Pour changer de la ville, nous nous inscrivons pour une visite guidée des Wicklow Mountains le lundi toute la journée. Nous montons dans une espèce de corbillard à 15 places conduit par un Dublinois (Pat Darcy) efficace et sympathique qui nous commente dans un anglais très compréhensible au micro les lieux par lesquels nous passons et quelques morceaux choisis d'histoire d'Irlande assortis d'extraits musicaux enregistrés sur cassette.
Il nous amène tout d'abord sur les hauteurs de Dublin que, par un miracle de la météo, nous pouvons apercevoir jusqu'à son port sur la mer d'Irlande. Puis nous visitons un cimetière allemand : l'Irlande était neutre à la seconde guerre mondiale mais des pilotes allemands se sont perdus, ont été assignés à résidence, se sont mariés à des Irlandaises et ne sont jamais repartis.
Nous poursuivons notre montée à travers des forêts de conifères plantés serrés et une lande de tourbe et de bruyère parsemée de bouquets de graminées desséchées qui donnent un caractère de désolation et d'âpreté au paysage balayé par les vents. Nous retrouvons les sensations éprouvées en Ecosse lorsque nous descendons et marchons dans un sol détrempé jusqu'à un premier lac glaciaire. Des moraines grises ponctuent la lande parcourue de multiples cours d'eau : gare aux chaussures !
Ce qui est très typique d'un paysage de tourbe, c'est la couleur des lacs, noire, et des cours d'eau, rouille à la mousse jaunâtre, marbrée de reflets huileux. L'eau est propre, mais peu attrayante. Nous apercevons de loin la maison (ou fabrique ?) de Guiness en contrebas dans les arbres près d'un lac à la plage blonde. Après avoir mangé de l'Irish Stew (cela s'imposait) dans un tout petit village, nous visitons les vestiges d'un des premiers monastères (6e s.) et d'une des premières églises d'Irlande (10e s.).
Les Vikings sévissant régulièrement dans la région (avant les Anglo-Normands), l'église disposait d'une sorte de petit donjon séparé à la base circulaire et au toit de pierre conique, aux fenêtres de guet disposées selon les points cardinaux et dont l'entrée qui lui faisait face était située à plusieurs mètres de hauteur : en cas de péril, les religieux s'y réfugiaient et tiraient l'échelle. Les moyens de subsistance dans cette haute vallée fertile provenaient essentiellement de cultures et de l'élevage du porc qui se nourrissait de glands de chêne blanc dont le bois servait pour la charpente et le chauffage et la galle broyée donnait de l'encre noire.
Le groupe se sépare après les explications du guide. Jean-Louis et Richard font l'ascension d'un sommet qui domine les deux petits lacs voisins, les autres partent plus lentement et font une longue marche tandis que Michèle et moi, abandonnées alors que nous en étions encore à admirer les croix celtiques à branches égales reliées par un cercle païen du petit cimetière, nous explorons plus pausément les environs et visitons un petit centre éducatif consacré à la connaissance de la nature par l'art, très inventif. Evidemment, tout le monde arrive en retard, et nous bonnes dernières. Pour nous faire pardonner, nous nous faisons déposer en même temps que les jeunes (peu intéressants) d'un autre hôtel qui ne nous ont pas du tout dérangés, et nous effectuons une dernière marche dans les rues de Dublin bondées de monde.
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Dublin |
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Séjour du 11 au 14 février 2006 |
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Participants : Richard, Sabah, Sammy, Xavier,
Michèle, Julien,
Jérémy, Jean-Louis et Cathy |