Le tour du Bassin d'Arcachon à vélo (23-24 octobre 2004)
(Richard, Xavier, Pascale, Max, Nico, Marie-Ch', Jean-Louis, Cathy)
Après
le déjeuner, une sieste s'impose. Nous suivons un moment la voie
ferrée
entourée comme dans toutes les villes de maisons tristounnettes
et de bâtiments artisanaux, que nous quittons pour aboutir à une
coquette plage au sable clair et fin comme de la farine dont les eaux
tranquilles nous
attirent
comme
un aimant.
Le
soleil brille, il fait chaud, j'enfile mon maillot dans un coin discret
sous les branches tortueuses d'un grand pin odorant qui caressent le
sol, et
pénètre
en compagnie de Richard puis de Max dans une eau sans doute plus fraîche
de 2°C
que celle d'Anglet, mais tout de même
parfaitement délicieuse (17°C ?). Le seul ennui, c'est la
sensation bizarre des pieds foulant une vase en putréfaction dont
les gaz se dégagent en
chapelets de bulles qui remontent le long des jambes tandis que le limon
s'élève et cache le fond de la rivière : bououh
! Seule solution : se mettre vite à nager, en restant très
horizontale et très calme pour ne pas troubler la
transparence en remuant cette crème
chantilly brunâtre.
Pendant
ce temps, les autres s'étendent et
digèrent tranquillement, sauf Marie-Ch' qui extirpe de son sac
ses cours et les relis studieusement.
Après
le bain, je marche jusqu'au bout de la plage où je découvre après l'embouchure
de la rivière, de l'autre
côté du vaste bassin, la ville d'Arcachon dont certains immeubles côtiers
se détachent nettement. Cette baie, et cette ville au loin, me rappellent
tout d'un coup la baie de San Francisco, que nous avions vue aussi en
octobre, par une lumière semblable. Une
cabane se dresse dans un herbier sur la vase, pour un chasseur ou un
ostréiculteur, je ne sais, et à l'opposé
d'Arcachon, derrière une petite dune, se devine l'embouchure de la Leyre,
avec le petit port du Teich. Armée d'un trident recourbé, une vieille
Indochinoise édentée guette la marée, prête à aller récolter huîtres
ou palourdes dès que la mer se sera retirée suffisamment.
Il
est temps de repartir. Nous continuons par la route jusqu'à Arcachon
où notre groupe se sépare en deux : la
moitié préfère rouler (ou pousser le vélo) sur le sable, pour profiter
de la vue sur le bassin égayé de myriades de bateaux à l'ancre. Nous
nous retrouvons sur la jetée d'Eyrac où nous prendrons le bateau pour
le Cap Ferret. Le
temps d'aller au guichet prendre les tickets pour le lendemain, et nous
perdons Jean-Louis ! Tandis que nous dégustons des glaces, Richard
cherche Jean-Louis jusqu'au bout de la jetée Thiers, je fais également
de nouveau le tour de la jetée d'Eyrac, rien à faire, il
est invisible : obligés d'aller au camping pour le retrouver ! Et
moi qui me suis démenée pour éviter un aller-retour inutile,
j'ai réglé la note
par téléphone et fait mettre nos clés à la garde du concierge afin
de
dîner
tranquillement
en ville
avant
d'aller
nous coucher
(puisque
le restaurant du camping est fermé en octobre), tout mon plan est par
terre ! En plus, celui-ci est perché tout en haut
des dunes, et il nous faut grimper plusieurs côtes pour y arriver. Niché
dans une
forêt de pins, pratiquement vide à cette date de l'année, le site est
fort agréable.
Nous
y retrouvons effectivement Jean-Louis qui
s'était arrêté sur la jetée pour ranger ses lunettes
de soleil et, ne nous voyant plus, a continué tout seul jusqu'au
camping en pensant nous rattraper alors que nous étions
derrière
lui. Il
a profité de son avance pour régler un problème d'eau dans notre mobile
home, et du coup tout le monde plonge à tour de
rôle sous une douche bien méritée.
Comme dit Max, ce séjour ne compte pas vraiment comme un week-end sportif : n'ayant personne pour s'occuper de nos sacs, nous n'avons pas voulu nous encombrer de pique-nique, et nous passons presque autant de temps au restaurant que sur nos vélos ! (Il faut dire qu'en arrière-saison, les quelques restaurants ouverts sont bondés de monde, et le service réduit au minimum est plutôt débordé). Pascale ne veut plus entendre parler de vélo pour ce soir : nous retournons donc dans le centre ville à pied, en coupant par la forêt... et nous nous perdons au retour dans le noir, errant pendant plus d'une heure à la recherche de notre chemin. Quel sens de l'orientation !