Ondarroa

ChristineFalaises de BizcayeChristine avait pourtant bien fait les choses : en tant qu'organisatrice, elle avait donné à chacun une liasse de feuillets avec la description des sites à visiter, l'organisation du week-end et des cases à cocher pour la réservation des guides. En plus, le temps est superbe depuis au moins une quinzaine de jours et nous avons été nombreux à nous inscrire (Survoler la photo de Christine avec la souris pour la liste des participants). Seulement, dès le départ, tout est allé de travers. L'actualité politique ne nous a pas permis d'aller au musée Guggenheim de Bilbao. Une voiture sur les sept qui composaient notre petit convoi n'a pas eu l'information pour le lieu du pique-nique. Jean-Louis a doublé tout le monde, pensant se débrouiller avec le petit billet indiquant le village où se rendre. Xavier a raté la sortie de l'autoroute à Orio, suivi de deux autres voitures et a fait un long détour. Jeannot, Patxi, Christine et AlidaLe belvédère du village d'Aia était introuvable, et, sur l'indication d'un jeune ouvrier du bâtiment qui a vu défiler toutes nos voitures les unes après les autres, Sur la route d'Ondarroanous nous sommes rendus à sept kilomètres de là (sans atteindre le but escompté, et avec deux des réservoirs d'essence sur quatre dans le rouge) tandis que les trois autres équipages choisissaient l'option de déjeuner plus bas après avoir fait quelques allers-retours à notre recherche dans le village : vraiment la pagaïe !

Ondarroa : fête médiévaleNous avons fini par nous rejoindre. Dans un brouhaha général fusaient les explications et les récits d'errance au milieu des rires et des exclamations. Décidés cette fois-ci à ne plus nous quitter, Deba, la plagenous nous sommes suivis à la queue-leu-leu jusqu'au poste d'essence d'Orio puis sur l'autoroute où nous avons convenu de sortir très vite à Deba. Mais Jeannot est de nouveau allé trop vite, sans doute distrait par ses compagnons, et nous avons été les seuls, en queue de peloton, à virer au bon endroit, tandis que le groupe s'éloignait. La côte du Guipuzkoa et de la Biscaye est vraiment magnifique. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nous avons décidé d'en profiter seuls. Entrecoupée de pauses aux belvédères pour admirer la vue sur les falaises et la mer, notre route a suivi les circonvolutions du relief montagneux. Ondarroa, fête médiévaleApercevant depuis les hauteurs le sable fin de la plage de Deba, Richard n'a plus tenu, il fallait qu'il se baigne. Il a entraîné à sa suite Anna, Jonathan et Jean-Louis, et ils ont plongé dans l'eau fraîche (18° C) Deba, la côtetandis que je marchais, à l'exemple des Espagnols, sur le "paseo" de sable humide et dur à l'orée des vagues infimes de la marée basse étale et qu'Alida, restée sur la jetée, allait jusqu'au promontoire qui surplombe la plage.

Revigorés par cette halte, nous nous sommes sentis plus disposés à faire un peu de tourisme. L'Espagne ne paraît pas encore sensibilisée aux nuisances de la circulation automobile : la route principale passe par le coeur des villes, sans déviation ni rocade, et la vitesse moyenne s'en ressent fortement. L'intérêt, c'est que nous visitons davantage, à l'ancienne, et nous laissons tenter par des haltes que nous n'aurions pas faites, sinon. A Ondarroa, le village est en pleine fête médiévale. OndarroaOndarroa, fête médiévaleNous y retrouvons Beñat, Michèle et Elisa, des amis de Christine et Jeannot qui font partie de notre équipée touristique. Une grande majorité des habitants est déguisée, depuis le bébé dans sa poussette jusqu'à l'arrière-grand-père, en passant par les mères de famille et les adolescents. A chaque fenêtre pend un dessus de lit, blanc en général, où est cousu un petit bouquet d'oeillets rouges ou divers ornements selon l'inspiration, sans oublier les slogans inévitables en Pays Basque marqués sur des banderoles ou à même les murs. Nous nous garons presque à la sortie du village et redescendons au port par un escalier interminable aux abords peu engageants, emplis de gravas et détritus divers : c'est un peu "la zone", sans les malfrats des films américains. Sur la place, des jeunes femmes affublées de costumes divers défilent sur des chevaux menés par des hommes. De la paille a été répandue dans les rues momentanément piétonnes où sont installés les stands du marché médiéval.

Ondarroa, fête médiévaleOndarroa, fête médiévaleDe la grande église pendent des filets en draperies brunes et ocres qu'observent les gargouilles romanes. Au balcon d'une maison de pierre ancienne se penche une princesse vêtue de bleu au chapeau pointu. Chiffonnant une écharpe de dentelle blanche, elle fait mine de pleurer, et hèle les passants au bord de la rivière dont les eaux translucides hébergent des petits bans de longs poissons gris sombre, peut-être des muges. Une musique d'enfer nous attire à la porte d'un bar où dansent des jeunes femmes en habits d'époque qui nous font de grands signes. Je les laisse à regret. Il faut tout de même que nous allions rejoindre les autres au port d'Elantxobe. Nous achetons quelques plaques de chocolat et une bonne miche de pain, et reprenons la route.

 

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