D'où venons-nous, qui sommes-nous, quel est notre héritage ? Voilà les questions auxquelles l'équipe d'archéologues dirigée par Christian Normand essaie de répondre en analysant les vestiges trouvés dans la grotte d'Isturitz. Depuis dix ans, ces chercheurs se concentrent sur des strates très précises, celles qui correspondent à l'arrivée en Europe de l'homo sapiens - c'est à dire, notre espèce, nos ancêtres directs -. La grotte est située stratégiquement (pour des chasseurs durant la dernière glaciation du Quaternaire) à mi-hauteur de la colline de Gaztelu, sur un éperon rocheux qui barre partiellement la vallée de l'Arbéroue orientée Nord-Ouest Sud-Est, passage obligé des grands troupeaux sauvages vers les cols des Pyrénées occidentales et la péninsule ibérique. Elle a été creusée par la rivière de l'Arbéroue, affluent de la Bidouze qui se jette dans l'Adour, érosion qui s'est effectuée à une époque bien antérieure, bien sûr, à une quelconque occupation humaine. Cette même rivière a ensuite percé au-dessous la grotte d'Oxocelhaya, aux concrétions magnifiques, et elle coule actuellement encore à l'étage inférieur, façonnant les cavités d'Erberua qui ne sont pas ouvertes aux visites du public. - Illustrations : Vue sur la vallée de l'Arbéroue depuis la grotte d'Isturitz - Coupe de la colline de Gaztelu -
Lors de sa visite guidée, Aude Labarge souligne à l'attention de notre groupe l'évolution des croyances sur ces questions fondamentales. En effet, l'étude de la préhistoire est très récente, et il faut rappeler que Darwin (1802-1882) n'a d'abord publié en 1859 que son livre "Sur l'Origine des Espèces au moyen de la Sélection Naturelle, ou la Préservation des Races les meilleures dans la Lutte pour la Vie", attendant plus d'une décennie pour faire paraître en 1871 l'extension de sa théorie à l'homme avec son livre "La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe". On disait alors, à propos des espèces disparues dont on découvrait des fossiles et des vestiges, qu'elles avaient vécu à des époques "antédiluviennes" (avant le Déluge), car la Bible restait encore la référence, bien qu'elle commençât à ne plus être lue de façon littérale. - Photo : Oeuvre d'art de l'Aurignacien : Grotte Chauvet en Ardèche -
La préhistorienne nous fait remarquer que nous n'avons à notre disposition que très peu d'éléments pour reconstituer ce passé, essentiellement des pierres taillées et, accessoirement, quelques fossiles, des ossements, du charbon de bois, des empreintes, des peintures, sculptures, gravures. La majeure partie de ce qui est périssable a disparu (bois, cuir...). Qui plus est, ne sachant interpréter l'ensemble des vestiges, souvent infimes, de simples débris, notre réflexion se base sur 5% seulement de ces trouvailles, qui ne correspond qu'à 0,5% d'une vie humaine, c'est dire la part énorme de subjectivité qui domine dans cette "science" ! Les méthodes se sont affinées au cours du XXe siècle, passant de la prédilection pour les gros éléments et les oeuvres d'art à une analyse de plus en plus fine du terrain exploré. Cependant, jusqu'en 1952, la constitution d'arbres généalogiques à partir des différents fossiles et ossements d'espèces humaines qui étaient peu à peu découverts dans le monde avait pour motivation sous-jacente non avouée de démontrer la supériorité de la race occidentale, caucasienne. - Bien qu'il ait émergé en Afrique, nous ne voyons nulle part encore aujourd'hui la représentation d'un homo sapiens préhistorique à la peau noire. Inversement, les premières représentations de l'homme de Néandertal étaient carrément simiesques et sa "réhabilitation" actuelle le montre sous un aspect presque d'homo sapiens, effaçant la proéminence des arcades sourcilières et la forme de ses mâchoires, et doté d'une peau blanche, bien sûr ! - Illustrations : Cheval de la grotte d'Isturitz - Reconstitution en cire d'un jeune néandertalien par Elisabeth Daynes -
