Nous
avons eu la main heureuse : le gîte "Le Randonneur" à Saint
Geniès
est une excellente adresse, trouvée
tout simplement sur Internet. Le centre du village est un bijou dont
les maisons de pierre jaune lumineux sont couvertes de vastes toits
pentus recouverts de lauzes, ces pierres sombres superposées
en décalé,
et qui pèsent un poids considérable.
Chaque
mercredi soir des deux mois d'été, les commerçants
organisent une fête
conviviale : la place entourée de petites échoppes temporaires
est emplie en son centre d'alignements
de tables et de bancs. Il s'agit d'une dégustation géante
de mets du Périgord, magrets, confits, foie gras, accompagnés
de pommes de terre
à la Sarladaise (aux cèpes, sautées à la
graisse d'oie), etc, etc. - Nous choisissons du foie gras frais poêlé accompagné d'une
oreillette d'abricot... -.
Nous nous retrouvons assis à côté de
Hollandais qui viennent dans ce village
pour la sixième
année
consécutive,
hébergés
chez un
compatriote
qui a sauté le pas et emménagé définitivement
dans une maison des environs. Le couple se débrouille très
bien en français et nous raconte
que
leur fille aînée (14 ans) étudie six langues
: hollandais, anglais, allemand, français, latin et grec ! Elle
a eu le premier prix cette année à la fin des cours
en chantant la chanson d'Yves Duteil "Prendre un enfant
par la main" que sa mère et moi chantonnons de concert
(elle en connaît mieux les paroles que moi). Les enfants reviennent
en courant et récitent
en riant tous les gros mots qu'ils viennent d'apprendre de leurs
copains
et
copines
français. Parmi
eux, "ta gueule", que la mère, aussitôt, associe à la
chanson de Moustaki
"Avec ma gueule de métèque" qu'elle entonne
en souriant ! Impressionnant !
Notre
hôte, logé au bout de la rue principale qui se termine
près d'un étang
peuplé d'oies cancanières et d'une petite rivière
enjambée d'un lavoir
couvert, propose des chambres en combles aménagées (toits
de lauzes ou d'ardoises) qui
sont aussi
des
rez-de-jardin,
car la maison épouse la déclivité du
terrain.
La piscine, encore plus haut, dont l'eau déborde presque,
semble entourée de verdure et donne l'impression, lorsqu'on
se baigne, d'être
isolée au milieu de la campagne, ne serait le bruit de la circulation
qui monte de la route. Elle n'est surmontée
que d'une butte engazonnée où trône une chapelle
désaffectée aux fresques délavées
et au sol pavé de dalles inégales. Jean-Louis
ne résiste pas et y plonge le soir tard et le matin de bonne
heure dès que le beau temps s'installe.
Issu du nord de la France, notre hôte a "flashé"
pour le Périgord et il
a acheté cet ancien relais de poste dont il a reconverti les écuries
en atelier de menuiserie : c'est
un artisan-artiste-inventeur contrarié, retraité d'un
métier
inavouable qui ne correspondait pas à sa vocation. Les objets
qu'il fabrique et dont la maison est remplie sont superbes et merveilleusement
originaux, sièges, tables, armoires ou rangements divers.
Je remarque en tout premier lieu dans notre salle de bain le dessus
du meuble
à côté du lavabo formé d'un cadre horizontal
contenant du sable peigné
en arabesques artistiques, protégé par une plaque de verre. Dans
son salon, un tabouret m'intrigue, et je lui demande s'il s'agit
d'un jeu. Pas
du tout : l'assise est formée
de cylindres à section hexagonale dont les angles supérieurs
ont
été soigneusement poncés et qui sont dressés
sur une épaisseur de
mousse.
L'assise en est parfaitement ergonomique, chaque cylindre s'enfonçant
différemment suivant la pression qui lui est faite. C'est
d'un confort !
Chaque
matin, nous prenons notre petit déjeuner à la longue
table rectangulaire de la salle à manger. Nous discutons avec
lui, puis d'autres pensionnaires s'attablent à nos côtés,
avec lesquels nous faisons connaissance : c'est un couple de la région
de Metz. Le dernier matin, viendront s'y ajouter un jeune couple d'Anglais
avec
leurs deux petits enfants qui connaissent déjà bien la
France et citent les calanques de Cassis, la Rochelle, Biarritz (le
mari, rugbyman,
a joué
sur le stade de l'Aviron Bayonnais, et s'est essayé au surf).
Illustrations : St Geniès, le gîte, et un joli balcon de Beynac aperçu en descendant du château.
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Périgord noir |
Cathy et Jean-Louis, du 22 au 27 août 2007 |
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