La Hollande a connu son apogée au XVIIe siècle, après avoir bouté dehors les Espagnols. République de 1581 à 1806, elle se distingue de ses voisins notamment par la mise en valeur du statut de bourgeois (richesses obtenues par le travail, commerce international - Mer Baltique, compagnie des Indes Orientales et Occidentales-). A ce propos, si nous regardons maintenant les moulins à vent comme un vestige esthétique, l'emblème des Pays Bas et le signe de plaines sans aspérités exposées aux intempéries nordiques, il faut également souligner qu'ils étaient à l'âge d'or de la Hollande les usines de l'époque, transformant la force du vent en activité mécanique qui servait dans de multiples domaines. Des matières premières importées du monde entier étaient valorisées et revendues au centuple par ce peuple industrieux (base d'un système colonial qui a fait la richesse de l'Europe).

La ville d'Amsterdam (en rouge cerclé de blanc sur la carte) s'est développée à partir du XIIe siècle, date à laquelle des pêcheurs s'installent sur la rive droite de l'embouchure de l'Amstel, en construisant une digue pour se protéger des marées du Zuiderzee (bras de mer intérieur), le Zeedijk (digue contre la mer). Ils édifient également un passage sur l'Amstel équipé d'écluses, tout près de l'embouchure, appelé Dam. C'est ainsi que peu à peu les lieux prennent la dénomination d'Amstel-Dam, qui deviendra Amsterdam (explications trouvées dans le guide du Routard). Du fait de cette prédominance du péril de l'eau, que ce soit les marées et tempêtes marines ou les crues des grands fleuves, la population a dû très tôt organiser son implantation : on ne trouvera donc pas de dédales de rues tortueuses dans cette ville, tout y est rectiligne et ordonné selon un plan précis. En outre, les quartiers étaient consacrés à une classe sociale, un métier, une religion, une provenance précise : lors des grands flux d'immigration (protestants, juifs...), les gens étaient soigneusement triés et un lieu de résidence leur était assigné.

Lorsque nous nous promenons, nous voyons divers systèmes de ponts (levant en se partageant en deux moitiés ou d'un seul tenant), visiblement anciens, étroits et bas au-dessus de l'eau : les bateaux-mouche, très longs, doivent vraiment bien viser le centre pour ne pas racler leur capot de verre ou plexiglas qui protège les passagers. J'apprends toujours à la même source que les canaux et écluses permettent de régler le niveau de l'Amstel d'une part, et dans le même temps de nettoyer les canaux en utilisant le courant du fleuve et les marées du Zuiderzee. Le canal en demi-cercle qui protège la ville du côté de la terre prend le nom de Singel (de omsingelen qui signifie encercler). Lors de l'agrandissement de la ville, divers canaux concentriques viendront compléter le dispositif. Leurs eaux sont boueuses et opaques, mais il n'y a pas de mauvaises odeurs. En été, c'est peut-être différent, bien que la température ne doive pas monter bien haut ici.

Plus nous nous éloignons du centre, moins les maisons sont cossues et plus il y a de bâtiments modernes. L'architecture reflète très bien l'ancienne structure de la ville, où les ouvriers et employés étaient relégués à la périphérie. A l'heure actuelle, de nombreuses péniches semblent ancrées à demeure aux berges, aménagées comme des maisons, avec des pots de fleurs sur le pont et même parfois de l'herbe sur le toit sur une embarcation franchement négligée qui doit servir d'atelier à des artistes, marionnettistes peut-être, d'après le contenu offert au regard. A savoir si cela leur permet de payer moins d'impôt ?

Nous passons devant un établissement de bains publics, ou piscine, en briques rouge foncé soulignée de briques plus claires. Enfin, nous terminons notre séjour par la visite d'un très ancien jardin botanique, style jardin des plantes, où sont collectionnées des plantes sauvages d'un peu partout dans le monde, certaines conservées sous serre dans une ambiance de chaleur et d'humidité la plus proche possible de leur pays d'origine. C'est un conservatoire des plantes tout-à-fait intéressant à visiter, qui doit avoir son charme en toutes saisons et doit probablement servir aux écoles pour aider les enfants à imaginer d'autres climats.

 

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