Il
nous donne un "truc"
pour ne pas confondre la vesce et la gesse : si les nervures d'une
grande feuille sont en V, il s'agit d'une vesce, si elles sont parallèles,
c'est une gesse ! Des "bijoux" sont posés de toutes
parts sur les feuilles et brillent de mille feux de nuances métalliques
bleu-vert-jaune. Ce sont des chrysomèles, et leurs iridescences
changent selon l'incidence des
rayons et leur exposition
à la lumière tamisée du
sous-bois. Une étude scientifique
de la nature de ces reflets explique que la chrysomèle n'est
pas colorée par des pigments, contrairement à la feuille
sur laquelle elle repose : c'est la structure de la surface de ses élytres
qui renvoie les rayons
lumineux de façon coordonnée, et non diffuse, un peu à la
façon d'un
laser peut-être, la couleur dépendant de l'incidence de
ces rayons, si je comprends bien. L'étude est basée sur
la Chrysolina fastuosa,
à
dominante
rouge,
mais je pense que le principe est le même pour celle-ci. -
Photos : Chrysomèle. Les nervures en V de la
grande vesce. -
Elle
est donc probablement aussi recouverte d'une "multi-couche",
façon gâteau
mille-feuilles où la pâte serait en chitine et la crème
intercalée,
une substance encore inconnue, de l'air, ou autre chose. L'aspect
métallique
est dû
au
fait que
la surface est relativement plane, dans le sens où il n’y
a pas d’aspérités
de l’ordre de la longueur d’onde incidente sur les élytres.
D'autres êtres sont dotés aussi de couleurs structurelles. Je
pense que ce sont celles qui me posent tant de problèmes à la
photographie, l'appareil étant
rétif à capter ces rayons lumineux trop coordonnés qui
l'éblouissent,
certaines fleurs, particulièrement
des blanches, jaunes, bleues ou mauves, des papillons dont je n'obtiens jamais
le rendu exact de leurs coloris, des oiseaux comme le paon ou le martin-pêcheur,
ou des poissons tels
que l’ablette
(Alburnus alburnus) dont, aujourd’hui encore, on broye les écailles
pour réaliser
l’enrobage coloré des perles synthétiques. -
Photo : Chrysomèle -
Nous
retrouvons nos amies les orchidées, dont Dimitri relève
le faible nombre d'espèces au Pays basque (une dizaine)
par rapport aux 70 espèces différentes que l'on découvre
dans le Vercors. La consoude aux
fleurs tubulaires étale
ses larges feuilles. Cette plante prisée depuis l'antiquité pour
ses propriétés cicatrisantes et curatives se trouve encore
fréquemment
autour des anciens hôpitaux médiévaux qui jalonnent
le chemin de Compostelle. Des pavots jaunes étalent leur corolle éclatante
et éclipsent les discrets géraniums. Le saxifrage
hirsute doté de feuilles
en rosette poilues affectionne les sous-bois et vallons ombragés
et humides.
Il
fait partie du cortège
floristique de la hêtraie sapinière montagnarde fraîche, à Scille
lis-jacinthe, sur sol calcaire.
Il optimise sa croissance en fonction du micro-climat local et de
son
orientation
:
si la graine est tombée dans un endroit peu favorable,
elle se développe
en contournant une roche voisine pour y chercher de meilleures conditions
d'ombre et
d'humidité. Nous observons un "Petrocoptis
pyrenaica" ou "Lychnis des Pyrénées" :
Dimitri nous signale que
cette plante a été tout particulièrement étudiée
par le naturaliste et biologiste de l'université de Pau, Claude
Dendaletche. Bien
sûr, contrairement à ce que son nom grec pourrait laisser
croire, elle ne rompt pas les pierres, mais affectionne seulement les
fissures humides ! Je
trouve sur Internet une thèse de Deletraz dont le chapitre portant
sur l'impact
du
trafic routier
en montagne s'appuie sur la thèse de Claude Dendaletche intitulée "Ecologie
et peuplement végétal des Pyrénées occidentales
- Essai d'écologie montagnarde", rédigée en
1973, et rapporte des éléments de sa recherche sur Petrocoptis
pyrenaica. - Photo : Orchidée. Mouche. -
Si
Claude Dendaletche a écrit 55 pages sur la question, c'est que
cette plante est sûrement très originale.