A partir de 1980, les arbres phylogéniques changent de nature et l'on n'emploie plus le terme "race humaine", trop connoté. Avec l'avènement d'Internet, la mondialisation s'applique à la préhistoire et certains préjugés s'atténuent, remplacés sans doute par de nouveaux, car les images et les scénarios que l'on construit sont tributaires de ce que nous vivons au sein de nos sociétés, ils sont et seront toujours subjectifs. Par exemple dans le cas d'Isturitz, on remarque de la part de certains individus de la population locale une propension à vouloir dévier les interprétations émises par les chercheurs, à cause de l'interférence avec la recherche sur les origines du peuplement basque. Il faut toujours garder présent à l'esprit qu'en préhistoire, on étudie l'humanité dans son ensemble, pas un groupement particulier. - Arbre phylogénique des Primates construit à partir de l'analyse comparative des caryotypes et des accidents chromosomiques (des Primates actuels) -
Que nous apprend donc la grotte d'Isturitz sur cette époque charnière de l'arrivée de l'homo sapiens en Europe ? Voici ce qu'en dit Aude Labarge qui se réfère aux recherches de Christian Normand (Cf. également l'article de Nicolas Teyssandier sur la revue Paléo de 2007 qui aborde un point de vue similaire). Pendant le dernier demi-siècle, les archéologues qui étudiaient dans les différentes grottes européennes cette strate des 40 000-30 000 BP (Before Present, nombre d'années antérieures à 1950 après J.-C.) avaient, peut-être sans s'en rendre compte, une idée préconçue de ce qu'ils voulaient trouver : "une civilisation pan-européenne portée par l'homo sapiens arrivant en hordes conquérantes d'Afrique, qui représentait un saut qualitatif considérable par rapport au mode de vie des néandertaliens et expliquait le recul rapide, puis la disparition, probablement due à un génocide, de cette espèce humaine très proche mais néanmoins distincte". L'équipe d'Isturitz, quant à elle, étudie ces strates depuis dix ans avec un regard neuf, et il en est de même pour d'autres archéologues sur plusieurs sites du sud de la France, du nord de l'Espagne et de l'Italie. Elle aboutit à une appréciation bien différente : en lieu et place d'une civilisation uniforme et innovante apportée de l'extérieur, elle rapporte qu'une diversité de techniques lithiques existaient aux premiers stades de l'arrivée de l'homo sapiens dans de nombreux sites ; d'abord très proches de celles de l'époque précédente employées par les néandertaliens (moustérien, châtelperronien), elles ont mis des milliers d'années à s'uniformiser en passant par des stades intermédiaires également divers où les outils s'affinaient progressivement pour finir par se scinder en deux catégories : le matériel "domestique" et celui consacré à la chasse (et la guerre ?). - Peinture rupestre des grottes de Lascaux -
D'après ce qu'on sait, les néandertaliens auraient disparu en 24 000 BP en Espagne du Sud et bien avant en France (30 à 35 000 BP). Cependant, la préhistorienne nous rapporte qu'un os de néandertalien a été découvert cet été dans une grotte voisine, à l'intérieur d'une couche stérile située entre deux strates d'occupation d'homo sapiens. En outre, la datation des strates les plus anciennes d'occupation par l'homo sapiens à Isturitz serait évaluée à 36 000 BP (soit recalibrée à -43 000 ?) : on trouve des éléments concordants relatifs à cette datation en Espagne, dans la vallée de l'Ebre. Les théories actuelles présentent un déplacement de l'homo sapiens d'Afrique vers l'Europe par l'Est du Bassin méditerranéen où il se scinderait