Un départ difficile
Ses
pires prédictions se réalisent. Nous sommes assis dans la
salle d'attente, les bagages enregistrés, un peu étonnés,
mais sans plus, du peu de monde qui reste, une fois le flot de voyageurs
écoulé dans l'avion pour Athènes, et nous lisons tranquillement
, quand une hôtesse vient annoncer que l'avion aura une heure de retard,
mais que les correspondances seront tout de même assurées.
Je ne suis pas inquiète : j'ai vu sur le panneau d'affichage électronique
des arrivées que l'avion en provenance de Nice était annoncé
avec du retard. J-L se replonge dans la lecture de son livre "La tempête",
dont le protagoniste principal est le tableau de Giorgione exposé
au musée "L'Academia" deVenise, et je me remets à
l'apprentissage de la langue italienne.
Longtemps
après, une hôtesse surgit de nouveau d'un pas pressé.
Il est déjà 15 heures 30 passées. Elle appelle les
personnes qui transitent par Nice pour aller en Italie. Nous nous précipitons.
Elle nous enjoint de ressortir de la zone "enregistrés"
pour nous présenter au guichet d'Air Littoral. Deux solutions nous
y sont proposées : essayer de prendre le Bordeaux-Paris de 16 heures
25 puis Paris-Venise, qui arrivera à 22 heures 30, ou bien passer
la nuit à Bordeaux et trouver de nouveaux horaires le lendemain.
Bien sûr, tout le monde choisit la première option, bien que
le délai soit très court pour y parvenir. Nous sommes un groupe
de huit personnes. Il faut qu'un employé aille récupérer
en bas nos bagages prêts à embarquer. Le contraste aurait été
amusant (si nous n'avions été aussi tendus) entre la hâte
et l'excitation du personnel d'Air Littoral pour arriver à un arrangement
et la lenteur nonchalante du préposé aux bagages qui doit
faire trois aller-retour avec son petit chariot pour nous les amener, et
en se trompant en plus (il en a monté un de trop qui n'appartient
à personne du groupe).
Nous
partons au pas de charge dans l'autre hall de gare. Le couple de personnes
âgées a du mal à suivre. Le mari marche mal et sa femme
pousse le chariot des bagages comme elle peut. Mais ils refusent tous deux
mon aide. Nous enregistrons de nouveau les bagages, cette fois via Paris
au lieu de Nice, et rejoignons le groupe des voyageurs en partance. A Paris-Roissy,
nous attendons nos coéquipiers (tous, sauf le jeune Italien qui n'a
pu monter, faute de place, et devra attendre le lendemain pour rejoindre
son pays natal) et échangeons notre listing informatique dont J-L
a la charge contre des cartes d'embarquement en bonne et due forme. Il est
environ 6 heures et demi du soir. Les trois couples se dispersent et nous
allons attendre sur les sièges plus confortables d'un snack-bar de
Roissy. Nous dînons d'une sorte de crèpe bretonne fourrée,
arrosée de bière à la cafétéria située
à l'opposé du hall, car le bar n'offre plus que des sandwichs,
avant de reprendre l'attente dans la salle d'embarquement pour Venise. Enfin,
nous montons dans l'avion pour nous apercevoir qu'on nous sert à
dîner ! (que nous ne refusons pas, mais nous aurions dû, il
n'est pas terrible). En une journée passée à attendre,
j'ai bien avancé dans mes leçons d'italien, tandis que J-L
s'est enfoncé dans les méandres de Venise à la suite
des experts en tableaux.
2/2
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