Dublin me fait penser à l'Espagne. Ce n'est pas une ville franchement belle, mais on la sent dynamique, vivante, active, exubérante même et avide d'indépendance. Je fais le pari que, dans 10 ou 15 ans, elle sera métamorphosée. L'air y est doux (11°C), en ce mois de février, bien que, comme chez nous, il y ait eu quelques jours de neige le mois passé. Le ciel est couvert et parfois une bruine humecte les trottoirs sans émouvoir les autochtones dont les tenues vestimentaires vont de l'hivernal au très déshabillé (parfois même vraiment provoquant chez les jeunes filles).

Si l'on en juge par l'histoire, l'Irlande devrait être anglaise et assimilée depuis longtemps. Pourtant, depuis sa récente indépendance et son entrée dans l'Europe, elle tente par tous les moyens de marquer sa différence. Elle n'est pas dans l'architecture de sa capitale dont les maisons géorgiennes de brique rouge ne dépareraient pas à Londres, mais dans sa signalétique bilingue gaélique-anglais, dans sa bière (la Guiness) et surtout dans le comportement "latin" de ses habitants qui s'expriment fort, gesticulent, le visage animé, et ne semblent jamais s'être imprégnés du phlegme britannique.

Dublin nécessiterait un bon ravalement de façades, mais elle a d'autres priorités. Comme en Espagne, les grues foisonnent, le très moderne (verre, béton, acier) avoisine l'ancien (brique), des bâtiments, voire des quartiers entiers sont démolis, et les chantiers se multiplient, y compris sur l'avenue historique du centre ville percée de part en part. De larges rues sont entièrement piétonnes, peu de voitures sont garées le long des trottoirs, la majorité étant aiguillée vers des parkings aériens, immeubles semblables aux autres. Une circulation dense de tramways (aux lignes futuristes), bus, taxis n'arrive pas encore à éviter les bouchons biquotidiens des banlieusards : il faut dire que l'agglomération contient le tiers de la population de l'Irlande. Les vélos (nombreux) ne sont pas oubliés, qui disposent de voies plus ou moins spécifiques, mais pas partout : les cyclistes sont donc souvent équipés de ces gilets jaunes ou bandes fluorescentes, espérant être vus (et évités) lorsqu'ils se faufilent dans le flot bruyant de la circulation.

Des caméras sont postées à tous les coins de rues, un timbre répétitif aux passages piétons indique aux malvoyants s'ils peuvent traverser (rythme lent pour attendre, accéléré pour se dépêcher de passer), très pratique pour les gens qui, comme nous, ne savent jamais s'il faut regarder à gauche ou à droite. A l'entrée des pubs ou des restaurants, particulièrement à Temple Bar, le "quartier chaud" et touristique, des vigiles filtrent les clients. Le soir, les policiers se multiplient soudainement, attrapent à la volée les jeunes qui portent une bouteille d'alcool et les obligent à la jeter à la poubelle la plus proche. Assez curieusement, les fumeurs sont postés de part et d'autre des rues, aux portes des immeubles, des bars, restaurants, hôtels : interdiction absolue de fumer à l'intérieur. C'est génial ! Enfin on respire ! Par contre, les trottoirs sont jonchés de mégots (et de chewing-gums écrasés, mais pas une seule crotte de chiens, inexistants dans cette ville).

Une petite impression d'être à Prague, avec cette vache grandeur nature et ce bâtiment aux couleurs pastel.

 

Molly Malone, la vendeuse de coquillages

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Dublin
Séjour du 11 au 14 février 2006
Participants : Richard, Sabah, Sammy, Xavier, Michèle, Julien, Jérémy, Jean-Louis et Cathy