En effet, non seulement c'est une espèce
endémique
des Pyrénées
occidentales septentrionales, mais en plus, elle ne devrait pas s'y trouver
car il s'agit d'une plante méditerranéo-montagnarde ! Que
s'est-il passé
? Gaussen,
en 1928, développe la
théorie de l'hypothèse xérothermique. Repoussées
sur le versant espagnol pendant la période glaciaire, Petrocoptis
pyrenaica et d'autres plantes méditerranéennes auraient
profité d'une
période
chaude, postérieure
aux glaciations, nommée xérothermique. Ces dernières
auraient alors peuplé les
basses vallées pyrénéennes, surtout dans les stations
calcaires qui sont particulièrement sèches et chaudes.
Mais un climat plus rigoureux s'est développé depuis et
les plantes méditerranéennes ou demi-méditerranéennes
en ont été victimes. Quelques unes, pourtant, ont pu se
conserver en quelques coins privilégiés. Cette théorie
laisse inexpliquée la présence d'une colonie xérothermique
sur le Chemin de la mâture, en vallée d'Aspe, qui abrite
des espèces (Aethionema saxatile) que l'on ne retrouve pas au
sud, à longitude égale. - Photo
: Torrent. -
En
ce qui concerne Petrocoptis pyrenaica, Claude Dendaletche suppose que
le morcellement de son aire
de répartition initiale, ne laissant que
des isolats où elle a persisté, a induit son polymorphisme
actuel par dérive génétique. Par exemple, en vallée
d'Aspe, de nombreuses populations sont sans poil alors qu'il s'agit
d'une caractéristique généralement
marquée. L'étude de Petrocoptis Pyrenaica
est une illustration de ce qui s'est passé pour tout
un cortège floristique très riche : un
contingent important de méditerranéo-montagnardes a gagné le
Pays basque, et surtout des plantes calcicoles de stations sèches,
rochers et pelouses.
Petrocoptis
Pyrenaica s'en distingue toutefois
par son extrême hygrophilie (besoin en eau) qui la cantonne dans
les abris sous roche,
les entrées de caverne ou à la base de falaises carbonatées
ombragées
dont l'ambiance fraîche en
plein été favorise la condensation d'une rosée presque continue
pendant
la saison sèche
et chaude. Elle
s'y
trouve
en association
avec d'autres espèces, formant un groupement spécial très
riche en espèces endémiques. Ainsi, la traditionnelle
antinomie
'flore méditerranéenne / flore atlantique' ne correspond
absolument pas à la réalité aspoise (ni à celle
de la gorge d'Holzarte dans le massif calcaire du Pic d'Anie) qui montre
une très
forte intrication des deux ensembles : il
existe donc des stations xérothermiques
(chaudes et sèches) aussi bien au nord qu'au sud, mais
elles sont plus spectaculaires au nord, par effet de contraste. -
Photos : Cardamine des prés - Lamier pourpre -
L'étude
espagnole de Pedro
Montserrat, également basée sur
celle de Claude Dendaletche, apporte de nouveaux éclairages sur cette
plante décidément bien particulière. Pour ce chercheur,
l'évolution de Petrocoptis pyrenaica s'est faite au contraire très
lentement, au rythme de la formation des Pyrénées,
et elle a été favorisée par sa graine qui germe, protégée
par sa capsule orientée diagéotropiquement (même préfixe
que pour diaspora), à l'horizontale,
ce qui favorise l'isolement en petites populations et la dérive génétique.
