Ce
qui est bien, dans une balade, c'est l'inattendu et, parfois, le sentiment
d'avoir accompli un exploit personnel.
C'est ce qu'a ressenti Jean-Louis
lorsqu'il a fait l'ascension avec Max de ce pic Casterau. Tout le monde
s'était moqué de lui lorsqu'il nous avait confié son
désir d'y grimper, la première
fois que nous avions fait cette randonnée des 7 lacs il y a
plusieurs années, arguant que c'était impossible et dangereux,
particulièrement
pour en
redescendre.
Cette
fois, il a persuadé Max de l'accompagner. Celui-ci, devenu féru
en escalade, n'a pas refusé de tenter l'expérience. Sitôt
décidés, ils
ont entamé la montée sans même nous attendre, Jean-Louis
B. et moi, se disant (sans avoir tout-à-fait tort) que nous
ne serions pas tentés
par l'aventure, d'autant que Jean-Louis B. avait oublié ses
chaussures de montagne dans le coffre de sa voiture à Mouguerre
et marchait avec des sandales à scratch.
Le
pic est entouré sur trois côtés de falaises vertigineuses
et seul un côté herbeux offre une ascension
possible sans escalade. Jean-Louis et Max suivent d'abord une sente étroite
peut-être
tracée par les moutons, mais elle se termine sur un à-pic
rocheux impraticable. Ils font demi-tour, Jean-Louis marchant derrière,
une main prudemment dirigée vers l'amont. Ils
jettent sans arrêt des coup-d'oeil vers le
haut, un peu frustrés d'en rester là, et tâchent
de contourner l'obstacle. Enfin, un vrai sentier cairné apparaît,
qui les mène sans encombre
au sommet couvert de grandes herbes. Ils s'avancent et sentent avant
de le voir le vide qui s'ouvre devant eux : ils sont au bord du précipice,
au-dessus du petit lac où Jean-Louis B. et moi faisons la sieste
(depuis quelques minutes) en les attendant.
Tout
excités, ils
crient victoire et nous leur répondons d'en bas. L'écho
de nos voix rebondit de la roche grise plissée par des événements
géologiques très anciens
en portefeuille gigantesque.
Le
retour leur semble facile et, très vite, nous les revoyons,
Jean-Louis qui descend tout droit la pente tandis que Max suit les
lacets en courant, à son habitude.
"Il est bien entendu que, la prochaine fois, lorsque Jean-Louis B. se sera muni de ses chaussures de montagne, nous ferons tous ensemble cette ascension, et même avec Richard, au besoin avec une corde pour le tranquilliser." -s'écrie Max- "Il n'y a absolument pas besoin d'escalader. C'est à peine si l'on met les mains deux ou trois fois, et la pente ne paraît pas du tout si impressionnante et prononcée quand on y est."
Autre exploit, qui nous semble plus
anodin, maintenant que nous nous baignons toute l'année dans l'océan,
y compris sous la neige, c'est notre bain dans le lac Gentau, au pied
du gîte d'Ayous, avec vue en arrière-plan sur le Pic du Midi d'Ossau.
L'eau doit être un peu plus fraîche qu'en Bretagne, sans doute aux
alentours de 15-16°C et bien qu'elle saisisse un peu en y pénétrant,
nous nous y sentons bien une fois totalement immergés. Le plus dérangeant,
ce sont les myriades de petits poissons gloutons qui dévorent les morceaux
de pain ou de gras que Max leur donne en se battant dans un maelström
de corps ondulant comme des serpents sur la tête de Gorgone, et qui
viennent impudemment grignoter nos pieds lorsque nous nous tenons debout
au bord (pas quand nous nageons, heureusement).
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Balade du mercredi 31 août 2005 |
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Participants : Jean-Louis, Cathy, Max et Jean-Louis B. |
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Jean-Louis a conquis son pic ! (accompagné de Max) |