Aéroport
de Schiphol : prononcer le ch comme la jota espagnole, et le p séparément
du h qui est aspiré - ce nom signifie mot à mot le
trou, ou gouffre, à bateau - pour la petite histoire, cet aéroport
est le plus bas du monde (4,5 m au-dessous du niveau de la mer) ; il
a été construit
sur le fond d'un lac asséché ; lorsque celui-ci existait
encore, il
était dangereux pour la navigation et craint des marins, d'où son
nom.
Le
trajet de l'aéroport à Amsterdam présente une
alternance de champs dénudés (c'est encore quasiment
l'hiver ici), de bâtiments
industriels, bureaux et immeubles modernes à l'architecture parfois
étonnante. Heureusement, le centre ville, assez vaste, a été relativement
préservé,
et la brique majoritaire côtoie avec bonheur des styles plus
récents.
Rapidement,
dès nos premières pérégrinations, un détail
m'amuse : le sommet de chaque façade est équipé d'une
poutre ou barre perpendiculaire armée d'un crochet. Les maisons
sont tellement peu profondes que les
étages sont desservis par des escaliers étroits et pentus
comme des
échelles meunières (y compris dans notre hôtel
soit disant 3 étoiles),
totalement impropres aux déménagements de meubles qui
doivent sans doute être
hissés par
l'extérieur,
à travers
les fenêtres
(je n'en ai pas vu en action). Les maisons sont également étroites
en façade, et il arrive, de façon assez amusante pour
l'oeil, que l'une d'entre elle soit penchée, soit vers un côté,
soit vers l'avant (soit les deux à la fois) : ce sont alors
les maisons voisines, sans doute construites plus tard, qui la soutiennent,
ce qui offre des perspectives
cocasses (notamment une petite église de guingois coincée
entre deux immeubles).
Nous
sommes passées devant une maison qui faisait l'angle, penchait
pareillement,
et tenait
encore
debout
grâce
à un
gros et grand
tronc d'arbre écorcé en forme de poteau fixé sur
le trottoir et arquebouté
contre la façade. J'ignore si toutes ces maisons sont sur pilotis,
mais en tout cas le sol doit être bien spongieux, bien qu'il
soit drainé
de toutes parts par les canaux.
Ceux-ci ont également été préservés (ils ne sont pas recouverts par des routes ou parkings, sauf rare exception), et c'est un plaisir de se promener dans ces rues aérées, où l'eau calme reflète les façades tout en fenêtres (on voit qu'on est dans un pays nuageux et sombre), souvent sans rideaux et bien sûr sans volets (sauf exception rarissime, où ils sont peints en rouge vif pour bien montrer que c'est un ornement), ainsi que les arbres aux bourgeons à peine éclos. On se croirait presque à Venise !
Je n'arrive pas à imaginer qu'Amsterdam ait pu un jour
être complètement encombrée par les voitures : la ville n'est tout
simplement pas conçue pour ce mode de locomotion. Nous avons
remarqué
très peu de parkings souterrains ou aériens, et mis à part le stationnement
le long des canaux, quasiment aucun endroit ne paraît équipé en conséquence
(pas de parkings privés sous les immeubles par exemple, ou de garages).
Pas étonnant que toute la population soit sur les vélos, elle ne peut
pas faire autrement.
Cela
donne une ambiance calme et détendue à la ville, où le
faible bruit ambiant permet une disposition naturelle à la bonne
humeur, dont tous les habitants semblent dotés. Les
rires fusent dans les rues, restaurateurs et barmen accueillent les
foules étrangères
en cherchant toujours à connaître le pays d'origine de
leurs clients pour leur adresser quelques mots dans leur langue. C'est
impressionnant
comme ils sont polyglottes. Nous tombons même le samedi sur une
librairie russe où Babou peut alterner sa langue maternelle
avec le français,
et trouve un plus grand choix de livres et dvd en langue originale
qu'à Paris ! Elle en déduit qu'une communauté russe
doit vivre à demeure
ici.
Hormis
les bateaux-mouche qui sillonnent activement les grands canaux concentriques,
la circulation est faible sur l'eau. Un
couple à pédalo se fait klaxonner copieusement car il ne s'écarte pas
assez vite du passage. Le dimanche
matin, des familles pratiquent le canoë en maniant le gouvernail à
l'aide d'une corde passée devant le torse et tenue dans chaque main,
au lieu d'une barre, c'est assez curieux à voir. Je pense que si le
courant
était
fort,
une telle
technique
serait
impraticable.
C'est
Caroline qui a organisé les visites. Elle a réservé sur internet les
visites de musées et expositions (Rembrandt et Van
Gogh), et nous évitons ainsi une perte de temps énorme à faire la queue
en
tendant
nos tickets
pré-imprimés : c'est génial.
Pour nous détendre après avoir piétiné
devant les tableaux et porcelaines anciennes, nous prenons le bateau-mouche
qui fonctionne comme un bus, par sections, (le prix n'est pas le même),
et nous arrivons à la gare, superbe mais dans un quartier bruyant,
plein de travaux et de circulation, où nous réservons une excursion
au Keukenhof pour admirer les champs de tulipes à 1/2 heure-3/4 heure
d'Amsterdam (sans compter les embouteillages à proximité du parc).
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Babou, Caroline et Cathy | Amsterdam |
20 au 23 Avril 2006 |