Grâce à une étude au microscope à balayage, il
a déduit
de sa morphologie l'écologie de sa germination. L'origine subtropicale
d'endémiques
associées fait penser à l'origine tertiaire ancien de cette
famille, qui vivait sous un climat chaud et humide qui s'est progressivement
continentalisé et
refroidi lentement par surélévation. Les
Pyrénées conservent ainsi une haute
biodiversité, soit environ 3500 taxa de plantes vasculaires dont à peu
près 200
seraient endémiques de la chaîne. Dans
la moitié occidentale des Pyrénées, la plupart
de ces espèces se trouvent aux étages montagnards supérieur
et subalpin (1400-2200 m),
et elles colonisent plutôt les éboulis et les falaises dans des
terrains calcaires. - Photo : Lamier jaune. -
Lorsque
nous arrivons en vue de la passerelle, nous observons la profonde entaille
creusée dans le roc par
le torrent. Le canyon encaissé d'Holzarte est resté longtemps
sauvage et préservé car sa morphologie décourageait
les investigations des humains qui ne s'y sont aventurés que depuis
fort peu de temps. A partir de novembre et en
hiver, on peut y voir le petit tichodrome échelette voleter à la
manière d'un
papillon tout contre ses falaises à la recherche d'insectes, araignées
et autres invertébrés. Des
craves à bec
rouge se déplacent en bandes dans l'étroit passage. A cette distance,
je trouve difficile de les différencier des chocards à bec
jaune que nous avions observés
de si près en Corse, lorsque nous pique-niquions sur le Monte Ortu. Le
long du sentier, des euphorbes arborent des bractées vert-jaune imitant
des fleurs.
Dimitri
attrape
une larve
de criquet dans
sa première phase après l’œuf, dont on peut voir
le cycle complet sur le site en lien. Un charençon sans
rostre est posé sur une renoncule (ou un fraisier géant ?)
: le site en lien montre une collection de photos magnifiques de ces coléoptères. -
Schéma : Rostre de charençon. -
Il évoque la figure de Pablo
Tillac, peintre,
graveur, sculpteur et illustrateur français
qui a vécu
et travaillé essentiellement
au Pays basque. Son érudition est grande, il pratique, outre le
français,
le basque, l'arabe, le grec, l'anglais, l'hébreu, le castillan.
Il travaille énormément
avec des techniques variées, huile, aquarelle, fusain, pastel,
sanguine, mine de plomb, estampe. Ses sujets sont les scènes de
la vie, les comportements humains, le Pays basque sous tous ses aspects,
sites, monuments, marchés,
trinquets, et bien au-delà. Ses œuvres
ont valeur de documents ethnographiques et sont conservées
au Musée
basque de Bayonne et à Cambo. Il nous parle également
de Jesus
Echevarria, sculpteur basque émigré en France, dont
la mairie de la ville d'Anglet possède la série
des onze sculptures sur bois de "La
Canción
del Mío
Cid", le musée basque de Bayonne deux sculptures
et la Villa Arnaga d'Edmond Rostand à Cambo Les Bains "Le
Sacre du Printemps" et six oeuvres de la Genèse. - Photo
: Ail des ours. -
Le sentier domine le torrent et traverse
une hêtraie au feuillage vert tendre encore clairsemé. La
mésange
charbonnière nous accompagne de son chant.
A son grand étonnement, Dimitri reconnaît ceux du grimpereau
des jardins et du grimpereau des bois, deux oiseaux qui diffèrent
seulement par le son qu'ils émettent : nous sommes juste à la
limite des deux espèces,
à 800 mètres d’altitude, et c'est très rare de
les entendre ensemble sur un même territoire. Une fauvette à tête
noire nous charme de son chant très
modulé. Au pied des hêtres, des
plaques violettes de Lathrée
clandestine apprécient l'humidité et la fraîcheur de ce fond de vallée
où résonne le torrent. Elle parasite divers
arbres (peupliers, saules, aulnes, chênes ou noisetiers) aux dépens
desquels elle se nourrit. Elle n'a ni feuilles ni chlorophylle, et puise
sa nourriture
dans les racines
de ses hôtes grâce à des suçoirs. Dimitri
nous donne un moyen mnémotechnique de distinguer le hêtre du
charme à l'examen
des feuilles : "le
charme d’Adam
est d’être à poil", les charmes ayant des feuilles
dentées
alors que les Hêtres ont des feuilles poilues (un fin duvet dépasse
du lobe de leurs feuilles). -Le
mot charme est issu du nom latin du charme commun, 'carpinus', qui serait
formé sur des racines celtiques, 'car', désignant le bois et
'pen' désignant
la tête, le bois de charme servant à fabriquer
les jougs.- Photo : Comparaison des feuilles de charme et de hêtre. -
Après
un examen plus attentif, notre guide précise qu'il s'agit bien
de charme, et non pas d'orme.
