Il
est très facile de se déplacer dans Lisbonne sans voiture.
A pied, bien sûr, comme la majorité des gens,
en bus, en tramway "historique" ou moderne (mais à fils électriques
apparents), en métro, en train, tout est prévu pour éviter
au maximum la circulation automobile (les contractuels sévissent
là-bas aussi).
Je me débrouille avec mon espagnol que j'"emportuguise" en
rajoutant des "ch" partout à la fin, des "z" à la
place de "ss" et en supprimant
la jota.
Les
Portugais s'en accommodent et répondent gentiment dans leur
langue (les gestes, c'est bien aussi). Jean-Louis se laisse guider
(c'est plus reposant).
Outre les rues et les restaurants, nous visitons ainsi le musée
aux carrosses, le monastère Jeronimos (un chef d'oeuvre de l'art
manuelien dit le guide), le musée maritime (où mon appareil
photos tombe en panne de batterie, hélas), très intéressant,
et pour finir, vers l'embouchure du Tage, large presque comme un lac,
la tour de Belem.
Nous
nous insinuons dans un petit groupe de Français guidé par
une jeune Portugaise qui explique fort bien
l'évolution des techniques de fabrication des carrosses. Ainsi,
nous comprenons mieux ce que nous voyons, et apprenons que la berline
vient
de Berlin,
que
ces carrosses ne servaient qu'à la parade, pour de très
courts trajets, lors de baptêmes, mariages ou autres commémorations
officielles. Au début, les roues de devant n'étaient
pas orientables, il fallait soulever le chariot (!) pour le faire tourner.
Son poids
était tel qu'il fallait au minimum six chevaux pour le tirer.
Il n'y avait pas non plus de suspensions, venues plus tard, au moyen
de courroies
de cuir. Le cocher devait s'asseoir sur un des chevaux, ensuite, il
a eu un siège (non abrité, bien sûr). On y ajouta
une plateforme pour les outils de réparation (pas les bagages) à l'arrière,
puis des lanternes sur les côtés de l'habitacle (pas devant,
le cocher devait se débrouiller), pour les déplacements nocturnes.
Pour
des parcours
plus officieux, la chaise à porteurs
(hommes
ou mules)
était
utilisée, mais rien de tout cela ne valait, en confort, nos
voitures actuelles, malgré tout le capitonnage en velours et
en soie, et les peintures extraordinaires et ornements dorés à la
feuille.
Au
monastère de Jeronimos, qui drainait les foules, j'ai préféré la
cathédrale
de la Sé, aux arcades en plein
cintre et les superbes vitraux qui lui conféraient une ambiance
plus intimiste et propice au recueillement
(malgré un
portail principal percé d'une abominable vitre moderne qui laissait
le jour se déverser
à flots dans la nef). Tout au bout du bâtiment était aménagé le
musée de la marine, empli comme il se doit de bateaux (maquettes
et grandeur réelle), mais aussi d'instruments de navigation,
d'armes et la reproduction des cabines du roi et de la reine sur leur
yacht (avec
piano, cheminée et lit à baldaquin).
Pour rejoindre le bord du Tage, c'est
un peu compliqué : depuis le cais de Sodré (quai) où est située la
gare, un métro aérien du genre du topo (en plus confortable) relie
les villes côtières de l'embouchure, de Lisbonne jusqu'à Cascais, ancienne
résidence d'été royale, un peu comme Biarritz, et station balnéaire
cotée des gens fortunés de la capitale. Le
problème, c'est que cette ligne longe la côte tout au bord, pratique
pour que les passagers puissent
admirer la vue, mais problématique quand il s'agit
comme maintenant pour nous de passer
de la
ville
aux quais.
En plus, une voie rapide pour les voitures double la largeur
de l'obstacle. Nous finissons par trouver un passage souterrain et
marchons jusqu'à la tour de Belem en regardant les bateaux qui font
la navette entre les deux rives, et les quelques bateaux de pêche,
de commerce ou de plaisance qui sillonnent le courant. Le trafic est
faible : autant pour les paquebots que pour les plaisanciers, il s'est
déplacé à l'embouchure où dans les petits ports de part et d'autre
qui donnent directement sur l'Atlantique. Il faut croire que les tempêtes
ne sont pas si terribles que ça, ici.
La tour de Belem, parfaitement inutile puisqu'elle n'a jamais eu à utiliser ses canons pour défendre Lisbonne, vaut tout de même le déplacement car elle est belle, et elle offre une jolie vue. Ensuite, nous rebataillons pour trouver un tunnel et le bon moyen de locomotion pour rejoindre la cathédrale de la Sé et le fort Sâo Jorge, à l'autre bout de la ville. Au lieu du bus, cette fois nous prenons l'"eletrico" (le tramway) tout à fait par hasard (je reconnais le numéro à l'avant) et affolons une gente dame auprès de qui je me renseigne car l'arrêt ne se situe pas pile au pied de notre destination. Je lui explique que ce n'est pas grave, que nous marcherons, mais cela la perturbe profondément, et elle en parle encore à sa copine en sortant du tram...
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Portugal
: Lisbonne & Cascais |
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5 au 8 Mai 2005 Cathy et Jean-Louis |