en deux voies, l'une suivant le Danube pour donner naissance au centre de l'Europe à la culture de l'Aurignacien typique avant 40 000 BP et l'autre, caractérisée par le Protoaurignacien en Vénétie (40 000 BP), Ligurie (abri Mochi, 37 000 BP), Provence, Languedoc, Ardèche (35 000 et 34 000 BP) (extrait de G. Onoratini, C. R. Palevol 5 - 2006). Ces découvertes à Isturitz (et en Espagne) pourraient suggérer une troisième voie migratoire, contemporaine des précédentes, par l'Afrique du Nord et le détroit de Gibraltar. Cette hypothèse confirmerait ainsi l'intuition du premier archéologue de la grotte d'Isturitz au début du XXe siècle, Emmanuel Passemard, qui avait trouvé des similitudes avec les gisements qu'il avait étudiés auparavant au Maroc, ce qui avait alors été occulté davantage par esprit de xénophobie que pour des raisons techniques. - Carte des premières migrations humaines d'après l'étude de l'ADN mitochondrial des populations (les années sont comptées à partir du présent) -
Une nouvelle difficulté se pose aux scientifiques : alors que la datation au carbone 14 paraissait fiable jusqu'à 45 000 BP, celle-ci s'avère moins facile d'utilisation que prévu. Elle était basée sur l'hypothèse que le pourcentage de cet élément radioactif dans l'atmosphère était stable, et donc absorbé dans les mêmes proportions par les êtres vivants - gaz carbonique (CO2) nécessaire à la photosynthèse des plantes et aliments ingérés par les autres êtres vivants -. Il n'en est rien : le C14 varie sur le long terme avec l'activité solaire (la modulation de son rayonnement cosmique), le magnétisme terrestre et les conditions climatiques. Il est donc nécessaire de calibrer les datations suivant la période de temps à laquelle on se réfère. Les Européens ne s'y sont pas encore résolus, mais on estime qu'avec ces nouvelles données, l'arrivée de l'homo sapiens serait antérieure d'une dizaine de milliers d'années - 55 000 ans calibrés -. De ce fait, il aurait cohabité plus longtemps (plus de 30 000 ans) avec l'homme de Néandertal, non seulement en Europe, mais également au Proche et au Moyen Orient.
Un troisième élément gêne la communauté scientifique. Lorsqu'on a découvert l'homme de Cro-Magnon dans les Eyzies au Périgord, son âge a été mal évalué. En réalité, il avait été enterré dans une couche inférieure de la grotte mais il appartenait à une période postérieure à la date d'arrivée de l'homo sapiens. Et nous n'avons aucun fossile ni ossement humain pour valider l'idée que cette strate de la culture aurignacienne remontant à 30-40 000 BP, jugée la première de l'homo sapiens, lui correspond réellement. Qui sait s'il ne s'agit pas, plutôt, d'une phase ultime du développement de la culture néandertalienne ou alors d'une phase commune aux deux espèces humaines qui coexistent pendant des milliers d'années ? Enfin, bien que des analyses génétiques aient laissé entendre qu'il n'y a pu avoir aucune descendance fertile issue du croisement éventuel d'homo sapiens et de néandertaliens, on n'en est toujours pas absolument certains, et il subsiste le doute que les deux espèces présumées se soient fondues en une seule - et que, par conséquent, l'évolution de ces techniques soient l'effet de ce métissage éventuel -. L'avancement des fouilles à Isturitz permettra peut-être d'apporter une réponse qui est très attendue de la communauté scientifique. - Peinture rupestre de la grotte d'Altamira en Espagne -
