Visite du site "Sorgin Xilo" (l'antre des sorcières) en contrebas des falaises d'Abbadia à Hendaye.
D'après
le programme, plus de 30 meules sont visibles à marée basse, avec un
coefficient de 100 si possible. Elles ont été
élaborées et extraites de trois strates de "macro brèche" (éboulis générés
sur la zone de frottement entre les deux plaques continentales, celle
qui portait l'Espagne
et
celle de l'Europe, lors de leur rencontre qui a provoqué l'orogenèse
pyrénéenne ( -53 à -33 millions d'années) - après
l'orogenèse hercynienne (-360 à -290 MA) -.
Le groupe surplombe une falaise très pentue, rendue glissante
par les dernières pluies : "mal chaussés s'abstenir", conseille la Présidente
d'Ardatza-Arroudet, Claire Noblia. Je crois reconnaître des meules juste
en contrebas, mais il s'agit de pierres naturellement rondes. En fait,
elles se situent au bord de la baie de Loia, non loin de la strate KT
qui correspond à l'extinction des dinosaures (et de bien d'autres espèces)
et qui était visible jusqu'à une date récente : un éboulement dû à l'érosion
l'occulte désormais.
Dans les années 1980, il a été remarqué que
dans certaines couches géologiques, on notait une couche d'argile
noire de quelques centimètres d'épaisseur entre les strates
du Crétacé et du Tertiaire. On parle d’elle sous le nom
de limite Crétacé-Tertiaire, de limite CT ou de limite KT.
Cette limite géologique, bien visible en certains points du globe,
présente un taux anormal d'iridium. Celui-ci est rare sur Terre, mais
est plus abondant dans certaines météorites. On a alors émis
la théorie de la chute d’une météorite à cette
période.
A la même époque, les scientifiques commençaient à réfléchir à la notion d’« hiver nucléaire » : un hiver mondial de plusieurs années que provoquerait un échange de centaines d’armes nucléaires projetant des millions de tonnes de poussières dans l’atmosphère, et la refroidissant par une sorte de nuit artificielle. Par extension, le physicien américain Luis Walter Alvarez et son fils, le géologue Walter Alvarez, ont émis l’hypothèse d’un « hiver d’impact », aux effets similaires, provoqué par la chute de la météorite.
Mais le cratère de cette hypothétique météorite
restait à être découvert. Quelques années plus
tard, on découvrit le cratère de Chicxulub, au Mexique. Dans
l’intervalle, de nombreuses autres traces de cet impact ont été découvertes,
comme des quartz « choqués » (portant la marque d’un
choc énorme).
Pour revenir aux meules de brèche, il n'a pas encore
été possible de les dater précisément. On suppose juste que leur facture
grossière (beaucoup de pierre enlevée pour faire une meule) les ferait
remonter à l'époque d'occupation romaine,
vers le IIe siècle après J-C. Très dures, elles ne sont pas très usées
par l'érosion marine, mais simplement
recouvertes d'algues, donc peu visibles, notamment lorsqu'elles en sont
encore à un stade de fabrication peu avancé, ou interrompu pour cause
de casse.
Légende des photos : Schéma emprunté au site de Patrick Lafargue de Géolval - Météorite de Chicxulub (Wikipédia - dessin d'artiste) - photos prises sur le site de la baie de Loia lors de la visite guidée.
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