprenable sur la baie que forme le Tage à son embouchure. Estoril, Monte Estoril et Cascais ne forment qu'une station balnéaire ininterrompue, aux plages quasiment coincées contre la voie ferrée, c'est vraiment bizarre.

Dès notre arrivée, tirant derrière nous les petites valises à roulettes sur les pavés, je demande l'adresse d'une pension à une serveuse en train de préparer les tables dans la rue piétonne pour le midi. Elle interroge son collègue (concurrent) en face, et rapidement on nous donne l'information dans un portugais accompagné de nombreux gestes, très compréhensible. Le conseil est bon : le prix est le même qu'à Lisbonne, mais le standing nettement plus élevé. Débarrassés de nos bagages, nous partons à la découverte et suivons pendant une demi-journée le sentier côtier - piste cyclable qui nous fait rêver. Vivement que nous disposions de la même chose sur la côte basque, nous paraissons bien mesquins, en comparaison, avec nos tous petits tronçons discontinus. L'après-midi, nous marchons dans les rues tranquilles de la ville, puis reprenons la côte en direction d'Estoril, avant de revenir par les collines (après avoir trouvé enfin un passage sous les voies ferrées et automobiles).

Monte EstorilC'est un lieu idyllique pour y passer des vacances tranquilles. Le cadre est joli, l'ambiance estivale, quelques travaux, mais pas trop bruyants. Au cours de nos prérégrinations, nous longeons longuement un mur surmonté d'une grille et bordé d'une haie compacte, de buissons et de grands arbres ; Cascais, casiers à langoustesdes caméras contrôlent l'inviolabilité, de loin en loin. Plus encore qu'en Andalousie, peut-être, c'est le pays des grandes "fincas", propriétés immenses possédées par quelques "grands" du monde portugais. L'inégalité semble plus grande ici que chez nous, et l'écart de richesses assez choquant. La preuve en est que près de 10% de l'ensemble de la population est obligée d'émigrer pour survivre, ce qui me paraît énorme. Pourtant, comme dans le reste de l'Europe, les familles nombreuses sont tombées en désuétude, et la norme est plutôt de un à deux enfants par couple. Cependant, depuis la chute de Salazar en 1974, l'instauration de la démocratie et l'intégration du Portugal à l'Europe, la situation économique commence à s'améliorer, et la population se stabilise progressivement.

 

 

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Lisbonne, 'Elevador'
Portugal : Lisbonne & Cascais
Lisbonne, cireur de chaussures

5 au 8 Mai 2005

Cathy et Jean-Louis