Rome nous a surpris à plus d'un titre. Il pleuvait à verse la veille de notre départ, lors du match Lyon-Rome, et malgré le bleu intense de la mer sertie finement par la côte cantabrique ensoleillée sur la route de Santander où nous prenions l'avion, nous étions un peu inquiets. Une ouverture dans les nuages nous a seulement laisser deviner un petit fragment voilé de la côte corse, avant de découvrir les plages sableuses rectilignes de part et d'autre de l'embouchure du Tibre et les embouteillages sans fin des voies d'accès à la capitale, alors que les Appenins étaient enfouis sous d'épaisses volutes blanches. Jolie lumière, donc, pour éclairer les façades colorées à dominante ocre rehaussées par le vert profond de palmiers et de pins parasols immenses et majestueux, dressés vers l'azur. Parfois, un oranger chargé de fruits renforçait l'impression d'être bien plus au sud que Saragosse située pourtant également sur le 41ème parallèle.
Le premier soir, nous faisons le tour du Colisée, impressionnés par ses proportions et sa longévité (188m x 156m x 48,5m). Nommé à l'origine Amphithéâtre Flavien, il fut construit sur ordre de l'empereur Vespasien en 70 ap. J-C sur le site de l'énorme palais de Néron, la Domus Aurea, en asséchant le lac et détruisant une arène en bois pour les gladiateurs, au croisement des Voies Triomphale et Sacrée, grâce aux ressources issues de la campagne victorieuse de Titus en Judée et au pillage du Temple de Jérusalem... Son surnom lui fut attribué au Moyen Age en allusion aux vestiges de la gigantesque statue voisine "le Colosse de Néron". Le Colisée pouvait recevoir des jeux spectaculaires, comme des combats entre animaux (venationes), la mise à mort par des animaux et d'autres exécutions ainsi que des combats entre gladiateurs (munera), et près de 50 000 spectateurs pouvaient assister à ces spectacles.
Endommagé à plusieurs reprises par la foudre et des tremblements de terre, il a été restauré à chaque fois mais a longtemps servi de carrière pour bâtir les palais avoisinants jusqu'au XVIIIème siècle : tout le marbre et les ornements ont donc disparu, ainsi que des pans entiers de murs. Etant donné les matières premières hétéroclites qui le composent, nous nous demandons s'il s'agit de mauvaise réhabilitation ou bien s'il contenait effectivement de la brique et diverses sortes de pierres, percées de multiples trous qui nous intriguent. Je trouve un site sur Internet qui éclaire un peu ces interrogations et indique que, contrairement à ce que je pensais, un ciment extraordinairement résistant (opus caementicium), contenant une poudre volcanique appelée pouzzolane, est utilisé, permettant une construction plus rapide, plus économique, et l'édification de structures plus complexes comme les voûtes.
Les Romains auxquels nous avons demandé notre chemin n'imaginent pas qu'on puisse "faire" leur ville à pied. Marcher du Colisée à la Villa Borghese ou bien au Vatican leur paraît une aberration, au point qu'ils n'ont qu'une piètre idée du temps nécessaire pour parcourir ces distances. En outre, excédés sans doute par les embouteillages des avenues et l'étroitesse des ruelles, les automobilistes lâchés sur un boulevard vide ne supportent pas la vue des piétons et se font un malin plaisir à accélérer pour les obliger à courir se réfugier sur les trottoirs, nous l'avons nous-mêmes expérimenté à plusieurs reprises (sans le faire exprès bien sûr !). La fréquence des sirènes des ambulances ou de la police laisse imaginer que tous ne s'en sortent pas indemnes... Pourtant le centre n'est pas si grand que ça, et seuls Elisabeth et Jean-Louis B. utilisent dès le deuxième jour la ligne unique du métro.
En réalité, il y a beaucoup de piétons sur les nombreuses places, les rues piétonnes et dans des quartiers si calmes qu'ils semblent des villages isolés au milieu de la campagne. Nous avons repéré quelques cyclistes (sans voie cyclable, ils risquent leur vie tous les jours). Beaucoup de scooters très puissants et équipés de visière, sacoches et autres accessoires étaient garés le long des voies ou dévalaient les avenues à tombeau ouvert ; quantités de voitures minuscules étaient parquées aussi bien perpendiculairement que parallèlement au trottoir, comme s'il s'agissait de mobilettes, et des voitures de fonction grises somptueuses réussissaient miraculeusement à s'insérer dans les ruelles pour acheminer les personnalités près des ministères et administrations laïques ou religieuses .
Rome |
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22 au 26 Février 2007 |
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Groupe de 14 : les jeunes (Sylvain, Cédric, Nora, Anna, Caroline et Mélodie)
et Cathy, Jean-Louis, Richard, Xavier, Michèle, Max, Elisabeth
et Jean-Louis B. |