Il ne faut pas confondre en outre migration humaine et transmission culturelle. L'épanouissement d'une culture n'est pas obligatoirement le fait d'un déplacement physique des humains. Les chercheurs ont de fortes raisons de penser que l'homo sapiens n'était pas un aventurier errant en quête de nouveauté de par le monde. Il rayonnait au contraire autour d'un ou plusieurs points d'attache dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres au maximum, et sa progression depuis l'Afrique se serait effectuée sur des milliers d'années et à raison de très faibles effectifs distillés dans le temps. On s'est fait une fausse idée du nomadisme car on a réduit à l'échelle d'un individu ce que l'on constate sur des périodes représentant une succession de nombreuses générations humaines. Pour mémoire, la culture de l'Aurignacien qui est l'objet de cette étude a perduré sur 10 à 15 000 ans ! Par contre, il est évident que chaque objet a bien été réalisé par un individu donné. - Peinture rupestre de Lascaux -
Il existe donc un nomadisme culturel, porté par une succession de générations, chaque culture répertoriée durant sur 3 à 4 000 ans (à comparer aux 2 000 ans du christianisme qui serait ramené à une seule et unique culture). Entre 10 000 et 40 000 ans, on distingue cinq grandes cultures, et les archéologues s'attachent à découvrir où elles ont commencé et comment elles se sont propagées. Une culture naît quelque part, et on la distingue par une série d'éléments dans les couches archéologiques que l'on associe à un fossile directeur. Les cultures préhistoriques sont toutes repérées à la taille du silex qui évolue dans le temps. Par exemple, un outil en forme de carène est caractéristique de l'Aurignacien, tandis qu'un biseau aplati en forme de burin caractérise plutôt une époque postérieure appelée le Gravettien, alors que le Solutréen est reconnaissable à ses instruments lithiques en forme de feuille de laurier de 2 mm d'épaisseur taillés en retouches couvrantes. Les outils en forme de carène de bateau se retrouvent partout en Europe, leur apparition s'est faite à l'Est et s'est propagée vers l'Ouest. Il y a donc eu transmission de savoir-faire de proche en proche. - Outillage caréné de l'Aurignacien -
A Isturitz, les géologues et sédimentologues lisent les strates. En tout, 37 chercheurs, chacun spécialisé dans un domaine, étudient le gisement archéologique qui est exploité chaque année par 50 fouilleurs, soit 100 personnes qui travaillent à décrypter les vestiges. Ceux-ci comportent deux temps d'occupation pendant l'Aurignacien où l'on distingue le typique de l'archaïque séparés par 8 000 ans. Ils utilisent les mêmes outils et la strate inférieure remonte à 36 000 BP (ou 43 000 calibré ?) qui correspond à la première installation de l'homo sapiens dans les Pyrénées. On y trouve beaucoup d'ossements, notamment de cheval (le plus chassé), de bison, de cervidé. On a déterminé ainsi une écologie de la chasse : aucune sélection n'a été constatée dans le gibier, on a trouvé mélangés aussi bien des restes de jeunes adultes que de séniles, ainsi que des foetus, donc même les femelles gravides étaient visées. La grotte servait de boucherie. Il y a des traces sur les pierres de grattage, sciage, désarticulation, on y travaillait la peau, les os étaient fendus pour en récupérer la moelle, les animaux étaient exploités en totalité. Des outils en forme de poinçons, de lissoirs suggèrent la confection de vêtements et les nombreuses perles en os (en forme de petits paniers) - 400 éléments de parure - montrent qu'on est loin de l'image d'Epinal d'hommes préhistoriques quasi nus à peine protégés du froid par une fourrure brute pendant d'une épaule ou ceignant les reins. - Isturitz. Têtes de Cheval long. 4,5 cm -
