Le
lendemain, pour nous ouvrir l'appétit, nous faisons
une petite promenade sur le pont-canal d'Agen. Voici ce qui
est écrit sur un panneau dressé sur une de ses berges.
Projeté sous le règne de Louis XIV par l'ingénieur visionnaire Pierre Paul de Riquet, le canal reliant la Méditerranée à l'Atlantique n'est achevé qu'entre 1820 et 1843. Le percement de cette voie nécessite la réalisation d'ouvrages d'art monumentaux. Le 25 août 1839, le duc d'Orléans pose la première pierre du pont-canal d'Agen. Les travaux sont dirigés par les ingénieurs Job et de Baudre. Le 5 janvier 1842, on scelle déjà la clef de voûte. Endommagé par une crue, l'ouvrage n'est achevé que le 22 octobre 1843.
Constitué de 23 arches, long de 580 mètres, il est large de
12,50 mètres. Sa cuvette en pierre, large de 8,50 mètres et
profonde de 2,50 mètres, est bordée de banquettes de halage
de 2 mètres chacune, d'où l'on tirait les embarcations.
Le canal ne peut s'imposer dans le transport des marchandises et des voyageurs face à la concurrence du chemin de fer. En 1895, les compagnies de navigation ouvrent un service quotidien de bateaux à vapeur qui relance l'activité.
Du pont-canal,
on peut voir les autres voies de communication importantes : le fleuve,
le chemin
de fer et la
route. Accusé lors de l'inondation
de 1930 de retenir un trop grand volume d'eau, il est menacé de destruction.
En 2003, le pont-canal et ses abords, promenade favorite des Agenais, sont
protégés au titre des monuments historiques.
Jean-Louis
doute du sens de la pente, et bien qu'il voie le courant circuler dans
un sens, grâce aux feuilles mortes qui flottent à sa surface, il
persiste à croire que le canal penche dans l'autre. Nous
croisons sur le chemin de halage de nombreux promeneurs, parents avec
de jeunes enfants,
joggers et autres sportifs du dimanche. C'est un joli endroit, et nous
le parcourons jusqu'à l'écluse qui permet aux bateaux de redescendre
au niveau inférieur, sur la plaine alluviale.
Autrefois,
la petite maison voisine devait héberger un gardien, mais le maniement
est sans doute devenu automatique
et les bateaux de plaisance doivent se débrouiller seuls (?).
Nous
découvrons également que nous nous trouvons sur l'un des multiples chemins
vers Saint Jacques
de Compostelle, qui suit un moment le GR 652. Le panneau engage le lecteur
à découvrir les richesses architecturales du Lot et Garonne : nombreuses églises
et chapelles, pigeonniers et moulins, les bastides de Tournon d'Agenais,
Villeneuve sur Lot et Lamontjoie, les châteaux de Montayral, de
Puycalvary à Dausse, de Noaillac à Penne, du Prince Noir à Estillac,
le prieuré de Moirax, etc... Au sommet de la falaise qui borde
la Garonne est d'ailleurs juché un pigeonnier, propriété de la villa
au-dessous qui y accède par un long escalier escarpé, nous raconte Archangela,
qui connaissait les précédents habitants de cette maison.
En
regardant Agen depuis le pont-canal, nous apercevons l'une de ses églises
qui se détache sur
le fond des épaisses émanations blanches de la centrale nucléaire de
Golfech.
Sur les berges alluviales au pied des piliers ont été aménagés
de petits jardins ouvriers soigneusement cultivés. En
agricultrice avertie, Archangela signale que les pommes de terre doivent
être précoces, avec
une aussi bonne terre, et que les fèves vont bientôt pousser. Sur l'autre
rive de la Garonne, elle m'explique que la construction de la voie sur
berge, rocade qui contourne Agen, a impliqué le détournement du lit de
la Masse, petite rivière très longue, qui traverse Agen enfermée dans
des buses, et son embouchure sur la Garonne a été déplacée de plusieurs
centaines de mètres. Vue sous cet angle, Agen semble un tout petit village.
Page 1 |
![]() |
La Rhune, Bordeaux, Le Temple s/Lot, Clairac et Agen |
![]() |
20 mars et 26-27-28
mars 2005 (Pâques) |