En effet, alors que ce dernier existe depuis 65 millions d'années,
il a quasiment disparu d'Europe de l'Ouest à la fin du XXe siècle
par notre faute. Cultivé
de manière intensive dans toute
l'hémisphère nord depuis des siècles, on privilégia
la multiplication par rejetons et éclats de racines (c'est à dire
par bouturage)
au lieu
des
semis,
une
pratique qui
engendra son appauvrissement génétique. En 1919, des ormes
des Pays bas furent atteints par la graphiose, une maladie
fongique
de
l'orme
vraisemblablement d'origine
asiatique, qui
s'étendit rapidement au nord de la France. Agissant par l'intermédiaire
du champignon Ophiostoma ulmi transmis par le scolyte de l'orme, un coléoptère,
elle se transmettait aussi par contacts racinaires des arbres plantés
serrés en haies ou en futaies denses monospécifiques. Une
deuxième infestation
par
une nouvelle souche encore plus agressive se produisit vers 1970 à la
faveur d'importations de grumes de l'Asie vers l'Europe, montrant que les
décennies ne nous avaient rendus ni plus sages, ni plus prévoyants,
ni plus prudents. A cet arbre aux multiples vertus sont désormais
préférées
des essences exotiques causes de sa mort au risque, d'une part, de dégrader
de façon irréversible les régions dont elles émanent
et, d'autre part, de provoquer
de nouvelles
épidémies sur nos espèces végétales
locales... - Photo : Lamier pourpre -
La
distinction entre la luzule et le jonc s'effectue, elle, en considérant
la tige. Celle de la luzule, qui est un carex sans
fleur,
est dotée d'une section
triangulaire, au contraire de celle du jonc qui est circulaire. Dans
la boue, un petit blaireau a laissé l'empreinte de sa patte. Ici,
les isards, dont la population est en croissance, sont de passage à l'automne.
Dimitri nous invite à goûter les feuilles de l'alliaire
officinale à la fraîche saveur aillée qui nous désaltère,
curieusement. Le sous-bois est entièrement tapissé d'ail des
ours en fleurs. Il a pris le relais de la Scille lis-jacinthe
que nous avions admirée sous la neige dans les Arbailles
lors de notre balade au Zabozé, et qui fleurit en décalé avant
l’ail
des ours, au moment où les bourgeons des hêtres éclatent
à peine et que le sous-bois est encore clair. - Photo : Empreinte
de pas de
blaireau. -
Nous
apercevons quelques sapins pectinés rescapés de l'exploitation
'à blanc' de la
forêt hêtraie – sapinière initiale. Si elle n'avait
pas subi ces avanies, nous aurions dû la trouver intacte, car la forêt
'climax' est le sommet stable d'une évolution naturelle qui se produit
lors du réchauffement
terrestre après une période de glaciation. La Hêtraie
est apparue à -4000
ans, après une végétation de steppe, puis un développement
progressif de plantes pionnières auxquelles elle a succédé.
En
revanche, les
landes
ou les garrigues
sont
des stades
transitoires provoqués par incendie ou par l'homme. Sur un sol acide
s'installe la
lande ou la forêt
suivant l’altitude. Une végétation de garrigue dure 30
ans, puis elle fait place au chêne
vert, au chêne blanc,
et enfin au pin
d’alep qui est la forêt 'climax' de Provence.
A Holzarte, le problème, c'est que l'arrêt de l'exploitation a
laissé une
forêt
dont tous
les
arbres
ont le
même âge, soit aujourd'hui environ 80 ans. Ce sera différent
dans
un
siècle
lorsque
les semis naturels auront développé de nouvelles générations, la forêt
se rééquilibrera,
permettant une meilleure biodiversité,
notamment animale. - Photos : Grassette, plante carnivore. -
Une
petite population de grassette
grandiflora, carnivore, étale ses feuilles où les insectes
piégés sont lentement
digérés par les
sucs. La
valériane des
Pyrénées s'apprête à fleurir
dans les mégaphorbiaies (ensemble de hautes plantes herbacées
vivaces et de roseaux) qui forment une transition entre la zone humide voisine
du
torrent dans le fond
du vallon
et
la forêt.