L'os n'est pas travaillé sur place, par contre la pierre de talc, le lignite, l'hématite sont transformés dans la grotte, c'est un indice de spécialisation et de répartition des tâches. La grotte d'Isturitz est donc utilisée comme un camp de base où l'on vit plusieurs mois d'affilée, bien au-delà d'une halte estivale, pour effectuer le travail sur les matières premières animales. La strate au-dessous, plus ancienne, marque le même genre de vie, les mêmes conventions, mais les perles en os n'existent pas encore. Par contre, il y a beaucoup de coquillages percés, de façon pas toujours volontaire (écrasement ?), dont on ignore l'usage. On déduit de ces observations que les homo sapiens se déplaçaient sur leur territoire. Dans la grotte, on accumulait des réserves pour la fabrication de futurs vêtements, on amassait des matières premières. Toute la famille élargie était réunie, y compris les enfants - on a retrouvé des dents de lait, ainsi qu'une dent d'adulte arrachée (la question reste posée de savoir si son propriétaire était vivant ou venait juste de mourir lorsqu'on la lui a arrachée..., dans ce dernier cas, ce serait dans le but de la récupérer pour une utilisation ultérieure...). La cavité est structurée. Dans le secteur "Extension" gisent les parures, au fond, les outils et les ossements. Cela dénote une qualité de vie indéniable, avec des lieux de travail différenciés, des habits brodés ornés de perles. Si les trous étaient tous les 5 mm, ce ne pouvait être du cuir, mais des vêtements très travaillés, esthétiques, dont le type d'accessoires était identitaire, qui différaient de ceux trouvés dans des grottes plus éloignées des Pyrénées ou en région Aquitaine. Le silex occupe une place importante. Les occupants de la grotte étaient en contact avec de nombreux autres groupes humains qu'ils côtoyaient dans un rayon de 30 à 70 km. Ils avaient des haltes de chasse, des gîtes à silex, d'autres à colorants. - Isturitz. Tête de bouquetin -
On constate parfois qu'une culture représentée sur une strate ancienne n'est plus présente sur la strate qui lui succède, alors que les humains sont toujours présents : on en déduit qu'il s'est produit un phénomène d'acculturation. Puis ces humains partent, remplacés par d'autres, comportant d'autres coutumes. Dans certaines grottes du Nord de l'Europe, on a découvert un chevauchement des strates de châtelperronien, attribué aux néandertaliens, avec des strates d'Aurignacien, attribué à l'homo sapiens. Ce n'est pas le cas à Isturitz, où l'on ne voit que de l'Aurignacien très ancien. Durant les phases préliminaires d'une culture, on distingue souvent les résidus de cultures plus anciennes. Les générations préhistoriques sont courtes et les savoir-faire se perdent rapidement (entre 100 et 500 ans). Parfois, des phénomènes culturels supplantent très rapidement ceux existant, sans que ces changements soient aucunement liés au climat, ce qui fait penser à des effets de mode. Ainsi, un bouleversement s'effectue à l'heure actuelle par rapport à l'idée que l'on se fait de l'évolution des cultures et de leur transmission pendant la préhistoire. - Isturitz. Têtes de Cheval long. 7 cm -
Enfin, pour terminer cette rétrospective, je me suis aperçue au cours de mes recherches sur Internet que, contrairement à ce que j'imaginais, l'homo sapiens ne quittait pas l'Afrique (l'Ethiopie ?) pour se diriger vers un éden verdoyant et tempéré. Issu probablement d'une communauté isolée d'homo erectus entre 200 et 100 000 BP, il commence à migrer vers 60 000 BP. A cette époque sévit la dernière glaciation du Quaternaire, dite de Würm, qui débute, selon les auteurs, vers 115 000 BP ou 75 000 BP. A son arrivée, l'homo sapiens trouve en Europe un climat froid, pendant 4 à 5 000 ans, auquel succèdera un climat plus tempéré, durant 2 à 3 000 ans, alternance qui se poursuivra et trouvera son maximum glaciaire autour de 22 000 BP, avant de prendre fin vers 10 000 BP. Le pourtour méditerranéen, et notamment le Sahara, connaît durant plusieurs périodes du passé un climat tempéré humide, comme en témoignent les harpons, les hameçons en os et les peintures rupestres du Hoggar. - Isturitz. Baguette demi-rondes à décor géométrique -