Dimitri nous fait remarquer que les chrysomèles se
reproduisent sur ses feuilles que les larves vont consommer dès la
sortie de l'oeuf, alors qu'à leur stade adulte elles ne la broutent
pas. Je
n'en trouve pas confirmation, mais je lis au contraire que les 37 000 espèces
de chrysomèles qui existent dans le monde (650 en France)
sont toutes phytophages (herbivores) et très spécialisées
(oligophages), ne choisissant qu'une plante et ses plus proches cousines
: les plants de
pomme de terre pour le doryphore, la menthe
pour la Chrysolina coerulans, les feuilles de concombre pour la Diabrotica undecim-punctata,
l’ortie royale pour la Chrysolina fastuosa par exemple.
Dans le cas de la chrysomèle des racines de maïs abondamment décrite car elle ravage les cultures, les oeufs sont déposés au cours de l'été à côté des racines des plants de maïs. Ils hivernent dans le sol, les larves sortent au printemps et se nourrissent des racines de maïs : les jeunes larves entrent à l’intérieur et en mangent le cœur qui devient creux, alors que les larves les plus âgées attaquent les racines premièrement émises, plus près de la tige de maïs. Les chrysomèles adultes se nourrissent avec des soies de l’épi, du pollen et des feuilles. Elles consomment aussi des pollens d’autres plantes comme le tournesol, la courge, la pastèque, le haricot, la luzerne, le soja. - Photo : Valériane des Pyrénées. -
Son
histoire est similaire au ravageur de l'orme. Originaire d’Amérique
Centrale, cet insecte a probablement profité de liaisons aériennes
entre les Etats-Unis et l’Europe
lors de conflit entre les Balkans pour s’établir sur notre continent
où il a été détecté pour la première
fois en 1992 en République fédérale de Yougoslavie (Serbie),
près
de l’aéroport international de Belgrade. A partir
de ce premier foyer, il a rapidement atteint les pays voisins. C’est
ainsi que depuis quelques années, il a également été observé
en Italie, en Autriche, en Suisse, en France et aux Pays-Bas (ainsi qu’en
Belgique en 2003 et 2004). Il peut se déplacer sur une distance
de 30 à 40 km chaque année, mais à l'aide des moyens
de transport comme les camions et les avions, il peut faire des distances
beaucoup plus grandes. La chrysomèle est souvent retrouvée
en Europe à proximité des
aéroports. Ses larves sont moins mobiles et restent sur la parcelle
où elles ont été pondues. -
Photos : Escargots. Chrysomèle. -
Le
mode de vie sédentaire des
chrysomèles et leur instinct grégaire les rend particulièrement
exposées à la prédation. Il n'est donc pas étonnant
d’observer, a posteriori, qu'elles aient développé au
cours de leur évolution des mécanismes de protection variés
contre leurs ennemis naturels.
Elles
sont souvent brillamment colorées
(comme nous l'avons vu plus haut) et ce caractère distinctif est un
signal d'avertissement de leur toxicité. La défense chimique
est en effet très
répandue au sein de la famille. Les
substances défensives utilisées
peuvent être stockées dans le sang et les tissus de l’insecte.
Lorsqu'il est inquiété, elles peuvent également être émises
par saignée réflexe ou depuis des glandes spécialisées.
Ce sont de véritables armes chimiques qui les protègent
de la prédation. Elles doivent agir rapidement et être au moins
dissuasives, irritantes voire toxiques. La diversité des composés
chimiques présents dans les sécrétions défensives
de ces insectes est étonnante. La
plupart sont d'origine autogène mais certaines espèces séquestrent
des composés secondaires des plantes pour élaborer leur propre
stratégie défensive. En outre, les chrysomèles sont
au cœur d'une
communication chimique intense : elles appréhendent leur environnement
grâce
aux odeurs émises
par les plantes et se protègent de la prédation en libérant
dans l'atmosphère un bouquet de composés volatils répulsifs
ou toxiques. - Photos : Coccinelle (Halyzia sedecimguttata
?). Fritillaire des Pyrénées
ou fritillaire noire. -
SOMMAIRE | Pages | 3
|
Balade naturaliste avec Dimitri Marguerat | Holzarte |
28 avril 2011 |