Ce refroidissement a notamment pour conséquence une baisse du niveau des mers d'une centaine de mètres et l'établissement d'un climat périglaciaire en Europe, aboutissant à de profondes modifications de la faune et de la flore. Durant les périodes glaciaires, l'eau est mobilisée sous forme de glace et le paysage est généralement une steppe froide et sèche, dans laquelle dominent les Graminées. Il existe quelques Pins et Genévriers et de rares feuillus, dans des zones plus humides ou abritées. La faune est caractéristique de ces espaces ouverts et froids : Antilopes saïgas, Bisons, Mammouths, Rennes, Rhinocéros laineux, Renards polaires, ainsi que des rongeurs tels les Lemmings. Les carnivores qui s'adaptent tant aux climats froids que tempérés subsistent : Hyènes, Lions, Loups. Lors des périodes de radoucissement climatique, y succèdent des paysages de forêts et de prairies dans lesquels se rencontrent des Aurochs, Cerfs, Chevreuils, Daims, Sangliers ... - Arudy. Bouquetin -
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Exposition Aquitaine Préhistorique au Musée Basque
La campagne de fouilles 2010 dans la grotte d’Isturitz (Article Service régional de l'archéologie - SRA)
La campagne de fouilles débutée en 1999 dans
la grotte d’Isturitz s'est poursuivie jusqu'à cette année
2010 où une petite équipe est venue clôturer cette campagne.
Menée sous la direction de Christian Normand du SRA Aquitaine, le
premier objectif de ces fouilles était de connaître la nature
et l’évolution des occupations humaines dans cette cavité entre
40 et 30000 ans. Au-delà, il s’agissait de donner à ce
lieu majeur de la Préhistoire européenne toute sa place dans
les débats en cours sur cette période fondamentale qui voit
le remplacement de l’Homme de Neandertal par notre ancêtre direct,
l’Homme anatomiquement moderne (ou Homme de Cro-Magnon).
De fait, les remarquables données acquises durant les campagnes de
fouilles de ces dernières années nous permettent désormais
de connaître précisément le mode de vie des groupes humains
qui ont fréquenté alors la grotte, et notamment ceux que l’on
nomme les Aurignaciens.
2010 est la dernière année de cette opération.
Il s’agit de vérifier l’hypothèse, émise
en 2009, d’une arrivée progressive, il y a au moins 37000 ou
38000 ans, de petits groupes humains aurignaciens dans une grotte qui était
devenue un repaire de carnivores - principalement de Hyènes - après
le départ des derniers néandertaliens.
En parallèle, se poursuivent les recherches sur les Magdaléniens,
lointains successeurs des Aurignaciens, qui ont investi intensément
Isturitz il y a près de 16500 ans, et qui y ont abandonné les
très nombreuses pièces d’art mobilier qui font de ce
gisement un des plus réputés dans ce domaine.
Photo Service régional de l'archéologie (SRA) : Depuis 1999, Christian Normand dirige les fouilles à Isturitz.
Christian Normand interviendra à deux reprises au
musée basque dans le cadre de l’exposition « Aquitaine
préhistorique » :
- vendredi 8 avril 2011: visite guidée de l’exposition suivie
d’un
déplacement aux grottes d’Isturitz et Oxocelhaya où il
assurera une visite du chantier de fouilles l’après-midi (renseignements
et réservations auprès de Jean Idiart au 05.59.59.08.98)
- jeudi 28 avril 2011 à 18h au musée : conférence « Un
siècle de recherches dans la grotte d’ Isturitz », entrée
libre
AULAME, Aude Labarge, Médiation en préhistoire - Visite guidée de la grotte d'Isturitz dans le cadre des Mercredis des Sciences - Thème : "1999-2008, dix ans de fouilles contemporaines" - Nouveaux regards sur la préhistoire. | Préhistoire à Isturitz-Oxocelhaya |
23 Septembre 2009 |